Chapitre 24

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Je relève la tête et l'aperçois. Louis est devant moi le col de sa veste remonté devant ses lèvres. Sa voix a su me rassurer et calmer mon angoisse en quelques secondes, je sais que mes sentiments envers lui ne sont plus les mêmes qu'avant, mais à ce point ? Le Louis que j'ai connu pendant le séjour était tendre et à l'écoute, gentil et attentionné. Il a toujours été à mes côtés sans même que je n'y prête attention au début.

Il nous a fallu attendre cette fameuse soirée pour réaliser à quel point nous nous apprécions. Enfin... je croyais qu'il m'appréciait, mais le lendemain matin a prouvé qu'il s'est servi de moi. Je n'aurai jamais pensé ça de lui... Je le regarde, ne sachant pas vraiment quoi dire alors par chance il fait le premier pas.

— Tu vas bien ? demande-t-il, sa main toujours posée sur la mienne.

Je ne sais pas quoi répondre. Est-ce que je vais bien ? J'ai eu une discussion avec mon père puis avec ma mère, j'ai découvert des choses sur mon passé qui vont changer mon présent et mon avenir... Non, je ne vais pas bien.

— Oui et toi ? murmuré-je.

— On fait aller.

Sa voix à la même intonation que la mienne, ce qui me laisse croire que lui aussi ment et qu'il ne va pas bien. Intérieurement, je suis rassurée, s'il allait vraiment bien après tout ça, je lui en aurais voulu.

— Ton travail ce passe bien ? demande-t-il.

— Oui, les affaires ont repris et toi les jeux ?

— Pareillement.

Je crois que lui aussi ressent cette gêne qu'il y a entre nous, ce froid plus glacial que le vent qui frappe nos visages. Bon sang, comment est-ce qu'on en est arrivé là ?

En couchant ensemble...

Ce n'est jamais une bonne idée et encore moins quand cela développe des sentiments. Comme il ne dit rien de plus, je ne supporte pas de rester. Je sens mon estomac faire des tours encore et encore jusqu'à ce que l'envie de vomir ne soit plus supportable. Il est temps de fuir.

— Et bien, bonne journée Louis.

Il me sourit timidement avant de me faire signe de la main et se décaler pour me laisser passer. 

- A toi aussi Lucy.

Je me force à sourire, mais intérieurement je suis blessée... J'aurai aimé qu'il me parle, que nous puissions discuter de ce qu'il s'est passé... Mais rien. Nous agissons comme deux inconnus. Je passe près de lui en baissant la tête, je n'ai qu'une envie lorsque je le dépasse : me retourner. Mais je n'ose pas. J'avance lentement, enchaîne les pas et accélère pour vite retourner me réfugier au chaud et pleurer loin de lui. Je sens mon corps s'arrêter à mon encontre et quelque chose se refermer sur mon bras. 

- Attends !

— Pourquoi est-ce que je devrais rester, dis-je en haussant les sourcils en même temps que les épaules, nous n'avons clairement rien à nous dire.

— Nous devons parler, Lucy.

— De quoi ?

— De ce qu'il s'est passé, conclut-il.

Ses yeux brillent lorsqu'il me fixe, et je ne sais pas quoi dire de plus. Je n'ai rien à dire. Mes pensées se bousculent, des images de cette nuit me reviennent, des paroles qu'il a pu prononcer... Bon sang, je veux juste oublier et je sais que c'est ce qu'il va me demander. Je vais être détruite en l'entendant me demander cela.

— Lucy, parle-moi.

Mais je n'y arrive pas. Dans ma tête, des milliers de pensées se battent et j'imagine ce que je pourrais lui dire, mais rien ne sort. Rien du tout. Je me contente de le fixer, mes yeux ne lâchent pas les siens et j'arrive à y lire du désespoir.

Un chalet pour Noël (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant