Chapitre 50

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Eliot ne la voyait plus que très rarement et même quand il l'a voyait, elle ne lui accordait un regard ou une parole que quand cela était strictement nécessaire. Il était devenu insignifiant à ses yeux depuis cette altercation. Comment expliquer que maintenant qu'il avait obtenu ce qu'il attendait en la poussant dans ses retranchements, il suffoquait ?

- Vous semblez beaucoup moins bien depuis quelques temps Eliot, fit remarquer McNelly. Un changement significatif dans votre quotidien ?

- Rien qui ne s'arrangera avec le temps, dit-il sur un ton neutre.

- S'agit-il de Dior ? demanda directement le psychologue.

- Comme je vous l'ai dit, dit-il après quelques secondes de silence, cela passera avec le temps. Les choses avancent comme elles le doivent.

- Alors pourquoi tremblez-vous ?

Eliot parut surpris de ses mots. Ses yeux se posèrent sur ses doigts pour constater avec effroi qu'ils tremblaient en effet. Cela ne lui était pas arrivé depuis plus de trois mois.

- Cela doit venir du stress voilà tout, déclara simplement Eliot.

- Les magazines people se sont arraché le retour de Dior et tout ce qui la concernait depuis le temps. Notamment son rapprochement avec l'architecte Matis Nolan je crois. D'aucuns s'entendent à dire qu'ils seraient en couple.

- Sommes-nous vraiment entrain de parler de sujet si futile ? demanda le roux en bouillonnant intérieurement.

- Serait-ce toujours futile si c'était plus qu'une rumeur ? L'accepteriez-vous ?

Eliot se sentait fissuré à nouveau, redevenu incertain et perturbé depuis sa séance avec McNelly. Sans compter que l'indifférence de la peuhle réussissait là où toutes ses autres tentatives avaient échoué. Il n'avait jamais fait autant attention à elle que quand elle ne lui prêtait aucun regard. Même ses sourires polis lui avaient été enlevé et comme un faible, il se sentait perdu et blessé. Comment comprendre cela ? Où étaient donc ces grandes barrières érigées ? Elles ne ressemblaient plus vraiment aux murailles infranchissables qu'elles étaient il y a peu.

- Je ne peux pas comprendre ton ignoble attitude envers elle Eliot, reprocha Aurore avec véhémence.

Cela faisait plus de quinze minutes qu'il se faisait sermonner dans ses bureaux à la Data L par sa sœur. D'une manière ou d'une autre, elle se tenait informé des évènements qui avaient lieu à Stay Strong.

- Elle s'est battu seul pour vous deux comme tu l'as fait toi à un moment. Contrairement à toi cependant, elle a essuyé des humiliations avec le sourire et elle s'est montrée douce. Tu veux me faire croire que tu ne l'aimes vraiment plus ? Très bien mais s'il te plaît respectes là. Quant à moi, je tacherai de redevenir une bonne amie après l'avoir livré au loup impitoyable que tu es.

Eliot souffla alors que sa sœur refermait la porte de son bureau. Les multiples discussions qu'il avait eu avec elle et sa mère en plus de McNelly avaient le malheureux effet de troubler son ordre intérieur. La ligne droite qu'il avait tracée dans son esprit pour son propre bien-être et celui de la jeune béninoise devenait trouble. Mais l'écossais ne pouvait pas se permettre de revenir en arrière. Etre de nouveau sans défense serait bien trop douloureux pour lui et rien ne lui garantirait que cette fois, il pourrait se relever.

- Eliot ? intervint la voix d'Hannibal.

L'aîné Logan était surpris de voir son frère dans ses bureaux. C'était vraiment sa journée il semblait.

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant