Chapitre 23

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Je me réveille doucement, les yeux emplis de larmes. Je pars enfin de l'hôpital. Mais je ne veux pas quitter Éléonore. Elle compte trop pour moi.
Calame tente de me redonner le sourire, en remuant la queue et en me regardant de ses yeux adorables. Je descend de mon lit et le prends dans mes bras en caressant son pelage.

« Respire... » me disais-je. « Tu la reverras. Et puis, tu n'es pas seule. Tu vas retrouver Sophia. Courage. »

Je remarque un mot sur ma table de chevet. Je lâche Calame de mon étreinte et vais y jeter un coup d'œil.

« Coucou ma chère Carole,

Je ne pourrais malheureusement pas te dire aurevoir ce matin. J'ai beaucoup d'urgences à gérer, et il faut que ça tombe aujourd'hui.
Mais ne t'en fais pas. Je ne t'oublie pas. J'ai toujours la photocopie de ton dessin. Il est toujours aussi magnifique. Je le regarde tous les matins, et cela me donne du courage pour affronter chaque journée.
Ne t'en fais pas pour ta rentrée. Je suis sûre que tout va bien se passer. Et puis, tu auras ton amie avec toi.
Ne t'en fais pas pour moi. Je viendrais te voir dès que je pourrais à ton collège. Sophia m'a donné l'adresse.
Je voulais te dire... Que je suis vraiment très fière de toi. Tu t'es battue jusqu'au bout. Tu as été courageuse. Tu as réussi à guérir même si tu ne faisais pas toujours ce que je te demandais ( comme te reposer par exemple :) mais je ne t'en veux pas, ça montre que tu allais bien ).
Ne pleure pas en lisant cette lettre. Calame et ton amie sont , même si moi je ne le suis pas. Mais je serai toujours pour toi, dans ton cœur. Car toi, tu l'es déjà. Et grâce à toi, je peux redonner espoir à chaque patient qui vit ici, en leur racontant ton histoire.
Sois forte ma belle. Je ne t'oublierai pas. Promis.
Je t'embrasse très fort ma chérie.

Éléonore. »

Je m'effondre à genoux et mes larmes redoublent. Je ne voulais pas la laisser. C'était comme ma deuxième mère. En la quittant, j'avais l'impression de reperdre ma mère une deuxième fois.

Je fais à contrecœur ma valise et tombe sur le lit, le visage ruisselant de larmes. Je ne veux pas partir. Je ne peux pas.
Calame grimpe sur le lit et met sa tête sous mon bras. Il me lèche le visage, comme pour sécher mes larmes. Mais cela ne change rien. Je sais qu'il n'aime pas me voir triste. Mais je ne peux pas empêcher mes larmes de couler.

Je regarde l'heure sur ma montre.
8h30. Sophia et sa mère ne seront pas là avant midi, je pense.
J'essuie les larmes qui perlent de mes yeux d'un revers de mon bras, et prends ma guitare. Je joue quelques notes, en tentant de me changer les idées. Mais tout ce qu'il me vient à l'esprit, c'est le fait de quitter cet hôpital.
Calame frotte son museau contre moi. Comme s'il me disait de continuer, de sortir tout ce que j'ai de ma tête. Alors je me lance, et laisse la musique me guider.

« I remember years ago,
Someone told me I should take
Caution when it comes to love,
I did...

And you were strong and I was not,
My illusion, my mistake
I was careless, I forgot,
I did...

And now,
When all is done, there is nothing to say,
And you have gone and so effortlessly,
You have won,
You can go ahead tell them... »

Je m'arrête un instant. Calame me regarde avec insistance. Je me force alors à continuer.

« Tell them all I know, now
Shout it from the roof tops,
Write it on the sky line
All we had is gone now...

Tell them I was happy
And my heart is broken...
All my scares were open...
Tell them what i hoped, would be

Impossible, impossible, impossible, impossible... »

( Impossible - James Arthur )

Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant