The Hell Goddess T.1 [ TERMINÉ ]

Chapitre 24: Adieu

Je glisse la clef dans la serrure de la porte qui mène à la chambre de Finn. Même s'il a ma confiance pleine et entière, je préfère avoir le contrôle sur ses faits et gestes, la nuit venue.

Nous sommes rentrés hier soir et la nuit, de mon côté, a été longue. Je n'ai pas pu fermer l'œil, passant l'entièreté de ma soirée et la majeure partie de ma journée en compagnie d'Arya, à éplucher les caméras de la ville à la recherche de Nine.

Il faut bien commencer quelque part.

Grace n'a pas pu peut me dire où il se trouve exactement, m'expliquant que même ses plus proches collaborateurs ignorent où il se terre, changeant de planque toutes les semaines.

Un véritable fantôme, passant entre les mailles du filet.

Il se cache comme si sa vie en dépendait.

C'est le cas.

Je suis à la limite de penser qu'il se planque dans le réseau des canalisations souterraines de San Francisco, tel le rat qu'il est.

C'est fou de se dire qu'il me cause bien des problèmes, sur mon propre territoire. Par ma faute. Je lui ai laissé l'occasion de s'étendre et de taper dans mon propre business, mais le jeu est terminé.

Son parfum habituel embaume la pièce, toujours propre, semblable à sa façon de se présenter aux autres. Le lit est fait au carré, comme à l'armée, les différents coussins disposés de manière ordonnée, du plus grand au plus petit. Il n'y a pas un seul grain de poussière, pas un seul objet ou meuble de travers, ce qui contraste avec ma chambre.

Un maniaque.

— Tu viens ? je demande en me postant contre le chambranle de la porte, mon regard posé sur le vol des mouettes à une cinquantaine de mètres d'ici avant de se poser sur lui.

Il me toise, de l'interrogation imprimée sur son expression alors qu'il continue de déboutonner sa chemise blanche, se préparant pour aller prendre sa douche, son pantalon de pyjama plié sur le bord de son lit avec un boxer sur le dessus.

Comme d'habitude.

Il est temps que je l'accompagne pour rendre visite à l'ancienne dirigeante des Hell Goddess, enfin, s'il le souhaite toujours. Il voulait la voir, dès son arrivée ici, et je le lui avait refusé, pour des raisons de prudence, mais aussi parce que je ne me voyais pas me pointer avec un inconnu devant mon aïeule.

Il n'a jamais demandé à lui rendre visite depuis, ni même aborder le sujet.

— J'aimerais te présenter à ma grand-mère.

Son regard se détourne et il me tourne le dos, retroussant les manches de sa chemise pour dévoiler sa manchette au poignet gauche. Ses muscles roulent sous le coton, alors que ma réplique plane dans l'air.

Sa réponse se fait attendre.

Et un silence pesant s'abat sur cette pièce, me permettant d'entendre Wendy et Naomi se prendre la tête, Willow et Lucy étant partis en mission, l'une à Chicago et l'autre à Paris, tout comme Grace, qui a rejoint les Quarters pour continuer l'infiltration, et espérer glaner des informations à mon avantage.

Il ne me semble pas très enthousiaste à cette idée. Rien que sa façon de se tenir me le prouve. Droit comme un I. Des gestes précis, et rapides. En même temps, je le comprends. Il n'y a rien de fou à voir une vieille femme allongée sur un brancard avec le syndrome de Alzheimer et un cancer en phase terminale, aux portes de la mort, la faucheuse n'attendant que son feu vert pour l'emporter dans le monde des défunts.

Il vaut mieux tard que jamais.

— Si tu ne veux pas, je comprendrais. Je voulais juste te le proposer. Tu n'es pas obligé, si tu ne veux pas...