Chapitre 19...

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Il n'était pas encore Minuit mais j'étais déjà devant les ruines du château de Vincennes. Ambéric était avec moi en train de se griller une clope tandis que je regardais autour de moi en espérant que Rosa allait tenir sa promesse. J'avais rempli ma part du marché. J'étais devant le château avec son mec, seule... Aucun de mes amis n'étaient là.

            - Tu fumes pas la Miss ? Me proposa Ambéric.

            - Non.

Il poussa un soupir puis prit une grande inspiration avant de demander :

            - Sinon quoi de neuf dans ta vie la Miss ?

Je le regardais avec surprise. Il était sérieux là ?! Il croit que je vais devenir amie avec lui et qu'on va aller faire du shopping ensemble ou quoi ?! Je lui tournais le dos en croisant les bras.

Le temps passa puis une limousine noire se gara devant nous. Un chauffeur en sortit et alla ouvrir la porte de la limousine. Rosa ne sortit pas de la voiture et seules ses jambes furent visibles.

            - Ambéric chéri, fais le tour et grimpe.

Ce dernier éteignit sa clope et s'exécuta. De mon coté, je m'approchais de la portière et me baissais afin de voir la tête de Rosa.

            - Ma famille maintenant.

Elle me regarda en haussant un sourcils avant de lâcher :

            - Désolée mais je crois que je vais les garder un peu...

            - Quoi..?!

Elle ferma la porte et le chauffeur, de nouveau de retour devant le volant, démarra précipitamment. Je hurlais en me mettant à courir après la voiture. Les larmes commençaient à me brouiller la vue mais je continuais de courir. Je commençais à avoir mal à la poitrine à force de courir et je ne voyais plus du tout la voiture...

            - Théo... Sanglotais-je en m'arrêtant.

J'essuyais vivement mes larmes mais elles n'arrêtaient pas de couler. Mes genoux me lâchèrent et je me retrouvais assise sur le goudron froid de Paris. Les voitures qui continuaient de rouler, me passaient à côté tout en me klaxonnant pour montrer le fait que je les gênais. Mais personnellement, j'en avais rien à faire... Elles pouvaient me klaxonner tant qu'elles voulaient. Les larmes continuèrent de couler le long de mon visage tandis qu'au fond de moi, je sentais une autre émotion qui montait. Elle n'avait rien à voir avec la tristesse... ni avec le désespoir. Non, elle se rapprochait plus de la colère et de la haine... De la haine pour Rosa... De la haine pour Ambéric... Et quelque part de la haine contre moi aussi. C'était de ma faute si ma famille était en danger maintenant. Et ce n'était pas seulement parce que je n'avais pas respecté la volonté de Rosa qui souhaitait me voir morte... Ce n'était pas non plus parce qu'Ambéric, que j'avais arrêté, était son mari... C'était parce que le jour de ma rentrée en Seconde, le gaz avait marché sur moi. Parce que j'avais ces pouvoirs... Parce que j'étais Spéciale...

Je frappais le sol de mon poing dans un accès de colère et me l'ouvrit. Je me levais tout en laissant mes bras autour de moi. Le sang coulait sur le sol de mon poing blessé que je serrais mais cela m'était égale. Au final, je ne ressentais pas la douleur. La colère et la haine me contrôlaient totalement et jouaient un rôle bénéficateur sur la douleur.

Les voitures continuaient de me passer autour en klaxonnant pour me faire quitter la route mais comme pour la douleur que je ne sentais plus, je n'entendais plus rien autour de moi. Je voyais seulement des traits de lumière passer. Des ombres passer. C'était comme si le monde qui m'entourait avait changé...

Je fermais les yeux et ramenais mes poings serrés vers ma poitrine. Je sentais le pouvoir monter en moi. Ce putain de pouvoir... Cette malédiction qui était en train de risquer la vie de ma famille... Qui était peut être en train de les tuer à l'heure qu'il est...

