Chapitre 24 : Sortie

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Point de vue de Draco


- Bonjour Draco.


- Bonjour, Hirta. Ai-je dit en insistant sur son prénom.


J'ai senti ses yeux m'accabler, et pour cause, depuis l'hospitalisation d'Hadès et notre mesure d'éloignement, il s'était écoulé plus d'un mois. Un mois durant lequel je m'étais rendu dans les sous-sols de Saint-Mangouste, chaque jour, sans exception. Et jamais, jusqu'alors je n'avais répondu à ses futilités.


Je me contentais de venir et d'écouter ses paroles vides de sens, de prendre mes médicaments avant de pouvoir retourner à la surface, pour patienter sur les fauteuils de l'accueil.


Hadès n'a jamais décidé de me voir, ni même de me parler, mes seuls échanges se limitaient donc à Georges, Amy et Olivia, la femme de l'accueil à qui j'avais soudoyé des informations.


En un mois, bien des choses avaient changé, d'autres au contraire, avaient stagné.


- Tu sembles de bonne humeur. A répondu Hirta en venant s'asseoir face à moi.


- Je le suis.


Elle a arqué un sourcil avant de me répondre :


- Puis-je en connaître les raisons ?


Au cours des semaines, j'avais pris le soin de ne rien lui dévoiler de la santé d'Hadès. Je ne lui faisais pas confiance, et j'imaginais qu'Hadès ne souhaitait pas divulguer de tels faits à une inconnue.


Ce n'était pas faute d'avoir essayé, Hirta était maligne, et savait poser les bonnes questions, mais je n'étais pas entré dans son jeu, tout simplement parce qu'à ce sujet-là, j'étais meilleur qu'elle.


Toutefois, par mon choix, les choses allaient évoluer.


Hadès quittait l'hôpital demain, je l'avais appris dernièrement et j'avais alors pesé les options qui se présentaient à moi.


D'après Olivia, c'était Audrey et Gabrielle qui allaient venir lors de son départ, j'imaginais que c'était pour résider chez l'une d'elles. Malgré cette décision, je voulais la suivre, me tenir à distance, mais conserver cette proximité que j'avais instauré à Saint-Mangouste.


C'était comme me faire oublier de cette dernière tout en gardant un œil sur elle.


Et pour ce faire, j'avais besoin d'avoir des médicaments pour plus d'un jour.


- Hadès sort demain.


Le regard d'Hirta a radicalement changé, j'y ai perçu un brin d'excitation, probablement à l'évocation d'Hadès que je lui cachais tant. Cependant, ses gestes accompagnaient les paroles de ses yeux. Elle a essuyé frénétiquement ses mains sur son pantalon et a replacé ses cheveux d'un geste fébrile.


Puis, finalement, elle a prononcé :


- C'est une bonne chose.


- Je vais avoir besoin de mon traitement. J'ai marqué une pause. Pour plusieurs jours, comme avant l'hospitalisation d'Hadès.


- Hm...


Dans un élan de détermination, j'ai approfondi ma réponse, approfondi ma demande.


- Peut-être même plus, j'aimerais être à ses côtés durant son rétablissement.


À ses côtés, tout est relatif. Ai-je pensé.


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