The Hell Goddess T.1 [ TERMINÉ ]

Chapitre 32: Mia

Des dizaines de voitures se trouvent devant le portail fermé de la propriété. Les vitres teintées leurs empêchent de voir ce qu'il se passe à l'intérieur de notre habitacle.

Kavi nous abandonne pour communiquer mes ordres à la troupe que je missionne pour la surveillance des environs tandis que Naomi s'engage derrière la voiture que conduit Willow pour rentrer à la maison à travers la route en bordure de falaise. Mia, derrière nous, apporte son aide à l'orpheline pour la mise en place des différents groupes, et des rondes.

Nous ne sommes jamais assez prudents.

Je ne suis pas en état de faire quoi que ce soit. Carter s'est endormi pendant quelques minutes. Ses tremblements ont repris pendant de longues minutes avant de se calmer. "Regarde-moi" m'a-t-il dit. "Laisse-moi m'y perdre". Et je l'ai laissé faire, m'y perdant tout autant que lui.

"Mon coeur".

Ces trois jours de captivité ont été les plus longs de ma vie. Le temps ne passait pas, la folie me guettait, la culpabilité rongeait mon intérieur et griffonnait mon centre, l'impuissance et le manque de contrôle me frustrait.

La Jeep de Savannah est déjà là. Je pense qu'à force, je vais devoir lui aménager une chambre, vu le temps qu'elle passe ici.

Je suis enfin chez moi.

— Occupez-vous de Grace d'abord, je commande en voyant ma collaboratrice, les cheveux attachés, se retourner vers moi. Vas-y, dis-je en me tournant vers Carter qui est sur le point de répliquer.

Il m'aide à me décaler et ensemble, ils finissent par s'approcher de la voiture de Willow, ses traits fatigués par le décalage horaire déformés par l'inquiétude. Depuis qu'elles se sont rapprochées depuis Albuquerque, je sais qu'elle tient énormément à elle. Son regard tout comme sa posture ne trompe pas.

L'amour...

Je m'extirpe de l'habitacle avec difficulté alors qu'ils disparaissent dans l'escalier, Grace sur un hamac. Connor et Miller se précipitent sur moi, la langue pendante, en aboyant d'allégresse.

— Doucement... dis-je en faisant un geste qui leur intiment de s'asseoir et d'attendre. Coucou ! je rajoute en les caressant un à un, ma tête tournant et mon centre battant dans ma poitrine. Vous m'avez manqué.

Je me remercie d'avoir passé en compagnie d'un éducateur canin réputé de la région qui favorise l'éducation positive.

— Allez...

Je mets un pied devant l'autre. Mes jambes tremblent mais je parviens à monter les marches, une à une, qui mènent au séjour, la mâchoire contractée de douleur, essoufflée. Ma cage thoracique se comprime face à l'immense effort fourni, et je suis obligée de m'appuyer contre le meuble de l'entrée pour retrouver cet équilibre physique. 

Mon collaborateur réapparaît, à bout de souffle après avoir monter trois étages avec soixante kilos dans les bras, et sans dire un mot, me prends dans ses bras pour me porter jusque dans ma chambre.

— Tu aurais dû attendre, souffle-t-il. Je serai venu te chercher.

Au rez-de-chaussée, j'entends Mia et Kavi alors que je me planque dans mon mutisme, me contentant de subir cette douleur à l'épaule qui s'accentue à chaque acoup pour se prolonger sur tout le haut de mon corps. Je ne me plains pas car je sais qu'il prend ses précautions pour en faire le moins possible.

Un ange.

Il s'engouffre dans sa salle de bain où se trouve Naomi, disposant des vêtements sur le meuble ainsi que le kit de premier secours. Mes pieds entrent en contact avec le sol froid.