Un chalet pour Noël (terminé)

Chapitre 19

Louis me garde dans ses bras, contre sa poitrine, et cela m'apaise. Lorsque je me sens mieux, je m'éloigne et ses bras s'ouvrent lentement pour me laisser prendre des distances.

— Tu vas mieux ?

— Oui, dis-je instinctivement alors que ma voix se brise, enfin je crois. Merci.

Il hoche la tête une fois en passant sa main derrière son cou. Les flammes dansent dans le reflet de ses yeux tandis qu'il fixe le feu de cheminée.

— Louis, je suis désolé, annoncé-je en jouant avec mes doigts.

— Pour ? demande-t-il, ses yeux toujours rempli d'un jaune flamboyant.

— D'avoir gâché ton nouvel an.

— Ne dis pas de bêtise, comme je te l'ai dit, je suis bien mieux ici que là-bas.

— Nous ne sommes que deux, murmuré-je en baissant les yeux.

— Ce n'est pas la quantité qui importe, c'est la qualité de la compagnie. Tu me suffit.

Alors là... Je reste sans voix. Je ne sais pas quoi répondre. Je le regarde simplement, incapable de bouger ou de faire fonctionner ma bouche. 

- Je ne m'amusais pas pour tout te dire, je ne connais pas ces gens et nos amis n'étaient pas trop avec moi. A choisir entre passer mon nouvel an dans un coin d'une salle bien trop bruillante en étant seul ou bien d'être dans une salle chaleureuse avec une femme fabuleuse, je choisi la deuxième option.

Son compliment tourne en rond dans ma tête alors que je suis incapable de répondre. Mon cœur s'est emballé et j'ai bien trop peur d'entendre ma voix craquer. Après être restée un instant assise par terre à le regarder, je le rejoins.

— Est-ce que tu veux regarder un film ou quelque chose comme ça ? demande-t-il.

— Quelle heure est-il ?

— Minuit dans dix minutes, annonce-t-il alors que je réajuste le plaid sur mes jambes.

— Comme tu veux alors, tout dépend de la manière dont tu veux passer la nouvelle année.

— Nous pouvons mettre la télé en bruit de fond et aviser sur le moment, propose-t-il alors que j'acquiesce.

Il se penche en avant pour prendre la télécommande puis il allume la télé. Il zappe quelques chaînes et nous tombons sur la fameuse soirée de New York où va bientôt s'illuminer Times Square Ball. Je n'ai jamais eu la chance de le voir de mes propres yeux, bien que j'habite près de Time Square, mais il faut y aller très tôt pour être sûr de bien voir et payer assez cher, tout ça pour quelques secondes. Avant le décompte, il y a un concert et quelques personnes qui viennent parler de l'année passée, mais moi ce que j'attends le plus c'est le feu d'artifice. Dès minuit, il explose au-dessus de Central Park, et est visible de plusieurs endroits de la ville tellement il est immense. J'aime le voir à la télé mais j'ai eu l'occasion de le voir une fois de mes propres yeux, pas au parc car une fois de plus il faut y aller très tôt pour être bien placé, mais je l'ai vu du haut de l'appartement d'une amie il y a trois ans et c'était magnifique. Il y a énormément de feux d'artifices le soir du trente-et-un à New-York, et tout est rediffusé sur les chaînes locales.

— Tu as déjà fêté le nouvel an en ville ? je ne peux m'empêcher de lui demander.

— J'y suis allé une année, des amis voulaient que l'on aille à Central Park, sauf qu'ils n'avaient pas mesuré l'ampleur de l'événement et donc du monde qui serait présent.

— A quelle heure vous y êtes allé ?

— Fin de journée, vers vingt heures, annonce-t-il alors que je rigole car ils avaient en effet manqué l'importance de la population qui y serait. Ne te moque pas, nous n'avions pas réfléchi et avons passé la journée à jouer aux jeux vidéos.