5 - Un concert à gérer

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Lorsque Geoffrey croisa le regard d'Allan, il comprit qu'il n'y avait pas que Jack qui lui en voulait. Ses musiciens aussi étaient agacés par son retard.

— C'est quoi l'excuse aujourd'hui ? soupira Baptiste.

Geoffrey remarqua que son ami avait fait un effort sur sa présentation. Et chose plutôt surprenante, il avait fait un clin d'œil à cette période commerciale avec son stupide bonnet rouge de Noël.

— Une recherche d'œnologie, répondit le chanteur sans se démonter. Enfin, de whisky quoi. Puis une folle dingue a voulu prendre mon taxi. Genre, je paie le trajet et elle croit que je vais la laisser partir, comme ça.

L'échange de regards entre Allan et Antonin soula Geoffrey. Putain ! Il n'était pas un gosse et il en avait marre que ses musiciens le traitent ainsi.

— Allez, va te préparer, soupira Jack en mettant fin à l'échange. Ton groupe et toi montez sur scène dans moins de dix minutes.

Croyait-il vraiment qu'il allait mettre fin à cet instant ? Jack se foutait le doigt dans l'œil. Ouais, Geoffrey se promit d'en reparler à ses potes à la fin du spectacle.

— Mais je suis déjà prêt, rétorqua-t-il d'ailleurs à son manager.

Tiens donc ? Jack l'avait écouté et avait abandonné l'idée du pull de Noël ? Pour une fois qu'il faisait quelque chose correctement...

— Geoffrey, c'est Noël. Tout le monde dans le groupe fait une référence à cette soirée. Avec la rock attitude, mais tout de même.

Là, le chanteur réalisa qu'Antonin avait un collier en forme de sapin autour du cou et qu'Allan avait mis des chaussures aussi affreuses que celles des lutins dans les dessins animés.

Oh putain merde alors. Était-il entré dans un monde parallèle ?

— Euh... Ouais mais non. Puis de toute façon, j'ai rien.

Le soudain sourire de Jack l'effraya pour la première fois de sa vie.

— Justement, comme je savais que tu n'aurais pas écouté les consignes que j'ai données quelques jours plus tôt lors de la réunion, je me suis assuré de te trouver un accessoire.

— Un accessoire ? répéta Geoffrey dont les traits de son visage restaient tirés.

C'était tellement rare que ça arrive que tout le monde s'en délecta. Tout le monde sauf le concerné.

— Oui, confirma Jack en se tournant vers le fauteuil derrière lui. Il s'agit du manteau du Père Noël, qui ce soir, remplacera ton blouson de cuir.

Geoffrey entendit les moqueries de ses musiciens dans son dos.

— Hors de question que je porte ça moi !

— C'est ça, ou tu ne montes pas sur scène.

Depuis quand Jack lui faisait du chantage ?

— Comme si le groupe allait se produire sans moi, se marra-t-il.

— Je connais tous les morceaux et comme j'ai coécrit les paroles avec toi, j'ai proposé de te remplacer ce soir si tu ne suis pas les directives de Jack, avoua Allan.

Là, Geoffrey en tombait sur le cul. Mais quel connard, songea-t-il.

— Alors, soupira Jack dont la fierté d'avoir remporté la partie illuminait le visage, tu prends l'accessoire ou bien je le range et tu viens voir le concert à côté de moi ?

Argh, c'était vraiment une soirée de merde. D'abord, ces whisky, qui après un peu de recul, n'avaient pas été fameux. Puis la névrosée, qui avait squatté son taxi. Et maintenant, son groupe tout entier qui l'enculait à sec ?

— C'est bon, déclara Geoffrey sans cacher son mécontentement, je vais le porter ton manteau de merde !

Ce fut le retour des sourires moqueurs de ses musiciens. Eh ouais, c'était ça de perdre son autorité.

— Et tu peux me dire comment je peux rester crédible avec ça sur le dos ? se plaignit-il tandis que Jack lui tandis le manteau rouge. Je te rappelle que nous sommes un groupe de rock et que nous nous appelons les Lucifer'sons !

Le tapotage d'épaule de la part de Jack l'acheva.

— Surprends-moi, l'imagination, ce n'est pas ce qu'il te manque en général, Geoffrey.

Là, pour le coup, Geoffrey n'avait qu'une seule envie, c'était de faire bouffer ses dents à son manager. Sauf qu'il n'avait plus le temps.

En effet, il fallait qu'il s'assure que l'ordre des chansons prévues ce soir était maintenu, qu'il s'échauffe un peu la voix, qu'il voit ce que ça donnait de l'autre côté du bar, qu'il trouve comment rendre ce manteau acceptable et ensuite, qu'il monte sur scène pour assurer à fond.

Parce que derrière ses allures de mec qui n'écoutait rien, il y avait un musicien qui rêvait que ce premier essai dans ce bar réputé fonctionne et l'amène à signer un contrat plus gros, voire peut-être un jour, un contrat avec une maison de disque.

— Allez les mecs, lança-t-il en balançant le manteau sur une de ses épaules, on a un show à donner !

Le regard noir pour Allan ne dura pas longtemps. Car Geoffrey se rappela qu'au final, c'était lui qui allait chanter et que son guitariste allait rester au fond de la scène. Peut-être même lui gâcherait-il son instant de gloire lors de son solo durant la troisième chanson. Geoffrey ne savait pas encore. Il improviserait sûrement une fois qu'il serait devant le fait accompli.

— Vous avez entendu le Père Noël ? se moqua Baptiste et Geoffrey lui donna une claque derrière la tête.

Le batteur explosa de rire tandis que lui et ses collègues se dirigeaient vers la scène sur laquelle Jack et quelques serveurs du bar avaient installés les instruments.

Les poings sur les hanches, celui qui avait écouté le conseil de sa poule aux œufs d'or pria pour que tout se passe bien.

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NDA : Et voici le chapitre du jour, j'espère qu'il vous a plu.

Infatigable ce Geoffrey. Alors, à quoi devons-nous nous attendre d'après vous ?

Un Noël Rock'n'roll (Prochainement autoédité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant