Un Noël Rock'n'roll (Prochainement autoédité)

11 - Un Noël Rock'N'Roll

Ce fut une Louise quelque peu perturbée qui enfila le pull de Geoffrey, sous le regard de ce dernier d'ailleurs. Lui aussi semblait surpris. N'avait-il pas fait comprendre à Allan et Antonin que Louise n'était qu'une rigolote amenée pour se marrer en cette soirée de réveillon ?

Ouais mais non, le chanteur savait au plus profond de lui qu'il avait menti.

Parce que cette Louise, malgré ses vêtements pourris et son prénom mal choisi, elle avait un truc qui lui plaisait.

Du répondant ? Il en avait déjà rencontré qui avaient des répliques bien plus cinglantes encore.

Son air de fille parfaite ? Il y en avait qui jouaient bien le jeu et s'avéraient être de vraies lionnes ensuite. Ça, ce n'était pas un problème.

La ressemblance avec Amanda, ce fameux changement de personnalité gentille vs je-te-rentre-dedans ? Oui enfin, il y avait plein de femmes qui pouvaient lui ressembler dans ce cas. Physiquement, comme mentalement.

Alors c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas expliquer.

— Merci pour le pull et merci pour la soirée.

Cela sonnait comme un adieu ou un au revoir au moins.

— C'était le réveillon de Noël le plus fou que j'ai jamais vécu. Bon, je regrette un peu le repas avec la dinde et les marrons, mais j'y aurais droit demain alors bon, ça va.

Le sourire de m'dame pull de Noël (même si ça ne collait plus désormais) était sincère. Oui, c'était cela !

Voilà, la sincérité de Louise, c'était ça son arme secrète. Depuis le début de la soirée, elle avait reflété la sincérité. Et Dieu savait que dans ce monde qu'était la musique, l'honnêteté n'était pas la meilleure amie de Geoffrey.

— Un joint avant le départ ? proposa-t-il en montrant le pétard.

L'air choqué de Louise le fit rire. N'essayait-elle jamais de faire semblant ? Ne serait-ce que pour ne pas passer pour une femme qui n'avait jamais rien tenté de dangereux dans sa vie ?

— Ça va pas te tuer, je te rassure.

Peut-être, mais elle semblait encore loin de l'acceptation.

— Allez, insista-t-il en usant de son sourire, le fameux sourire qui faisait faire n'importe quoi aux femmes qu'il rencontrait. J'suis sûr que t'as jamais fumé...

— Ben... c'est que j'étais asthmatique quand j'étais petite.

Voilà, c'est ce qu'il disait.

— Mais c'est plus le cas, pas vrai ? rajouta-t-il en cherchant le regard de la jeune femme.

Elle sembla hésiter. Il faut dire que pour Louise, elle venait déjà de faire pas mal d'écarts.

Geoffrey n'avait pas besoin de connaître la jeune femme pour savoir qu'elle avait fait quelques folies. Ça se voyait à sa façon de se comporter en ce moment. Ça se voyait à la manière dont elle se mordait les lèvres. C'était comme si elle pesait les pour et les contre, le tout en étant dévorée par une conscience bien trop présente encore.

— Allez, un joint et je te paie le taxi pour ton retour.

Cela sonnait comme un bon remboursement. Surtout qu'il s'était avancé dans savoir qu'elle n'habitait pas la porte d'à côté. Cette proposition eut raison d'elle.

— OK, d'accord. Mais pas beaucoup.

— Attends, attends, lâcha Geoffrey en voyant Louise s'approcher de lui, on va pas fumer ici. C'est pas un fumoir et si Fred me chope avec un pétard, je peux dire adieu à mes futurs contrats.