The Hell Goddess T.1 [ TERMINÉ ]

Chapitre 42: Joana

PDV Finn

4h35.

Plongé dans la semi-pénombre, j'admire la vue qui s'offre à moi, ruminant. La lune se reflète sur l'océan agité, reflet de ce que je ressens à l'heure actuelle.

J'ai été le roi des cons. Non. Le dieu des cons.

C'est aussi simple que ça.

Il m'est tout simplement impossible de retourner auprès d'elle.

Pas après cet appel.

La douleur n'est même plus morale. Elle est physique. Oppressante. Aigüe.

La lame, faite d'acier, s'est enfoncée avec facilité à travers la barrière osseuse, a légèrement dévié de sa trajectoire pour venir transpercer mon organe vital, avant de lacérer tout le reste.

J'aurais dû crever l'abcès dès le début.

J'aurais dû lui dire les raisons de ma venue.

J'aurais dû lui parler de mon passé comme elle l'a fait avec moi.

J'aurais dû lui dire que sa grand-mère et Mia étaient responsables de la mort de mon père.

J'aurais dû lui dire que je m'étais engagée auprès de son géniteur rien que pour avoir accès à elles, et me venger.

J'aurais dû lui dire tout ça.

J'aurais dû lui dire que George avait un tout autre projet pour elle.

J'aurais dû lui dire qu'il comptait la faire abattre par un sniper à New York lors de la négociation avec Jenna.

J'aurais dû lui faire part de bien des choses.

Mais je n'ai rien fait.

J'ai commis une énorme erreur. Celle de croire en l'impossible.

Maintenant, le mal est fait, et elle risque de me coûter très cher.

Si ce n'est pas ma vie que je perds, c'est sa confiance que je risque de rompre pour, potentiellement, ne jamais la regagner.

Et c'est légitime.

Assis sur cette chaise de bar, seul le bruit que fait ma tasse contre le plan de travail se fait entendre. La maison est calme, alors que mes oreilles bourdonnent, et mes pensées sombres me donnent le vertige, prêtes à me déclencher une énième crise d'angoisse. S'enchaînant, je n'ai pas le temps de m'en remettre qu'une autre m'assaille. Les tremblements, les sueurs froides, la peur de la mort m'empêchent d'aller rejoindre cette femme que j'adule.

Elle dormait si bien dans mes bras que je n'avais pas envie de la déranger.

Je suis mon problème.

Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Je mérite sa colère.