Épilogue

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Alors que la porte du bâtiment du logement de Geoffrey venait de se fermer, celui-ci se déclara :

—  Attention à la marche.

Cette fois-ci, Geoffrey l'avait dit à Louise avant qu'elle ne se prenne le pied dedans. Comme quoi, il y avait du progrès...

Ils venaient de passer la porte de son bâtiment. La lumière était toujours absente et les deux jeunes gens durent se servir de la lampe du portable de Geoffrey pour voir où ils devaient marcher.

—  En tout cas, si un agent immobilier compte mettre en location un appartement de ton immeuble, je lui souhaite bon courage, plaisanta Louise.

Louise vit avec la faible lumière du téléphone que le chanteur avait souri.

—  De toute façon, j'ai l'intention de me casser de ce trou à rats dès que j'aurais signé un gros cachet. J'en peux plus des tags sur les boîtes aux lettres, des voisins qui font la fête jusqu'à pas d'heure et de la moisissure sur les murs.

N'était-il pas un peu hypocrite ? Du moins pour les voisins qui faisaient la fête ? Parce que la nuit du 24, il avait laissé la musique jusqu'au petit matin tout de même...

— Et toi, ta piaule est aussi minable que la mienne ? demanda-t-il tandis qu'ils arrivaient devant sa porte.

—  Non, avoua Louise. Avec mon boulot, même s'il a quelques points noirs, je peux me permettre de payer un loyer un peu conséquent. Enfin, disons que la lumière fonctionne, que la classe énergétique est bonne et que l'insonorisation est ma meilleure amie.

La jeune femme savait qu'elle vendait du rêve ainsi. Mais c'était la vérité. Depuis qu'elle avait fini ses études et qu'elle était dans le monde du travail, elle n'avait pas à se plaindre financièrement.

—  Putain, souffla Geoffrey en poussant sa porte, et tu ne chercherais pas un colocataire par hasard ?

Le sourire désolé de Louise répondit pour elle. Pourtant Geoffrey aurait peut-être eu de bons arguments... Seulement il décida de ne pas les citer. De toute façon, la jeune femme devait en connaître pas mal déjà.

—  Tu veux boire quelque chose ? continua-t-il en arrivant devant sa petite cuisine.

—  Je suppose que tu n'as pas de cappuccino, de thé ou bien de matcha ?

L'air amusé du chanteur répondit lui aussi à sa place.

—  Sinon, j'ai de la vodka, du rhum, du whisky, ce que tu veux.

—  Ça ira, merci, répondit elle avant de laisser son regard arpenter les lieux.

Lors de la nuit du 24 au 25, elle n'avait pas beaucoup apporté d'importance aux meubles. Certes, elle avait remarqué qu'il y avait peu de décoration et que l'immeuble était loin d'être récent et décent.

Mais Louise n'avait pas fait attention au petit bar par exemple. Ni même à la vieille télévision et aux rideaux. À quoi bon mettre de tels rideaux ? La jeune femme était certaine que les voisins voyaient tout.

—  Tiens, souffla Geoffrey en arrivant à sa hauteur.

Il lui tendit un verre de vin. Du rouge. C'était tout ce que Louise était capable de dire.

— Je t'ai dit que...

—  D'après Allan, c'est une tuerie.

Bon, si Allan le disait alors... Louise capitula.

—  J'ai aussi ça pour toi, continua le chanteur.

Lorsque la jeune femme vit un petit papier cadeau, elle fronça les sourcils.

Un Noël Rock'n'roll (Prochainement autoédité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant