15 - Jour de Noël 2.0

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Des cadeaux pleins les bras, Louise essaya d'ouvrir le portail de la maison de ses parents. Seulement parce qu'elle ne voyait rien, cela s'avéra plutôt compliqué. Fichus cartons qui prenaient trop de place... Mais pourquoi avait-elle acheté tant de choses ?

— Bah alors Louise, on est empotée pour ouvrir un simple portail ? lâcha une voix qu'elle reconnut aussitôt.

James, son demi-frère, un vrai connard, devait se trouver de l'autre côté de la pelouse.

— Ah beh tiens, et si tu ouvrais au lieu de faire tes réflexions pourries ?

Le silence lui répondit. Avait-elle trop répliqué à celui qui aimait faire chier les gens ? C'est vrai que d'habitude, elle subissait sans répliquer.

— Eh ben ! souffla la voix de James subitement, tandis que deux cartons glissaient de ses bras pour ceux du plus âgé de la famille, tu as mangé du lion avant de venir ou quoi ?

Ça y est, elle voyait enfin la chevelure blonde de celui qui squattait chaque Noël chez leurs parents. Enfin, leur père était le père des trois enfants. Mais comme la mère de James était décédée, la mère de Garance et Louise était devenue comme une deuxième maman.

En tout cas, c'était le discours que servait à chaque fois leur demi-frère pour s'assurer une invitation l'année suivante. Vous comprenez, c'est qu'il y avait un repas gratuit...

— Encore la reine du célibat ? enchaîna-t-il tandis qu'ils montaient les trois marches menant au devant de porte.

Il avait commencé à la surnommer ainsi suite à l'annulation de son mariage. C'était assez petit, oui.

Garance et les parents l'avaient dit aussi. Mais ça n'empêchait pas James de continuer à l'appeler ainsi. Comme si lui rappeler chaque année qu'elle avait perdu celui qu'elle avait cru pouvoir qualifier d'amour de sa vie, était nécessaire.

Thibaut et elle, ça avait commencé au lycée. Et aux yeux de tout le monde, ça allait continuer pour toujours. Seulement ça, c'était avant qu'une belle brune ne pique la place de Louise.

— Je préfère être seule que mal accompagnée, mais ça, tu ne peux pas comprendre je crois.

Louise faisait référence aux nombreuses femmes (et surtout bien différentes) que James avait pu amener pour les repas de Noël. Chaque année, il en avait une nouvelle. Une fois, il avait même avoué à Garance et Louise qu'il avait fait appel à une escorte. Heureusement, les parents n'avaient jamais eu vent de cette histoire, sinon ils auraient sûrement pété un câble. Ils n'avaient rien contre les escortes, mais ils n'auraient sûrement pas apprécié que leur fils souille la fête de Noël ainsi.

— Pour une fois, je suis venu seul pour ce repas, lui apprit James en ouvrant la porte.

Bien sûr, il ne la laissa pas rentrer en premier. Il ne fallait pas demander trop de galanterie de la part du demi-frère, porter deux cadeaux c'était déjà le maximum de ce qu'il pouvait offrir.

— Eh, papa, maman ! Garance et compagnie ! La retardataire est là !

Ah, parce que Louise était la dernière arrivée ? Mince, et dire qu'elle avait espéré pouvoir mettre les cadeaux pour ses neveux sous le sapin avant qu'ils n'arrivent.

— Ils sont où ? continua James, cette fois-ci moins fort.

Là, Louise compris que sa sœur venait d'arriver. Bah oui, parce que malgré l'aide de son demi-frère, la jeune femme ne voyait toujours rien. Pas même la décoration de la maison (leur mère avait dû s'en donner à cœur joie, comme chaque année).

Un Noël Rock'n'roll (Prochainement autoédité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant