Chapitre 14: New York, New York

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Pour le voyage, j'ai opté pour une tenue confortable, tout en restant chic. Un pantalon gris large cintré avec un haut en corset que j'ai recouvert d'un blazer de la même couleur que le pantalon, que j'accompagne de doc à plateforme noire.

Nous arrivons à l'aérodrome de Livermore, situé à environ une heure de chez moi. Naomi nous souhaite un bon voyage avant de repartir avec Kavi pour rendre visite à Bran.

Le jet privé est sur la piste.

Et je commence à redouter le voyage.

S'il y a bien une chose qui me terrifie, et ce dont ma grand-mère n'a jamais réussi à me sevrer, c'est l'avion. Je ne suis pas du tout rassurée par cette idée, et j'en ai développé une peur panique. J'y serai allée en voiture mais je n'ai pas non plus envie de faire deux jours de route pour traverser le pays d'Ouest en Est.

J'ai pour habitude de boire avant chaque vol, pour réduire mon inquiétude, mais je n'ai pas pu le faire pour une raison: Finneas Carter.

L'agent de bord s'avance, nous souhaite le bonjour, et récupère ma valise alors que Carter continue de piailler en me bassinant sur le pourquoi du comment nous ne devrions pas y aller aujourd'hui mais dans cinq jours comme nous en avions informé George, alors que je lui bassine, depuis huit heures ce matin, que je m'en cogne de son avis et que j'ai besoin de prendre des congés.

En vingt-quatre ans, je n'ai jamais eu l'occasion d'en prendre et j'ai hâte de pouvoir visiter New-York avant la négociation.

J'ai laissé la direction de la maison à Lucy pour la semaine. Mia la seconde, toujours au chevet de ma grand-mère, qui ne voit pas son état s'améliorer.

J'occulte sa voix, serre la main du steward tandis qu'il nous invite à l'intérieur qui sent encore le neuf. Je ne l'ai utilisé qu'une seule fois pour me rendre au Mexique où j'ai retrouvé mon père, Renato et Anibal pour renégocier les tarifs avec nos fournisseurs. L'acquisition était un pur caprice de ma part, vu que je déteste prendre l'avion, mais il faut dire que ça peut être utile. J'aurais pu en acquérir un plus petit mais je me suis dit que l'argent ne me suivra pas dans mon cercueil donc autant l'utiliser et en profiter tant que je peux.

Alba. Tu m'écoutes ?

Non, je râle. Juste rends-moi service et ferme là le temps qu'on décolle pour que je puisse te jeter par-dessus bord.

Ce n'est pas une bonne idée, contre-t-il.

Son mécontentement commence à réveiller en moi des émotions contradictoires. Je suis énervée, stressée, contente et ce melting-pot de sensation ne me plaît pas.

Tu l'as dit au moins vingt fois depuis qu'on a quitté San Francisco et j'ai compris. Maintenant ta gueule et assieds-toi, tu as l'embarras du choix. Et le plus loin de moi.

Je me dirige vers le cockpit où se trouve la capitaine de bord. Elle me souhaite la bienvenue et elle m'informe que nous décollons dans cinq minutes, le temps qu'elle fasse les vérifications nécessaires.

Je retourne dans la cabine où il s'est installé sur l'un des deux canapés du fond, près des toilettes, une liseuse à la main. Mon cerveau a du mal à faire un lien entre la lecture et cet homme. Cette scène me paraît si invraisemblable que je suis obligée de faire une remarque. C'est le seul moyen que je trouve pour éviter de penser que dans moins d'une dizaine minutes, je vais me retrouver à dix kilomètres d'altitude sans la moindre possibilité de survie en cas de problèmes.

Je tiens à ma vie de merde.

Sérieusement, tu lis ?

Il marmonne un "hm".

The Hell Goddess  T.1 [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant