Chapitre 9

170 9 1
                                    

       

         La voiture d’Eliot se stationna dans le parking souterrain privé de l’hôtel sur une place indiquant son nom. Dior fronça les sourcils perdus en regardant la plaque pour confirmer que la place lui était effectivement réservée. En plus, d’autres Logan avaient eux aussi des places réservées près de la sienne.

-          Logan Fantasy… murmura-t-elle en comprenant ce qui lui échappait depuis le début. Cet hôtel est à toi ? Enfin à vous ? demanda-t-elle en indiquant d’un large geste les autres places près de la sienne.

-      C’est mon patrimoine en effet, répondit-il distraitement en la fixant.

La jeune femme hocha la tête en réponse puis posa son regard sur lui interpellée par la persistance du sien.  Ses pupilles azurs l’observaient, l’admiraient comme si il craignait de la voir disparaître en quelques secondes.

Le poids de son regard l’ébranlait plus qu’elle n’aurait su se l’expliquer. Elle se demandait à quoi il pouvait penser avec tellement de profondeur, comment il la percevait et surtout pourquoi il semblait si décidé à la fréquenter. Et puis, comme une évidence, une question vint s’ajouter aux précédentes. Une question qui lui brula les lèvres.

-      Comment m’as-tu retrouvé ? demanda-t-elle doucement d’une voix emprunte de curiosité et teinté d’inquiétude. Comment as-tu su où je me trouvais ce soir ?

-      J’ai tracé ton téléphone.

        Il lui avait dit avec une nonchalance suprême, comme si son acte n’était ni proprement illégal ni hautement intrusif.

-       Qu’est-ce que tu dis ? demanda-t-elle outrée. Mais comment tu as pu faire ça ?

-       Je travaille dans la technologie. Tu t’imagines bien que pour moi cela n’a rien de compliquer.

-       Et tu parles avec autant de désinvolture parce que tu l’as déjà fait avant ou tu es juste complètement fou ? siffla-t-elle en se retenant avec peine de lui hurler dessus.

-        Les deux certainement, répondit-il négligemment en haussant ses épaules. Mais l’important c’est que grâce à ça on a pu se retrouver, trancha-t-il sans aucune autre forme de procès.

         La jeune femme n’en revenait pas qu’il veuille ainsi clore le sujet comme s’il n’en était rien. Son acte intrusif et envahissant se voyait évincé de toute remontrance par son ton ferme. Dior se retint de justesse de répondre pour éviter d’envenimer la situation déjà sensible. Elle réfrénait à grand peine la colère qui tempêtait en son cœur. La peuhle détourna le regard sans répondre pour se saisir de son sac à main.

Eliot sortit de la voiture, la contourna et vint lui ouvrir la portière pour la laisser sortir. Elle se planta devant lui en attendant qu’il referme son véhicule.

-      Pourquoi avoir fait ça ? demanda Eliot les mains dans ses poches en la fixant de ce regard attentif.

-      Tout ceci va trop vite. C’est trop pour moi, confessa-t-elle doucement en fixant ses doigts soudés.

     En effet, c’était si rapide et incontrôlable que même son sérieux à toute épreuve ne réussissait pas à bloquer la tempête. En à peine trois jours, elle avait franchi pratiquement toutes les barrières qu’elle avait érigée toute sa vie d’adolescente. Dior ne reconnaissait plus les réactions précipités de son cœur et de son corps quand elle voyait Eliot ou simplement entendait son prénom.

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant