Chapitre 12

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Des flammes ardentes sortaient de toutes parts. Je devins soudain affolée. Comment résister à un tel danger ?

Le temps que je me pose la question, une flamme me brûla le bras, ce qui fit une grande marque rouge vif. Sophia essaya de m'aider à me relever, quand elle me vit agenouillée par terre sous l'effet de la douleur. Je me mordis la lèvres, pensa à autre chose, mais rien n'y fit. Des rivières de larmes coulèrent à présent de mes yeux.

Voyant que les passants regardaient la scène sans réagir, mon amie leur lança :

- Et bien ? Ne restez pas là sans rien faire ! Appelez les pompiers, le SAMU, allez chercher de l'eau, un extincteur, de la crème anti-brûlures,

FAITES QUELQUE CHOSE !!!

La mère de Sophia appelait déjà les urgences. Les autres passants réagirent enfin. Mais trop tard. Ma tête devint lourde, comme si elle pesait plusieurs tonnes, et je m'évanouis.

- Carole ? Carole ? Tu m'entends ? CAROLE ! Réponds-moi ! Je t'en supplie ! S'il te plaît ! Si tu m'entends, serre ma main ! Carole, ne me laisse pas ! Tu ne peux pas nous quitter ! s'écria Sophia.

Je ne pouvais pas lui répondre. Je lui serre alors la main mais avec si peu de force que je me demandai si elle l'avait senti.

J'ouvris une dernière fois les yeux, voyant mon amie les yeux remplis de larmes, avant de lui chuchoter;

- Ne t'en fais pas pour moi. Je m'en sortirais. Tu resteras dans mon cœur.

Et mon regard sombra dans les ténèbres et mes paupières se closèrent.

Quand des images me revinrent, j'étais dans un lieu que je ne pouvais pas décrire. Il faisait sombre, et une échelle était accrochée au mur. J'allais m'y agripper, mais le sol se déroba sous mes pieds. Je regarde l'échelle s'éloigner de moi au fur et à mesure que mon corps m'entraînait vers la chute.

J'atteris enfin violemment par terre, ce qui fit un bruit sourd. En plus de mon bras, j'avais à présent une douleur insupportable au genou. Je fis l'effort de me relever, tant bien que mal, avant d'apercevoir une corde, cette fois-ci. Je l'attrape, mais je glisse. Le sol recommence à se dérober.

« Oh non, pas cette fois ! » me dis-je en essayant d'aggriper la corde. Je réussis enfin à rester accrochée à mon unique espoir de sortir de cet endroit. Je grimpe, avant d'arriver à l'échelle de tout à l'heure. Je monte enfin et arrive, au bout de douloureuses minutes, à une source de lumière. Curieuse, je m'y approche mais je me retiens soudain. Si c'était un piège ? Mais ma curiosité et mon instinct me poussent à y aller.

Mes yeux s'ouvrirent. J'étais dans une chambre d'hôpital.

- Ça va ? me demanda une voix qui m'était inconnue. Tu as fait une sacré chute, et ta brûlure est importante.

Je cligne des yeux ; j'étais tombée pour de vrai.

La voix était celle d'une infirmière. Elle est gentille de s'inquiéter pour moi.

- Euh... Oui, enfin, non, euh...

- Tu es encore sous le choc, ma pauvre. Comment t'appelles-tu ?

- Moi ? Euh... Carole.

- Enchantée Carole, moi c'est Éléonore. Si tu as un problème, viens me le dire, ou sonne la petite clochette à côté de ton lit, si tu n'arrives pas à te déplacer.

Et elle partit.

On toqua à la porte.

- Entrez, dis-je.

C'était ma meilleure amie, tenant dans ses bras un paquet.

- Carole ! Tu es vivante ! C'est un miracle, après la chute que tu as faite !

- Quelle chute ? demandais-je.

- Un passant t'avais pris dans ses bras pour te porter jusqu'à l'ambulance, mais il a trébuché sur ses lacets et t'as laissé tomber, dit Sophia. Tu as fait une chute d'au moins 3 mètres, surtout que le gars qui t'avais porté était super grand !

Je frissonai. Rien que le fait de me rappeler ma douloureuse chute qui me donnait une douleur atroce au genou ne me rassurait pas vraiment.

- Une fois dans l'ambulance, une infirmière t'as examiné et à priori, tu n'as rien de cassé.

« Ouf, il ne manquerait plus que ça ! » pensais-je.

- Par contre, tu vas rester à l'hôpital pendant au moins quinze jours, voire plus car ton bras a une brûlure qui n'est pas près de guérir pour l'instant.

Plus de quinze jours ? Mais la rentrée, c'est dans moins d'une semaine !

- Pour la rentrée au collège, ne t'en fais pas, j'expliquerai aux profs pourquoi tu n'es pas venue. Ils comprendront. Je t'aiderais à faire tes devoirs et à rattraper tes leçons. Promis.

- Merci, répondis-je, à moitié rassurée.

Comment les profs réagiront-ils ? Est ce qu'ils la croieraient, ou alors me prendront-ils pour une fille qui a la flemme d'aller en cours ?

- Ah, et ma mère m'a demandé de te donner ça, dit elle en me tendant le paquet qu'elle tenait dans ses bras.

J'ouvris, et découvris une tartelette au citron avec une feuille de menthe comme décoration.

- Merci.

- Je te connais bien, hein ? Amies jusqu'au bout ou pas ?

- Bien sûr, allez, viens.

Et je la pris dans mes bras. Elle se mit à pleurer.

- Non, ne pleure pas, Sophia, tu as été très courageuse. Tu as eu le courage de croire que j'allais m'en sortir. Tu m'as écouté jusqu'au bout. Tu t'es inquiétée pour moi. Tu es la meilleure amie que quelqu'un puisse avoir.

- Merci, Carole.

- C'est plutôt moi qui doit te remercier, pour tout ce que tu as fait pour moi.

Elle sécha ses larmes pour afficher un sourire.

À ce moment, la porte s'ouvrit et quelqu'un entra.

- Maman ! s'écria mon amie. Regarde, Carole est sauve !

Elle lâcha son sac à main.

- Carole est vivante ?

- Oui, répondis-je.

- C'est incroyable ! dit-elle, pleurant de joie. C'est miraculeux ! Fantastique ! Pour fêter ça, j'ai apporté quelque chose.

Et je vis deux oreilles dressées en l'air, deux petits yeux bleus craquants et un adorable museau se pointer vers moi.

- Calame !

Il se précipita vers moi, sa queue touffue battant dans tous les sens.

- Il a l'air tellement heureux de te revoir, lui aussi ! fit remarquer Sophia.

- Nous sommes tous heureux de te revoir, dit alors la mère de mon amie.

Je fis un sourire. Mais pas un petit sourire, que je fais d'habitude, quand je suis de bonne humeur, mais non, un grand sourire, un sourire qui montre à quelle point je suis heureuse de tous les revoir, eux aussi.

Moi, Carole, jeune orpheline. [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant