Chapitre 14

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- Carole... Carole...

Cette voix... Je l'ai entendue, il y a bien longtemps...

- Carole... S'il te plaît, réponds-moi...

- Mais... Qui... Qui êtes vous ? bafouillais-je, surprise. Comment connaissez-vous mon nom ?

- Carole... N'aie pas peur... C'est moi...

Une silhouette se découpe dans la pénombre.

- Maman ? C'est toi ?

- Oui, Carole, c'est bien moi, mon trésor.

- Maman !

Je me précipite vers elle en la serrant dans mes bras.

- Tu... tu m'as tellement manqué, maman... dis-je à travers mes larmes de joie qui coulaient sur mes joues.

- Moi aussi, ma chérie, tu m'as tellement manqué... Qu'est ce que tu as grandi ! Ce n'est pas croyable. Tu es devenue une magnifique jeune fille.

- Mer... Merci...

- Tu vas bien ? Et ta sœur ?

- Moi, euh, oui... Je suis à l'hôpital en ce moment même. Je me suis fait une grave brûlure au bras.

Je retrousse ma manche pour lui montrer.

- Oh mon dieu...

- Tu es venue me chercher pour que j'aille te rejoindre ?

- Mais non ma puce, dit elle en caressant mes cheveux. Tu es toujours vivante. Je voulais te dire... Ne t'en fais pas. Je veille sur toi, depuis le ciel. Je guide chacun de tes pas, sans que tu ne t'en rende compte. Je suis venue te rendre visite, car je ne savais pas si ton état allait s'aggraver, et si tu allais nous rejoindre, ton père et moi. D'ailleurs, voici quelqu'un qui m'a accompagné pour venir te voir...

Une autre silhouette se découpa armis l'obscurité.

- Papa !

- Carole !

Et il vint me serrer dans ses bras à son tour.

- Qu'est ce que tu as changé... Ta sœur va bien ?

- Je n'en sais rien, répondis-je, honteuse.

- Je sais pourquoi, répondit mon père avec un clin d'œil. Ne t'en fais pas, tu as pris la bonne décision. Nous n'aurions pas laissé ta belle-mère te faire du mal. Nous te voyons depuis l'endroit où nous sommes, ainsi que ta sœur, et nous suivons chacune de vous deux. Vous avez beaucoup grandi, depuis notre accident...

Mes parents étaient morts dans un accident de voiture, qui nous a failli coûter la vie, à Tina et moi, quand j'avais sept ans et que Tina n'en avait que deux. Mais nous en sommes sorties sauves, avec de graves blessures, dûes au verre des vitres et du pare-brise qui avait éclaté. Ma mère n'a pas résisté au choc, et mon père s'était pris un morceau de verre dans la poitrine. Depuis ce jour là, j'espèrait infiniment qu'ils reviennent, qu'ils soient toujours vivants, mais je ne les ai jamais revus.

- Ne pleure pas, Carole, reprit ma mère. Nous sommes là, comme tu le vois. Sèche tes larmes, mon ange.

Elle me tendit un mouchoir. J'essuie mes joues et respire un bon coup. Mais je ne peux pas retenir mes sanglots.

- Allez, Carole, ma belle, viens dans mes bras. Toi aussi, tu m'as manqué horriblement, dit-elle avant d'essuyer une larme.

Plusieurs minutes passèrent, et j'aurai voulu que ce moment dure éternellement. Mais je savais que cela n'était pas possible.

- Ma puce, reprit alors mon père, nous devons partir. Nous t'aimons de tout notre cœur.

- Non... Vous ne pouvez pas partir maintenant... S'il vous plaît...

- Mon trésor, nous sommes désolés, dit ma mère. Nous ne pouvons pas rester plus longtemps. Nous nous reverrons, et la prochaine fois, nous t'amènerons une surprise, je te le promets, nous reviendrons te voir.

- Non... Ne partez pas... Revenez... Je vous en supplie...

- Nous veillons sur toi... dit ma mère, avant que sa silhouette qui me tenait dans ses bras ne disparaisse.

Je jette alors un coup d'œil vers mon père, mais il avait disparu aussi.

- Carole ? Ça va ?

J'ouvre les yeux. J'étais dans ma chambre d'hôpital, et toujours en vie.

- Mam...

J'allais appeler mes parents, mais en regardant autour de moi, je vis qu'il n'étaient pas là. Je réalise à ce moment là que toute cette histoire n'était qu'un rêve.

- Ça va ? reprit la voix, inquiète.

- Oui, répondis-je, soulagée de voir que c'était ma meilleure amie qui me parlait.

- Tu as pleuré dans ton sommeil, tu es sûre que ça va ?

- Oui, ne t'en fais pas, j'ai... Je vais bien.

- Je vais te chercher un verre d'eau.

Je laisse tomber ma tête sur mon oreiller, mais une question ne cesse de me tourmenter.

Et si après tout, ce qui s'était passé était réellement possible ?

Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant