Chapitre 17

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Mes paupières sont lourdes. Je ne comprends pas pourquoi. Je suis persuadée d'être réveillée, mais rien n'est sûr. Petit à petit, je laisse mon corps se faire emporter par le sommeil.

J'ouvre les yeux. Je ne suis plus dans ma chambre d'hôpital, mais dans un magnifique jardin avec de magnifiques fleurs aux couleurs éclatantes. Suis-je donc en train de rêver ? Je l'ignore.

Une fleur en particulier retient mon attention. Ses pétales formaient un dégradé de rose, de violet, de bleu, et de jaune, avec des reflets argentés et dorés. La plus belle fleur qui n'ait jamais pu exister.

Je la cueillis pour la mettre dans ma chevelure châtain. Mais à l'instant où je la pris, elle se transforma en glace. La froideur soudaine me la fit lâcher et elle se brisa sur le sol. 

Je regarde alors autour de moi. Toutes les fleurs magnifiques avaient gelé, au même moment que celle que j'avais cueillie. Le soleil avait disparu pour laisser place à un vent violent. Ce n'était plus un rêve, mais un enfer.

Je me mis à courir, du plus vite que je pouvais, malgré le vent qui soufflait violemment contre moi. J'écarte toutes les branches sur mon passage. Mais quand je m'arrête pour reprendre ma respiration, je vois qu'un mur me barre le chemin. Je fais demi-tour, mais impossible d'aller plus loin. Je tourne la tête vers la droite, et vers, la gauche, mais je me rends vite compte que je suis bloquée. 

Les murs sont immenses, et couverts de ronces. Je ne peux pas les escalader sans risquer d'y laisser ma vie. Mais c'est ma seule issue, et je n'avais pas le choix.

Je grimpe les murs aux épines tranchantes, qui me griffent les jambes, les bras et le visage. La douleur est atroce. Mais je refuse d'abandonner. 

Du sang coula de ma joue. Mes vêtements étaient déchirés, et mes membres affaiblis par la douleur intense qui se répandait jusque dans mes larmes. Ma vie était en danger. Mais je refusais toujours de battre en retraite. 

Ma jambe glissa et mes mains lâchèrent prise. Je sentis mon corps m'entraîner vers la chute. Je fermai les yeux.

« C'est la fin », me dis-je. « Adieu, Calame, Sophia, Éléonore, et tout ceux que j'ai aimés et que je n'oublierai jamais. »

Le choc me coupa la respiration. Je ne pouvais plus respirer. Mes yeux se rouvrirent mais se refermèrent aussitôt.

« À... à l'aide... » murmurais-je, avec toute la force restante en moi.

- Carole, ne t'en fais pas, je suis là, me dit une voix familière. Je serai toujours là pour toi, dans toutes les situations. Je t'aiderai à faire face à tes rêves tout comme pour t'aider à combattre tes peurs et tes craintes. Je te protègerai. Ne l'oublie pas. Je serai toujours à tes côtés. 

- Ma... Ma... Maman ? C'est... c'est toi ?

- Oui mon ange. Je t'avais dit que je te rendrais visite. Tu me manques terriblement, ma chérie. Et dire que tu vas bientôt avoir tes 14 ans... Regarde. 

Elle me donna la fleur que j'avais cueillie avant le désastre.

- Respire son parfum, et regarde autour de toi.

Je respire alors le parfum de la magnifique fleur. Ce parfum... Je ne l'oublierai jamais. 

- Regarde, me dit à présent ma mère.

Je leva les yeux et vis que les ronces avaient disparu pour laisser place à de magnifiques roses. Les murs s'étaient changés en buissons. Et le soleil était revenu, accompagné du doux chant des oiseaux.

- Tu vois ? Je serai toujours là pour toi. Je t'aime, ma chérie.

- Non... Reviens... S'il te plaît...

- Aurevoir, mon ange. Je penserai à toi.


- Carole ? Tu es sûre que tout va bien ? dit alors Éléonore. .

- Oui, oui... Je... je... je vais très bien...

- Pauvre chérie... Viens, je vais te donner un verre d'eau, reprit-elle.

Je la suivis, avant de boire le verre qu'elle me donna.

Ce rêve... Si réaliste... Je ne pus m'empêcher d'y repenser. Était-ce un simple mauvais rêve ou un avertissement pour mon avenir ? 


Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant