Dᴀʀᴋ Bʟᴏᴏᴅ ¹ | 𝗘𝗡𝗛𝗬𝗣𝗘𝗡

Chapitre 4

Le coup fatal fut donné, vidant l'esprit et le corps du noiraud à l'intérieur de sa proie. Un sourire satisfait, rassasié de désirs, était apparu sur son visage d'ange cachant une personnalité toute autre. La jeune femme, en dessous de lui était apeurée, son regard souffrant était fixé sur le visage de son agresseur. Un être que l'on ne pourrait même pas qualifier d'humain si l'on relatait la tournure qu'avait pris sa vie.

Un soupir de plaisir sorti de la bouche de l'homme à la musculature très bien proportionnée qui tenait son visage près de celui de sa vis-à-vis. Sa main se balada sur le corps retissant de la jeune femme qui déversait ses peines et sa peur en s'égosillant. La peau frémissante sous ses doigts grossiers se rétractait, voulant protéger celle qu'il recouvrait. Mais chaque parcelle de son pauvre corps meurtri était déjà souillée par son toucher. La main de l'homme qui la tenait immobile sur ce drap se balada sur son épaule pour descendre lentement sur sa poitrine qu'il maltraitait. Les grandes paumes ravageuses continuaient de descendre toujours plus bas. Les pleurs incessants de la jeune femme résonnaient dans la pièce comme une douce mélodie aux oreilles du jeune Coréen. Il ne se lasserait jamais d'entendre cette harmonie, de n'importe quelle voix qu'il eût trouvée et torturée.

Il adorait ressentir cette extase à chaque fois. Il adorait se sentir supérieur et dominant. Il adorait par-dessus tout faire du mal aux autres pour son propre plaisir personnel. Et les apparences étaient bien trompeuses, son joli minois attirait toutes les filles, et un piège impensable se refermait sur elles. Mais il ne se contentait pas de jeunes femmes, loin de là. Il appréciait tout particulièrement faire du mal aux deux sexes, cela en devenait d'autant plus amusant lorsqu'il s'agissait d'un homme. Et il ne s'arrêterait pas d'ici-là, il en était persuadé ; il n'en était pas à sa première conquête, seul l'Enfer connaissait le nombre exact de chacun de ses péchés. Et le démon qui vivait ici-bas n'attendait que sa visite pour lui faire payer chacune de ses fautes, ayant l'intention de consumer petit à petit chaque parcelle de son âme de tyran pour rendre la souffrance qu'il avait commise.

Le brun relâcha son emprise sur sa victime, et alla enfiler de nouveau sa tenue soigneusement préparée la veille qui avait servi à mettre en œuvre son piège. La jeune femme s'enroula dans les draps témoins de l'acte immonde dont ils avaient été l'une des pièces maîtresses. Le corps tremblant, elle ne cessait de pleurer son corps infiltré par une présence qu'elle n'aurait jamais voulu sentir. Cette scène de profonde désolation fit s'étirer le coin des lèvres du bourreau.

— C'était une très belle soirée que j'ai passée en ta compagnie. Avant que je ne parte, je veux que tu te souviennes du prénom de celui qui t'aura fait passer la meilleure nuit de ta vie.

Il s'approcha de la porte tandis que l'être apeuré présent dans la pièce leva la tête vers lui. Il ne prit même pas la peine de la regarder une dernière fois avant de franchir le pas de la porte.

— Park Sunghoon~

Et l'homme s'était évaporé. Comme s'il n'avait jamais été là, mais pourtant la trace de ses actes marqués à vie. Et la jeune femme n'était pas prête d'oublier le prénom de son violeur, ce cambrioleur d'intimité sans scrupule. Park Sunghoon... Cet infâme humain vivant une vie effrénée enchaînant actes de cruauté et viols, ne ressentant aucune once de pitié dans son cœur de pierre. Il était un animal dont les désirs ne pouvaient être rassasiés. Comme un voleur, il s'enfuit dans une nuit aussi noire que son âme. Un cœur de pierre roulant d'une diabolique sérénité dans les rues désertes de Namyangju.

Personne ne s'y aventurait à des heures plus que matinales, cela était devenu le vaste territoire de Sunghoon. Vagabondant dans des ruelles plus qu'étroites en recherche de proies quand il marchait dans le sens inverse. Mais soudain, le jeune homme sentit un léger mal de crâne s'emparer de sa raison. Secouant la tête, il ne fit que l'ignorer pour mieux rentrer chez lui. Ses pas pressés mais décontractés le rapprochaient de plus en plus de son appartement.

Soudain, il entendit une voix. Une magnifique voix chantée. Une voix qui le faisait tomber sous le charme. Il était évident que ce n'étaient pas les cris stridents qu'il pouvait entendre d'habitude le soir. Là, elle n'avait rien à voir. Elle l'appelait. Sunghoon fut pris d'une folle envie de voir cette femme à la voix d'ange. Il courut alors jusqu'où cette voix le menait, suivant comme il le pouvait grâce à son ouïe. Il atterrit bien rapidement dans son appartement contre toute attente. Rentrant tranquillement, toujours éperdument attiré par ce son divin. Il se précipita pour ôter ce qu'il le protégeait du froid et suivit cette voix. Elle était de plus en plus proche, à quelques mètres de son corps en ébullition.

Il ouvrit la porte de sa chambre et la referma précipitamment, prêt à sauter sur l'inconnue. La voix venait de cette pièce, il en était certain. Mais sa surprise fut telle qu'il chercha partout une seule trace potentielle de passage. Pourtant, personne n'était venu. Était-il devenu fou ? Il commençait sérieusement à se poser la question. Et le chant qu'il entendait s'était tu. Plus un seul bruit ne se faisait entendre dans la maison. Il perdit espoir bien rapidement, et retourna sur ses pas. Mais il fronça les sourcils, quelque chose clochait. Où était passée la porte ? Sunghoon s'affolait, cherchant partout sur les murs un moyen de sortir. Il tapait et hurlait de toutes ses forces pour qu'on lui porte secours. Mais cette fois-ci, le destin ne lui était pas favorable, et il le comprit bien vite lorsqu'il vit le sol s'enflammer petit à petit et les murs se rapprocher bien trop rapidement à son goût.

Mille et une questions tourmentaient ses pensées. Ça le rendait fou, fou de rage. Ses cris s'intensifièrent, mais seul le sentiment d'étouffer pouvait stopper ces bruits insupportables. Sa chambre devint colorée de touches de rouge et d'orange. Son corps brûlait, il tomba au sol, incapable de se relever. Sa souffrance était profonde, chaque recoin de ses organes le piquait à en mourir. Il semblerait bien que l'Enfer prenne sa revanche sur cet humain. La dernière chose qu'il put apercevoir avant de tomber pour de bon fut deux fins yeux plus rouges que le sang le fixer froidement.