Un chalet pour Noël (terminé)

Chapitre 14

Je relève la tête, surprise par cette déclaration. Je le regarde tandis que je descends les escaliers lentement, essayant tant bien que mal de ne pas trébucher et me ridiculiser, souriant comme une adolescente gênée. Je me sens comme une princesse Disney, comme si le temps était au ralenti et que plus rien d'autre n'existait autour de nous. Il a croisé ses bras dans son dos et relève le menton pour me regarder. Il n'est pas mal non plus. Plus que quelques marches me séparent de Louis, mais une ombre vient s'immiscer entre nous, que je n'ai même pas vu arriver.

— Lucy ! Tu es magnifique ! dit-il en prenant place devant Louis.

J'essaie de regarder par-dessus son épaule, mais il est trop grand... J'abandonne, espérant qu'il reste derrière et que Baptiste me laisse partir rapidement. Il est tellement expressif, trop enjoué pour moi. Je sursaute et reste immobile lorsqu'il approche et me prend dans ses bras, perturbée, je ne lui rends pas ce geste. Par dessus son épaule je peux le voir, il est debout derrière, toujours ses bras dans son dos.

Il m'attend.

Bon sang.

Lorsque Baptiste me libère, je m'éloigne de lui et descends les dernières marches. Baptiste est derrière moi, je sens sa présence, il ne bouge plus. Il m'observe avancer de dos. Profiteur...

— Nous devrions nous mettre aux fourneaux, me dit Louis en me lançant un clin d'œil.

Je le rejoins enfin, il est adorable. Il me tend son bras droit devant lui tel un prince, je joue le jeu en lui offrant une révérence et posant ma main sur son bras. Nous nous dirigeons vers la cuisine et je réalise ce qu'il vient de se passer. Je n'agis jamais ainsi mais c'était drôle pour une fois de ne pas être la Lucy qui n'ose rien faire par peur. Peur de quoi ? D'être observée, jugée, moquée. Par peur de vivre pour elle. Je crois que je me suis toujours effacé par habitude, certaine de valoir moins que les autres, d'être moins intéressante alors je ne voulais pas avoir l'attention sur moi. Lorsque nous arrivons à la cuisine, je lâche son bras et je le vois passer sa main sur sa nuque. Je ne sais pas réellement pourquoi je le remercie, mais je le fais. Je lui souris et m'éloigne, ayant retrouvé ma timidité et ma peur d'être de trop.

— Je le pensais., murmure-t-il alors que je l'interroge du regard, ne comprenant pas tout de suite de quoi il parle. Quand je t'ai dis que tu étais magnifique. Tu n'as pas à remercier, je te disais la vérité.

Je suis surprise par son commentaire, je n'aurai jamais pensé qu'il reviendrait sur ça. Me voilà encore plus rouge que la dinde qui rougit dans le four. Je me tourne pour le cacher, mais je pense que c'est trop tard car je le vois sourire.

Il vérifie la cuisson de la dinde tandis que je m'occupe d'éplucher les pommes de terre et à les couper. Il me vient en aide pour aller plus vite et Julie nous rejoint pour s'occuper de la préparation de la sauce crème fraîche au persil, ça semble assez crémeux et surtout, ça donne faim !

Les pommes de terre cuisent et j'espère qu'elles vont bien dorer pour être croustillantes lors du repas. Julie est très belle, elle a enfilé un pantalon habillé noir ainsi qu'un top noir décolleté à paillette, ça lui va parfaitement bien. Les autres filles entrent dans la cuisine, ce qui fait fuir Louis. Nous parlons toutes les cinq et comme souvent je passe plus de temps à écouter ou observer plutôt qu'à parler. Laura et Kate se sont habillées de la même manière, une robe moulante noir en velour, c'est magnifique sur elles. Quant à Justine, elle porte une jupe noir évasée et un haut en dentelle vert, un peu le même vert que moi. Les garçons ont optés pour une tenue simple, bas noir et chemise blanche, sauf Louis qui en porte une noir. Ils sont tous très beaux. Nous passons à table lorsque nous voyons qu'il reste moins d'une heure avant que la dinde soit cuite, nous voulons prendre le temps de profiter de l'entrée. Alex a apporté du foie gras que ses parents produisent dans leur ferme, je n'en avais jamais mangé avant, mais sur un petit toast, c'est délicieux.