Chapitre 4

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     Les routes étaient dégagées et heureusement parce qu’Eliot était ailleurs. Les mots d’Hannibal, assis sur le siège passager, lui semblaient lointains, inaudibles. Il revoyait encore et encore ces grosses boucles brillantes, ces grands yeux fuyants, son parfum doux, léger, sensuel et cette attraction qu’il avait ressentie en se tenant près d’elle.

Il avait eu envie de laisser ses doigts se glisser dans sa chevelure, caresser sa nuque. Il avait manqué de la renverser au sol pour la contempler. Si elle ne s’était pas décaler de lui avec autant de force, il l’aurait certainement effrayé tant il mourait d’envie de se noyer dans ses yeux, de la toucher.

Jamais auparavant Eliot n’avait ressenti un désir aussi puissant pour qui que ce soit ou pour quoi que ce soit d’ailleurs; jamais au point de manquer de perdre le contrôle. Elle avait volé son attention dans cette pièce plus tôt ce matin-là.

C’était si puissant que l’espace autour de lui ne s’était réduit qu’à elle en une fraction de seconde. Un sentiment qu’il n’avait jamais ressenti de sa vie avec aucune autre personne. Sans oublier ces inexplicables sentiments de paix et de bien-être qui l’avaient envahis à sa vue.

Il n’était pas sûr cependant d’être capable d’en déchiffrer le sens pour le moment. Cette jeune femme, Dior Khalifa était un mystère des plus irrésistibles à ses yeux. Les émotions qu’elle lui avait fait ressentir étaient en effet si fortes qu’Eliot n’avait su et ne saurait toujours pas les définir et les identifier toutes même après ces longues heures. Cette jeune femme le reverrait à coup sûr, même en dehors du concours.

Autant dire qu’il ne regrettait pas d’avoir accepté d’être jury à cet évènement. 

- Dior, murmura-t-il doucement en fixant la route.

- Tu écoutes ce que je te dis Eliot ? dit soudainement son frère en haussant quelques peu le ton.

- Non. Je conduis là.

- Ouais c’est ça!


Tous les deux sortirent de la Maserati stationnée devant le Soifiostaigeach*  pour se diriger vers l’entrée du restaurant. Eliot remit ses clés au voiturier avant de rejoindre son frère qui l’attendait devant le réceptionniste pour être dirigé vers leur table. Une fois à l’intérieur, Eliot balaya la salle du regard remarquant l’attention que quelques clients leur portaient à lui et son frère. Et cette chevelure, faite en chignon négligé cette fois-ci mais toute aussi singulière, toute aussi unique.


- Vous savez quoi Dwayne ? Nous allons nous installer à la table de ses deux jeunes femmes dans le coin.

Il indiqua leur table d’un signe de tête en admirant la tenue de Dior. Une longue jupe en soie émeraude fendu sur son interminable jambe satinée sous un petit haut blanc près du corps à bretelles fines. Ses poignets étaient recouverts de fins bracelets en perles et son cou et sa nuque étaient nus, exposés, à la merci de quiconque serait tenté.

- Nous sommes navrés monsieur Logan, mais ces demoiselles ne nous ont pas fait savoir…

- Mais puisqu’il s’agit de nous ça ne vous pose pas de problème. N’est-ce pas ? interrompit lentement Eliot sur un ton menaçant sous le regard amusé de son frère.

Le réceptionniste, un quadragénaire blond, bedonnant et court, déglutit péniblement puis fit appel à un serveur pour lui donner des instructions. Ce dernier les invita à les suivre, ce qu’ils firent alors que le sourire d’Hannibal ne l’avait pas quitté.

- Toi, tu as des trucs à me raconter, souffla-t-il discrètement à son frère.


Dior s’était retrouvé entraîner par Soraya dans un restaurant de la ville pour se détendre après cette journée stressante. Autour de la table, elles attendaient toutes les deux leur dîner. Son extravagante compagne s’était enfin arrêté de vanter les qualités de ce Logan pour lui détailler comment elle s’imaginait ‘’décompresser’’ avec Jerry, un danois participant au concours. Bref, que de détails dont la jeune peuhle se serait bien passée. Elle faisait d’ailleurs mine de l’écouter mais un détail la stoppa dans ses tergiversations intérieures. Sa pipelette de voisine s’était arrêté dans son monologue pour fixer un point derrière Dior un grand sourire sur les lèvres.

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant