Un chalet pour Noël (terminé)

Epilogue

J'ai suivi Louis dans la voiture il y a quelques heures, j'ai même accepté de le laisser me bander les yeux pour ne pas voir où nous allions. Mais je dois avouer que je commence à avoir mal à la tête et au cœur.

— Il nous reste combien de temps de route ? je demande alors que Louis pose sa main sur ma cuisse et je l'entends rire.

— Bientôt mon amour, sois patiente.

— Ce n'est pas une question de patience, mais je commence à être malade à cause de ce truc qui me prive de voir.

— Je suis désolé de te faire subir ça, mais sinon ça gâcherait la surprise.

J'ai l'impression que le chemin est encore très long et que nous n'arriverons jamais. Nous sommes le trente-et-un décembre, et je ne sais pas où il m'emmène fêter cette nouvelle année.

— Depuis combien de temps roulons-nous ?

— Quelques heures, affirme-t-il.

Tout explique mon mal-être. Passer des heures en voiture les yeux bandés est la pire idée pour rendre quelqu'un malade. Je pose ma main sur la sienne, ce qui me fait du bien de le sentir et apaise mon cœur malade. Bon sang. Faites que ça s'arrête.

— Nous sommes bientôt arrivés, ne t'en fais pas, pense à bien respirer.

— Je ne compte pas mourir Louis, crois-moi je fais de mon mieux pour respirer.

De nouveau, il rigole. Son rire a le don de me réchauffer le cœur, de me faire sentir vivante. Je tombe chaque jour plus amoureuse de Louis, je me demande parfois ce que j'ai fait pour le mériter ainsi que son amour. Je ne pourrais même pas écrire ou exprimer à quel point je l'aime ni ce qu'il représente pour moi. Je ne savais pas que quelqu'un pouvait autant me faire me sentir moi-même et faire disparaître mes problèmes.

Voilà quatre ans que nous sommes ensemble, trois ans que nous avons trouvé un appartement pour nous trois. Louis, Nylah et moi. Nylah est notre petit berger australien qui adore courir sous la pluie et tremper l'appartement.

Je sens la présence de Louis à mes côtés, mais cela ne me suffit pas, j'ai besoin de le prendre dans mes bras, c'est intenable. Je l'aime parce qu'il fait des efforts pour moi, que personne avant ne m'avait aimé comme lui, parce qu'il me fait sentir comme si je valais quelque chose, parce qu'il prend soin de moi. J'aime tellement cet homme parce qu'il est simplement lui.

— Nous sommes arrivés.

Je suis soulagée et finalement, mes pensées ont fait passer le temps et m'ont mise de bonne humeur. La voiture s'arrête et il enclenche le frein à main.

— Ne bouge pas.

Sa portière s'ouvre avant qu'il ne l'a claque, puis le froid me submerge et je comprends qu'il vient d'ouvrir la mienne. Je sens son corps se pencher et passer devant moi puis le clic de ma ceinture m'indique qu'il m'a détaché. Ses mains froides viennent serrer les miennes et il m'aide à me relever.

— C'est bon ?

Il fait attention à moi, c'est vraiment adorable.

— Attends-moi là.

Il me fait avancer de quelques pas et j'entends la porte se refermer dans mon dos ainsi que la voiture qu'il se verrouille. De nouveau ses mains froides trouvent refuge entre les miennes, il se trouve face à moi.

— Tu es prête ?

Je hoche la tête rapidement, je n'attends que ça, retirer ce foutu bandeau de mes yeux ! Ses mains quittent les miennes, frôlent mon visage, ce qui me procure une sensation de frisson dans tout le corps. Lorsque la lumière retrouve enfin place dans ma vision, je garde les yeux fermés un instant pour m'habituer. Voilà des heures que ma vision est sombre et je suis maintenant ébloui.