Après sept chansons et des petites blagues salaces balancées au public plus que réceptif, Geoffrey annonça un petit entracte. Allan et Baptiste furent les premiers à dire qu'ils voulaient boire un coup. Mais Geoffrey fut le premier à prendre le chemin du bar. Et quelle fut sa surprise lorsqu'il reconnut le pull de la névrosée en venant saluer le barman.
— Tiens donc, m'dame pull de Noël aime le rock ? s'exclama-t-il bien fort pour qu'elle l'entende.
La concernée se retourna et sembla gênée par le regard insistant de deux femmes à quelques pas d'eux. On aurait pu croire qu'elles allaient bouffer le chanteur.
— Non, j'aime pas particulièrement le rock, répliqua-t-elle en tirant sur sa paille.
Encore une fan des cocktails, songea Geoffrey en roulant des yeux. Elles l'étaient presque toutes. Et la névrosée ne délogeait pas à al règle visiblement.
— Mais comme je n'avais rien d'autre à faire, j'ai décidé de rester.
Sans demander l'autorisation, Geoffrey prit place à côté de la jeune femme. Enfin, disons plutôt qu'il fit fuir le mec sur le tabouret avec un simple regard puis s'affala sur le comptoir.
— Fred, ton meilleur whisky ! Faut que je m'assure d'un truc.
Puis tout en reportant son attention sur la blonde, il sourit.
— Alors comme ça, ton mec t'a filé un lapin ? se moqua-t-il.
— C'était pas mon mec, c'était mes collègues de boulot.
Si la plupart des gens se seraient soudainement sentis mal à l'aise, ce ne fut pas le cas de Geoffrey qui était, au contraire, ravi de pouvoir écouter quelques potins. La vie des gens pouvait parfois devenir si distrayante.
— Et t'as combien de collègues ?
La jeune femme sembla surprise qu'il s'intéresse à son histoire et le regarda en haussant les sourcils. Puis les yeux de la blonde glissèrent (même si ce ne fut que quelques secondes) sur le torse nu du faux Père Noël et Geoffrey sourit de plus belle.
— Sept, en me comptant.
Geoffrey récupéra le verre que lui tendit Fred, le remercia d'un signe de tête puis planta son regard dans celui de la névrosée.
— Eh bien, ça doit vraiment trouer le cul d'essuyer sept lapins d'un coup.
Le soupir d'agacement de la petite blonde le ravit. Le rockeur ne savait pas pourquoi, mais entre aller flirter avec des jolies brunes chaudes et aller emmerder la Mère Noël, le choix avait paru facile.
— Vous pouvez pas parler sans être vulgaire vous hein ! l'attaqua-t-elle avant de secouer la tête.
— Et toi tu ne peux pas t'empêcher de me répondre, renchérie-t-il.
La jeune femme sembla soudainement préoccupée. Avait-il touché un sujet sensible ? Il lui arrivait souvent de dire ce qu'il ne fallait pas avec les gens qu'il ne fallait pas. Peut-être avait-il recommencé à l'instant ?
— Tu ne m'as pas donné ton prénom, continua-t-il.
Cette fois-ci, la blonde regarda autour d'elle et Geoffrey fit de même. Plusieurs minettes le dévoraient des yeux. Il n'aurait eu qu'à faire un clin d'œil pour qu'elles se désapent sur le champ. Mais une fois de plus, même si le rockeur trouva subitement cela vraiment bizarre, il préféra rester assis sur son tabouret.
— Louise.
Louise n'avait pas une tête à s'appeler Louise. Plus Annette ou bien Juliette ou Henriette. Ouais, c'était marrant Henriette.
VOUS LISEZ
Un Noël Rock'n'roll (Prochainement autoédité)
RomanceLe soir du 24 décembre, réveillon de Noël en tête, la gentille Louise dont tout le monde profite dans la vie, croise Geoffrey, le mec à la rock attitude qui n'a jamais la trouille de dire merde. Un petit incident entre les deux gens, des regards noi...