Chapitre 23

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     L’Ecosse et son architecture spéciale avait à peine manqué à Dior tant les plages des îles et la chaleur de ses habitants lui avaient plus. Calée sur son siège aux côtés d’Eliot, elle observait les immeubles s’éloigner derrière la voiture conduite par Mayers. Le pouce de l’homme près d’elle caressait sa cuisse au travers de son slim noir alors qu’il était au téléphone.

Son regard se détourna de la vitre pour admirer le profil de l’écossais. Il était beau ! D’une beauté délicate mais tout autant spectaculaire et envoutante avec ses traits emprunts de fragilité et ses yeux troublant. Son visage était tout de roux vêtu, le rendant presque irréelle, même féérique. Dior n’aurait jamais cru voir pareille chose. Du roux de la tête aux cils en passant par les sourcils sur une peau d’albâtre. Il était si imposant et féroce qu’on en oubliait la légèreté et la douceur de ses traits. Les pupilles noires aux contours gris de Dior ne se lassaient pas de parcourir ses sourcils fournis, ses cils longs et épais, son regard pâle, ses pommettes, son nez droit, ses lèvres charnues à la ligne et la couleur parfaite, sa mâchoire.

Elle n’avait jamais vu d’homme aussi beau. Le regard d’Eliot vint entrer en collision avec le sien pendant qu’il continuait son appel téléphonique. Elle se laissa engloutir dans ses iris lagons, si profond qu’elle en oublia le monde autour. C’était intense ! Tout l’était avec lui, et même un banal échange visuel se transformait en une conversation muette aux secrets inavouables.

-       Nous sommes arrivés monsieur, prévint Mayers en garant le véhicule.


Les valises se succédèrent à l’intérieur de la pièce à vivre chaude dans laquelle Dior se précipita pour fuir le froid de plus en plus rude. Elle retira sa doudoune et prit la direction de la cuisine pour se servir un verre d’eau. Dans son dos, patron et employé discutèrent brièvement avant que Mayers ne prenne congé. Son regard se porta sur les alentours pour apercevoir Dolores mais aucun signe de vie.


- Dolores n’est pas là ? demanda-t-elle en se retournant pour s’accouder à l’îlot central.


Eliot posa son long manteau bleu sombre sur le porte-manteau pour laisser apparaître son jean sombre et son pull blanc en maille. Il passa une main dans ses cheveux en s’asseyant sur un tabouret face à elle.

-        Non, son mari et elle se sont offerts un week-end ensemble.

-        Un couple qui se donne du temps pour s’aimer après tant d’années c’est agréable à voir.

-      Il suffit simplement de s’en donner les moyens Dior, répondit Eliot comme s’il essayait de lui transmettre un message.  


Il saisit son verre posé sur l’îlot en la regardant puis le porta à ses lèvres pour en boire une gorgée. La jeune femme frissonna à ce simple échange les yeux dans les siens. Des pas frénétiques se firent entendre dans le couloir avant qu’une jeune femme fasse éruption dans la pièce. Ses cheveux roux courts et ondulés virevoltèrent autour de son visage ovale.

Dior et Eliot se tournèrent vers celle-ci alors qu’elle offrait un grand sourire à l’homme qui partageait sa couleur de cheveux. Mais plus que cela, la jeune femme était un sosie féminin d’Eliot. Ils avaient tous les deux cette même délicatesse dans les traits et cette folle couleur de sourcils et de cils. C’était profondément déroutant. La jeune femme était fine, grande et absolument magnifique.

-        Aurore, dit Eliot sans la moindre surprise dans la voix. Pourquoi es-tu là ? Et quand es-tu arrivé ?


- Salut Eli, s’exclama-t-elle en sautillant vers lui. Je suis super contente de te voir aussi. Je voulais échapper à papa pour quelques jours alors je suis venue là. Je pensais te trouver ici quand je suis arrivée hier mais c’était vide.

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant