Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]

Chapitre 10

Heureusement, elle n'habitait pas trop loin. La course-poursuite avec ma belle-mère m'avait horriblement fatiguée. Arrivée chez elle, un petit Yorkshire traversait le jardin en courant et en aboyant joyeusement avant de se jeter aux pieds de mon amie. J'esquissai un sourire. Leur complicité était la même que la mienne avec Calame.

Tandis que mon chien essayait de faire connaissance avec celui de mon amie, je dis à Sophia:

- Ah, j'ai oublié de te présenter mon chien. Il s'appelle Calame.

- Et moi aussi ! Oh là, là, mais où avais-je donc la tête, aujourd'hui ? dit-elle avant de prendre le sien dans ses bras. Je te présente Filou, Yorkshire parfois fripon, et fier de l'être.

- Enchantée, Filou, dis-je en lui faisant une caresse sur la tête.

Je me rendis compte soudain de la différence énorme de la taille des chiens. Filou n'était qu'un tout petit Yorkshire ( mais malgré sa petite taille, trop mignon et très joueur ) alors que Calame, était environ trois ou quatre fois plus grand que lui ( ce qui ne l'empêchait pas d'être un ange, parfois coquin mais surtout adorable ). Mais cela n'était pas du tout important pour nos deux compagnons, qui se reniflaient tout en remuant la queue.

- Viens, me dit Sophia en me prenant par la main, je vais te faire visiter.

Je lui fis confiance. C'était ma meilleure amie, tout de même ! Elle ouvrit la porte et j'aperçus sa mère qui faisait la cuisine. Par l'odeur, je devinai qu'elle préparait des croques-monsieur.

- Bonjour Carole ! me dit celle-ci. Tu vas bien ? Sophia nous a tellement parlé de toi !

- Bonjour, madame, répondis-je le plus poliment possible malgré mes joues qui commençaient à rougir. Oui, je vais bien, et vous ?

- Oui, ça roule ! dit-elle d'un air amusé.

- Je lui fais visiter la maison, maman, reprit alors mon amie.

- Très bien, ma chérie, mais après, n'oublie pas de revenir mettre la table.

- Promis, dit Sophia, avant de me montrer le reste de la maison.

Elle ouvrit une porte et me dit:

- Ce sera ici que tu dormiras.

La pièce était immense, et il y avait deux lits superposés violets, dont un m'était réservé.

- Ce lit là, avant, appartenait à ma sœur, Yasmina, mais depuis qu'elle a trouvé du travail, elle loue un appartement, dit ma meilleure amie. Elle est en train de visiter plusieurs maisons aussi pour savoir si elle va en acheter une. Ne t'en fais pas, tu pourras dormir dans ce lit la nuit, elle n'en saura rien.

- Merci, répondis-je.

Elle reprit, gênée;

- Par contre, je suis désolée, mais tu vas devoir dormir sur celui du bas. Je dors sur celui du haut.

- Oh, il n'y aucun problème, ne t'en fais pas pour ça ! repris-je, soulagée de la voir retrouver le sourire.

- Je te laisse une seconde, je mets la table et je reviens.

J'en profitai pour regarder comment était sa chambre. Ses murs étaient peints en rose fuschia, et il y avait aussi une magnifique fenêtre peinte en argenté qui s'accordait à merveille avec la couleur de ses murs. Son bureau était blanc, ce qui le faisait ressortir et il y avait quelques posters, par-ci, par-là, de chanteurs qui m'étaient inconnus ou de bébés animaux mignons, qui ornaient les différentes parties de la pièce.

Sophia arriva en gravissant les marches qui menait à l'étage d'une vitesse qui me laissa sans voix. Quelle rapidité ! Je suis sûre que ce sera elle qui gagnera le prochain cross organisé à son collège.

- Le repas est prêt, dit-elle, à peine essoufflée. Viens, je vais te montrer la salle à manger.

Je la suivis, impatiente de découvrir une autre partie de cette merveilleuse demeure.