EPILOGUE

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Ethan Winters regarda le corps de la femme se désagréger tout en se transformant en une sorte de matière solide cristallisée qu'il connaissait bien. Le dos voûté, une main sur un genou, il reprenait son souffle à grande peine. Sa confusion était gigantesque et il était aussi épuisé qu'un homme peut l'être. Une petite paire de ciseaux à coudre entre les doigts de sa main libre, il venait de poignarder le crâne de ce qui lui avait paru être cette hideuse poupée habillée en robe de mariée qu'il avait pourchassé dans toute la maison, las de son petit jeu de cache-cache et des attaques incessantes de ses « petits amis ». Mais au moment où les ciseaux s'étaient enfoncés dans le crâne de porcelaine, l'image devant les yeux s'était estompée et un intense mal de crâne l'avait tout à coup foudroyé, opprimant ses sens. Comme s'il se réveillait d'une soirée beaucoup trop arrosée, il avait rouvert les yeux avait difficulté et la scène, d'abord floue, s'était dévoilée devant lui : à la place de la poupée – quel était son nom, déjà ? Angelle ? – se trouvait le corps sans vie de la marionnettiste, étendue sur le parquet avec une fente ensanglantée dans le crâne, la bouche mi-ouverte, son voile absent. La poupée était bien là, mais juste à côté d'elle. Ethan lâcha les ciseaux, atterré. Avait-il donc poursuivit la femme, et non sa poupée, à travers cette vieille baraque ? Tout cela n'était donc qu'une illusion ? Et si c'était le cas, cela voulait-il dire que le reste aussi s'était produit dans sa tête ? L'apparition de Mia, les voix dans la radio, les centaines de poupées à sa poursuite, le fœtus géant et boursoufflé qui avait essayé de l'avaler en criant « Papa...Papa... »... Se pouvait-il que tout cela fût le résultat de ces maudites fleurs qu'il avait dépassées avant de venir et qui lui avait donné un mal de tête atroce ?

L'air hagard, Ethan observa le corps cristallin finir de devenir poussière et prit la poupée avec lui – quelque chose lui disait qu'elle ne bougerait plus jamais maintenant que la femme infectée était morte et le Duc pourrait peut-être la lui acheter pour un bon prix quand il le reverrait. Il se sentit tout à coup plus lourd, plus chargé, et se rendit compte qu'il venait de récupérer ses armes et toutes les provisions qui remplissaient ses poches. Elles venaient de réapparaître de la même façon qu'elles avaient disparues : comme par magie. Ethan supposa que c'était aussi le résultat de cette espèce de drogue végétale qu'il avait reniflé et ne chercha pas plus loin. Il avait eu la peur de sa vie dans cette maison de fous. Bien plus peur que tout ce qu'il avait vécu dans le château de cette grande garce de Dimitrescu. Il repéra alors le bocal sur un piédestal juste à côté de la porte d'entrée – bon sang, avait-il été là depuis le début, sous son nez ? – et se hâta de le saisir. Il le porta près de ses yeux plissés et lu « Rosemary Winters - jambes ». Il su alors que son travail ici était terminé et qu'il n'avait plus aucune raison de rester dans les parages.

La poupée chétive dans une main, le bocal contenant les jambes cristallisées de sa fille dans l'autre, il jeta un dernier coup d'œil à l'intérieur de la maison en espérant, à son grand désarroi, que sa propriétaire avait enfin trouvé la paix. Puis, il poussa la porte d'entrée, prêt à arracher les deux derniers bocaux aux griffes des deux Nobles restants, à réassembler le corps de Rose, et à en découdre avec cette Miranda.

FIN

Fanfiction par Anthony Auzy.

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