Chapitre 16

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Je carressais la tête de Calame. Celui-ci était couché à côté de mon lit. 

- Ah, mon petit guerrier, soupirais-je.

Je mets la chaîne documentaire. Il y a un reportage sur les loups, mon animal favori.

Calame lève la tête.

- Tu as vu ? Ils font partie de ta famille, tu es leur descendant.

C'est vrai qu'avec ses oreilles droites, son museau adorables et ses yeux mignons, on pourrait le comparer à un loup, tant il y a de ressemblance.

- Wouuf !

Je souris. Adorable. Il n'y avait pas d'autre mot pour le décrire.

Le documentaire terminé, je mis la chaîne de musiques. Les trois premières chansons étaient tristes, mais la suivante fut différente. Entraînante, ensoleillée... Une chanson qui invite à danser.

Je me lève de mon lit et me laisse entraîner par la musique.

Jamais je ne me suis sentie aussi bien. Aussi libre. J'avais l'impression d'être moi-même. C'était donc ça, la pure définition du bonheur.

Les paroles espagnoles se mêlent au son de la guitare, tout en m'apportant joie et liberté.

Je regarde le chanteur un instant. Ces yeux me transportent. Quel regard... Si envoûtant... Si magnifique...

Mais la musique reprend, et je me remets à danser. J'aurais tellement aimé que ce moment dure toujours...

Le chanteur gratte sa guitare encore quelques instants, et la chanson se termine. Essouflée, mais heureuse, je ne peux m'empêcher de regarder ses yeux. Ce regard... qui m'emmène jusqu'au bout du monde... Je n'oublierais jamais son magnifique regard.

Je me rassois sur mon lit avant de boire le verre d'eau que Sophia m'avait donné tout à l'heure. Je n'avais pas bu beaucoup, et j'étais morte de soif. Mais après avoir terminé le verre d'eau, je me sentais beaucoup mieux.

Les chansons qui passèrent ensuite étaient tristes. M'efforçant de ne pas pleurer, j'éteignis la télévision. Je pensais qu'en plus, je l'avais déjà assez regardée pour le moment.

De longues minutes passèrent. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais pas tellement envie de regarder la télé, et Sophia n'était toujours pas revenue.

Éléonore arriva.

- Tu t'ennuies ?

- Oui. Je ne sais pas quoi faire.

- Attends, je reviens, dit-elle.

Je la revis avec une feuille blanche, un crayon à papier et une gomme.

- Tiens, me dit-elle. Avec ça, tu pourras dessiner ce que tu veux.

- Merci, répondis-je.

Je n'y avais pas pensé. J'ai toujours adoré dessiner. Il paraît que j'ai un don pour ça. Je prends le crayon et dessine des traits, plus ou moins épais. J'ai confiance en moi, et en ce que je fais. Mes lignes et mes coups de crayon sont à chaque fois de plus en plus précis.

Une bonne demi-heure plus tard, je regarde mon dessin. Je suis heureuse et fière. Le résultat était exactement comme je l'imaginais. Je le montre à Calame.

- Tu as vu ? C'est toi. J'ai fait ton portrait.

Il remue la queue, comme pour montrer son enthousiasme.

- Tu aimes ?

- Wouf !

Éléonore réapparut.

- Waouw ! C'est toi qui l'a fait ?

Je hoche la tête.

- Il est magnifique ! Il ressemble tellement à ton chien ! On dirait presque une photo, tellement il est bien dessiné ! Est-ce que je peux aller en faire une photocopie, pour le garder ? Je te rendrais ton dessin après.

- Bien sûr, répondis-je.

- Merci !

Elle sortit de la chambre avant de rentrer cinq minutes plus tard, une photocopie de mon dessin à la main.

- Voilà, comme ça, chaque matin en allant travailler, je le verrais, et je penserais à toi. Je voulais te demander aussi : serais-tu d'accord pour que j'affiche ton dessin dans ta chambre ? Ça l'égaierait un peu. Tu pourras le récupérer quand tu sortiras de l'hôpital, si tu veux.

- Oui.

- Encore merci ! dit-elle avant d'épingler sur le mur le portait de Calame avec quelques punaises et de repartir de la chambre.

- De rien, lui dis-je, avant qu'elle sorte.

Calame semblait fier. On aurait dit qu'il me félicitait. Mais ce qui se voyait le plus dans ses yeux, c'est qu'il était heureux.

Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant