10 - Les coulisses

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Dix petites minutes, il avait suffit de dix petites minutes pour que le verre de whisky de Geoffrey monte à la tête de Louise. Et désormais, celle qui portait encore un pull affreux, était complètement dévergondée. Elle rigolait avec ses musiciens. Presque comme si elle les connaissait depuis toujours.

— Et tu comptes en rester là ? Tu ne vas pas te venger ? demanda Allan.

Les mecs avaient fini par se présenter à la blonde qui avait dit adieu à son chouchou et par conséquent sa queue de cheval de coincée du cul.

— Bah c'est que c'est la doyenne, je ne veux pas envenimer les choses, surtout qu'elle part bientôt. Je n'ai plus beaucoup à endurer.

Les musiciens avaient demandé ce que Geoffrey avait voulu dire par les sept lapins d'affilé. Alors Louise leur avait expliqué le sale coup de ses collègues de boulot.

— Si elle te provoque, c'est normal que tu répliques. Geoffrey provoque toujours Jack, notre manager, alors il répond. C'est un simple duo de causes et conséquences.

Ça, ça ne surprenait pas Louise.

Déjà car elle commençait à avoir la tête qui tournait en plus d'avoir très chaud. Mais aussi parce que ça collait bien avec le tempérament du rockeur. Rockeur qui échangeait en ce moment avec Fred le barman à propos de prochains concerts dans le bar d'un ami.

Autrement dit, il parlait affaires.

— En vrai, je crois que j'ai été la première à provoquer, même si ce n'était pas volontaire, avoua Louise.

Comme les deux hommes attendaient qu'elle s'explique (elle avait encore du mal à y croire, elle la timide Louise, était écoutée par deux rockeurs), la jeune femme déballa :

— Lors de mon premier jour, j'ai renversé mon café sur son travail.

— Ça arrive ça, Geoffrey il renverse tout le temps tout ! la défendit Antonin.

Décidément, si on s'en tenait à ce que disaient les musiciens de Geoffrey, celui-ci faisait vraiment les mêmes bêtises qu'elle.

— La semaine suivante, pour me rattraper, je lui ai proposé de finaliser chez moi un de ses dossiers. Et je ne sais pas comment c'est arrivé mais mon chat a fait ses besoins sur son dossier.

Cette fois-ci, les musiciens rigolèrent, hilares. Évidemment, dès que l'on parlait de chat et de caca, ça amusait les gens.

— Oh je l'adore ! commenta Allan. Elle est géniale, Geoffrey.

— Hum, oui ? demanda ce dernier, une oreille encore tournée vers le barman.

Apparemment, il avait mieux à faire que discuter avec eux.

— Je comprends pourquoi tu l'as ramenée.

Louise ne sut pas comment elle devait prendre cela, mais elle choisit l'option sympathique.

— Allez, nouvelle tournée ! s'exclama soudainement Geoffrey en levant les bras.

Le reste du contenu dans son verre suivit le mouvement et finit par inadvertance sur le pull moche de Louise qui se leva aussitôt de son tabouret.

— Oh non, mon pull ! lança-t-elle en tirant sur le tissu.

C'était un des nombreux pulls que sa mère lui avait offerts à Noël. Dans la famille, c'était presque une tradition. Tout le monde se pointait avec un vêtement du genre. Enfin, tout le monde l'avait fait du moins.

Louise était peut-être la dernière à le faire. Mais ça faisait plaisir à sa mère, alors la jeune femme faisait perdurer la coutume.

— Merde, répliqua Geoffrey en comprenant qu'il avait fait une bourde.

Un Noël Rock'n'roll (Prochainement autoédité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant