Une fois à l'extérieur, sous un soleil éclatant, je pris la balle de tennis dans ma main. Le voilà tout excité et joyeux ! " C'est bien ce qu'il voulait ", pensais-je.
Je lui lançai du plus fort que je pouvais la balle dans l'immense jardin.
Il bondit vers elle et disparut avant de revenir quelques secondes plus tard, la balle dans la gueule.
Sa rapidité m'impressionna.
- Tu es une vraie flèche, toi !!!
Mais son collier attira mon attention. Il était en cuir, mais était en très piteux état. Sa médaille, par contre, étincelait sous la lumière du soleil. Dessus, je pouvais lire son nom ; Calame.
" Ah oui ! me dis-je. C'est vrai, je me rappelle de ton prénom ! "
Je lui demandai gentiment de me donner sa balle, qu'il me donna doucement. Je la lui relança et il repartit pour une course folle. " On devrait le chronométrer ", pensais-je. " Je suis sûre qu'il ferait un bon champion."
A ce moment là, le vieil homme arriva.
- Ah, tu t'entends bien avec Calame !
- Oui, je ne fais que de m'amuser avec lui.
Il sourit, puis dit:
- Calame, mon grand ! A table !
Le chien, occupé à se défouler sur son jouet, ne l'entendit pas. Mais quand il vit Paul avec sa gamelle, il lâcha sa balle et arriva ( à ma grande surprise, d'ailleurs ) calmement. Arrivé aux pieds de son maître, il fourra le nez dans ses croquettes, puis les mangea.
Je dit à l'homme:
- Vous savez, votre chien ferait un parfait champion de vitesse !
Le vieil homme me regarda et me répondit:
- Ce n'est pas vraiment notre chien, nous l'avons trouvé dans la rue, couché sur un trottoir. Ses maîtres l'avaient abandonné.
- Depuis combien de temps vit-il chez vous ?
Je sais que je n'aurai peut-être pas dû poser cette question, mais ma curiosité m'agaçai.
- Depuis quelques mois, a-t-il répondu, sans poursuivre.
Pour changer de sujet, je dit alors :
- Vous avez un magnifique jardin.
- C'est grâce à ma fille, répondit l'homme en esquissant un sourire. Elle a la main verte et sait faire pousser n'importe quel type de plante, même les fleurs fanées reprennent vie. Elle est vraiment douée.
Il regarda sa montre et dit :
- Il est déjà l'heure ! Excuse moi, jeune fille, mais je dois y aller. J'ai un rendez-vous dans un quart d'heure.
- Il n'y a aucun souci, répondis-je. Je vais rester avec Calame, et je ne m'ennuierai pas.
- S'il y a un problème, prévient Amélie. Ne t'en fais pas, elle est très gentille, elle ne risque pas de te faire quoi que ce soit.
- Je n'y manquerais pas.
-A tout à l'heure, Carole !
Et il s'en alla, démarra la voiture et partit.
Une fois le vieil homme parti, je m'installai sur une chaise sous ce sublime soleil d'hiver. On ne voyait pas souvent ça, en plein hiver. Ça faisait si longtemps qu'on avait pas vu un temps comme ça. Calame se coucha à mes pieds, épuisé d'avoir couru après sa balle de tennis. Qu'est ce qu'il est adorable ! En le caressant, celui-ci leva la tête et posa son regard mignon sur moi. Je lui souris. Enfin un véritable ami, à qui je pourrai livrer tous mes sentiments et tous mes problèmes. Il reposa sa tête sur ses pattes touffues et ses paupières se fermèrent. C'est vrai qu'une petite sieste au soleil, ça ne me ferait pas de mal non plus. Je fermai les yeux et me laissai emporter par le sommeil.
Quand je me réveillai, Paul était revenu. Il discutait avec quelqu'un, dont sa voix m'était familière. Je réussis à entendre la fin de leur dialogue ;
- ... oui, merci beaucoup, à bientôt Monsieur Tapir.
Je n'en croyais pas mes oreilles ; Monsieur Tapir ! Le voisin qui nous gardait autrefois, avec ma sœur Tina ! Que pouvait-il bien faire ici ? Savait-il que j'étais là et venait-il me chercher pour retourner chez ma belle-mère ? Je me cachai discrètement derrière un arbre. Calame, curieux, me suivit.
- Oh non, s'il te plaît, ne me suis pas, je me cache, on ne doit pas savoir que je suis ici, je t'en supplie, ne me suis pas ! Je t'expliquerai tout plus tard, promis, lui ais-je chuchoté discrètement.
Ayant l'air d'avoir compris, il se coucha à côté de la chaise où j'étais assise tout à l'heure.
" Ouf, " pensais-je.
Une fois que je m'étais assurée que mon ancien voisin était bien parti, je sortis de ma cachette. Le chien me sauta dessus et me fit tomber par terre. J'éclatai de rire. Quel fripon, celui-là ! Mais je l'aimais, et lui aussi m'aimait, voire il m'adorait, ça se voyait dans ses yeux qu'il était heureux de me voir.
La jeune femme, me voyant par terre, Calame à mes côtés, éclata de rire elle aussi. Elle me dit alors ;
- Eh bien, jeune fille, on ne sait plus tenir debout ? Attends, je vais t'aider à te relever.
Une fois debout,je vis le vieil homme arriver, une cagette remplie de fruits, de légumes et d'œufs dans les bras.
- Avec qui parlais-tu ? dit la femme.
Son père répondit :
- Avec Monsieur Tapir, il nous a donné des œufs, des fruits et des légumes.
- Bonne nouvelle ! Je vais pouvoir faire une compote.
- Vous connaissez Monsieur Tapir ?
Cette question m'avait échappée. Je me mis à rougir comme une pivoine.
- Oui, répondit Paul. C'est un vieil ami. Il garde de temps en temps une petite fille, Tina, je crois. Tu le connais ?
- Bien sûr, je vous l'ai dit hier soir, vous ne vous en souvenez donc pas ? C'est, enfin, c'était mon voisin et Tina est ma sœur !
- Ah, oui, excuse moi, je suis vieux, je perds la mémoire.
- Voyons, papa, ça arrive à tout le monde de ne pas se rappeler de quelque chose ! Allez, venez à table, tous les deux, il va être midi, je vais faire à manger.
Une fois le repas terminé, une question me tourmenta l'esprit ; pour combien de temps vais-je rester chez eux ? Je voulais tant rester avec eux, mais je ne voulais pas les déranger.
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Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]
Ficción GeneralVous êtes vous déjà retrouvés, seul, face à la rue ? Sans de quoi vous loger, et avec à peine de quoi manger ? Juste avec vous une valise, et quelques euros ? C'est ce qui est arrivé à Carole, une orpheline, qui a décidé de quitter son foyer et sa...