Je me concentrais en baissant la tête vers mes poings sans prêter attention au fait que mon sang était en train de se répandre sur mes habits. Le pouvoir continua de monter puis au moment où je me sentais prête, j'inspirais un grand coup... Puis je poussais un grand cri tout en écartant les bras autour de moi... Un vent de tempête passa autour de moi pour se répandre devant moi, faisant voler tout ce qui avait le malheur d'être là. La terre trembla et se fendilla par endroit, faisant s'actionner l'alarme de plusieurs voitures. Des piques de glace s'élevèrent un peu partout autour de moi, n'hésitant pas à fracasser des voitures. Et enfin le feu se propagea à travers les fissures faites dans le sol et commença à lécher les voitures et les maisons qui se trouvaient aux alentours.

Je stoppais mon cri et laissais tomber mes bras autour de moi. Autour de moi des cris apeurés et de douleurs commencèrent à raisonner. Je n'y prêtais pas attention. Je n'avais pas de temps à perdre avec ces personnes. Je m'éclipsais dans la nuit.

J'avais une famille à sauver. Et des personnes à tuer.


**POV Extérieur**

Contrairement à ce que Judith et Rosa l'avait pensé, elles n'avaient pas été seules ce soir là devant les ruines du château. Elles avaient été observé par ce qu'un Marionnettiste, le vrai nom de ce capable de donner la vie aux objets, appelle une Marionnette. En effet, durant toute l'entre vue, une petite Marionnette avait été caché dans un buisson. Elle avait filmé toute la scène et cela sans que personne ne la remarque. La vidéo avait été envoyé en direct sur l'île du Docteur Lie Detector. Dans une salle où étaient regroupés Carlos, le Marionnettiste, propriétaire de la Marionnette, Flavio, un Métamorphe, Max, un Matérialiste d'objet, Tommy, un autre Métamorphe, Mary, une télékinésiste, Kenji, un Élémentaire de l'air, Sergio dit Speedy, un Dompteur de la vitesse, Iris, une Dédoubleuse, Martin dit Momiji, un télépathe et Nathan un Illusionniste capable de se téléporter également.

Tous étaient fixés sur la vidéo ou plutôt sur ce qui étaient en train de se dérouler dedans. Tous connaissaient Judith. Certains l'appréciés même plus que d'autres qui avaient mis du temps à l'apprécier. Mais tous étaient convaincus que ce qu'elles venaient de faire dans cet accès de colère visiblement ne présageait rien de bon. Une chose rouge ardent arriva devant l'objectif tandis que sur le côté, on voyait la jeune femme se mettre à courir. Une fois que le feu eut touché la Marionnette, celle-ci disparue. Le Marionnettiste, Carlos, lâcha un petit cri de douleur en se maintenant au bureau sur lequel reposait l'ordinateur depuis lequel ils avaient regardé la vidéo. Isis, le pris dans ses bras en s'inquiétant pour lui tandis que Max éteignit l'ordinateur. Dans un coin, le jeune télépathe qui avait maintenant 17 ans fut pris d'une vision. Il grimaça en se tenant les tempes tandis que tout le monde le regardait. Puis une fois sa vision terminé, il lâcha :

            - Sa colère va augmenter... Elle va faire des choses qu'elle regrettera toute sa vie.

Un sentiment d'effroi s'empara de l'assemblée. Ils ne pouvaient pas rester sans rien faire même si elle le leur avait demandé. C'était au dessus de leurs forces. Aussi, ce fut Max qui annonça le premier :

            - Il faut que l'on intervienne avant qu'il ne soit trop tard.

Et tout le monde approuva.



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Je sais que j'avais dit que je publierais ce chapitre vendredi dernier... Mais au final je n'ai pas pu le faire et je m'excuse auprès de tout ceux qui l'attendait avec impatience...

Sinon la fin de Spéciale se met en place. J'espère qu'elle vous plaira !



Spéciale... Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant