Chapitre 14 : La morgue
Matias Ruiz avait appris à ne pas laisser l'odeur de détergent et de mort le dégouter. En tant qu'inspecteur à la criminelle, son métier l'obligeait à passer à la morgue régulièrement. La première fois qu'il avait poussé les portes de ce lieu, il avait eu la chair de poule. Dans un premier temps, il s'était dit que rien n'était pire que ça, mais par la suite, il avait assisté à une autopsie et il avait vomi son déjeuner dans la poubelle.
Les deux inspecteurs signèrent le registre des entrées et poussèrent les portes battantes pour arriver jusqu'à la salle des autopsies. Tout était fait de calage blanc et d'inox, le personnel portait des blouses bleu ou blanche ainsi que des masques chirurgicaux, le tout beaucoup trop uniforme pour être rassurant. Avec les années, ils arrivaient à reconnaitre les personnes de la morgue et du laboratoire.
Le médecin légiste était en train de recoudre les incisions faite plusieurs heures auparavant au corps de Paul Sosa. Sa tête manquante avant rejoint le corps et les deux inspecteurs purent enfin mettre un visage sur cette victime.
Aiden Price avait déjà vue des cadavres avant de rentrer dans les forces de l'ordre, plusieurs fois, il avait dû rester au travail de son père qui est médecin urgentiste, car l'école était en grève. Ce petit garnement qui avait bien grandi depuis avait visité tous les étages de l'hôpital pour finir à la morgue à côté d'un aide-soignant qui préparait plusieurs patients décédés. Cette vision ne l'avait jamais choqué, c'étaient juste des corps qui n'avaient plus de vie en eux, mais ils restaient humains.
Le légiste leva la tête et les salua d'un hochement de tête avant de finir ses sutures tranquillement. Aiden avait vu des médecins au front et comme l'homme devant lui, ils étaient calmes et précis dans leur geste. Il était fasciné de voir comment le médecin légiste prenait aussi soin d'un mort qu'on prendrait d'un vivant. Une fois les points terminés, le docteur retira ses gants en les faisant claquer et retira aussi ses lunettes qui faisaient loupe;
- Paul Sosa 35 ans. Latino-américain, multiples fractures au niveau des jambes et des bras. Main droite, trois doigts manquants. Quatre côtes cassées entrainant la perforation du poumon droit, Multiples lacérations au couteau dans les parties charnues. Traumatisme crânien. Cause de la mort, section de l'artère carotide interne et de la veine jugulaire. Détailla le médecin légiste.
- Rien d'autre de particulier ? Demanda Aiden Price
- Soyons clair, le sectionnement des vaisseaux a dû causer sa mort en moins d'une minute. La perte de sang était bien trop importante pour qu'il ait une chance de s'en sortir. Le tueur savait exactement comment procéder, tête en avant et trancher d'une oreille à l'autre. Il a dû lui découper la tête à la scie électrique peu après la mort, les tissus étaient encore gorgés de sang. Les doigts eux ont été sectionnés ante mortem. Ces côtes cassées ont perforé son poumon droit entrainant la montée du sang dans celui-ci, il se serait progressivement étouffé dans son propre sang de toute façon.
Le légiste avait découvert le torse le la victime ainsi que ses jambes pour montrer aux inspecteurs la violence dont avait fait preuve ses tortionnaires. Les policiers pouvaient facilement voir que les entailles étaient de différences profondeurs et taille, plusieurs couteaux avaient commis ces atrocités. Plusieurs hématomes avaient grossi depuis la découverte du corps, ils étaient impressionnants.
- Je n'ai aucune trace d'ADN étranger sur son corps. Désolé, je ne peux pas vous avancer plus. Pauvre homme, il a vraiment souffert. Expliqua le médecin légiste.
Les nouvelles du médecin légistes ne faisaient pas les affaires des deux inspecteurs, ils avaient espéré avoir au moins une piste, un échantillon ou une empreinte partielle.
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Beyond Narcos - Cartel de Miami
RomanceSofia a passé cinq ans à gravir les échelons du cartel Hernández, à Miami. Derrière un visage calme et intransigeant, elle cache un cœur marqué par le meurtre de son fiancé il y a deux ans. Désespérée de quitter l'étreinte mortelle du cartel, elle a...