Chapitre 51

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Eliot se massa la nuque en fermant les yeux. Enchainer le travail dans son entreprise et à l'association lui prenait beaucoup d'énergie et ses heures de sommeil s'en voyait réduites. Il lui faudrait bientôt des vacances s'il ne voulait pas s'abîmer la santé, mais il avait trop de choses à penser dont celle qui le tiraillait le plus : Dior. Eliot souffla en pensant à son attitude. Rien ne l'avait lui-même préparé à une réaction aussi crue, mais la réponse de Dior l'avait fait démarrer au quart de tour. L'entendre dire qu'il n'était rien pour elle et pire qu'il n'aurait jamais rien dû être était insupportable. Cela l'avait plongé dans un état que n'égalait même pas les mois passés loin d'elle. Il avait fini par l'admettre : Dior lui était indispensable.

Aujourd'hui cependant, il n'était pas dans la meilleure position étant donné les derniers évènements. La peuhle le voyait surement comme un monstre sans cœur qui ne savait que blesser. Elle avait sans doute dû se sentir humilié quand il l'avait viré de son bureau comme une moins que rien. Ça oui ! Il avait été une ordure avec elle. Mais elle s'était longtemps montrée patiente envers lui et à moins d'être de mauvaise foi, il devait reconnaître tous ses efforts. Ses longs messages figuraient encore dans sa messagerie et toutes ses attentions lui revenaient. Elle avait beaucoup de tendresse même quand il était odieux et Eliot ne comptait plus le nombre de fois où il s'était retenu de la serrer dans ses bras pour la consoler ou simplement l'avoir près de lui.

L'écossais avait vraiment cru avoir repris le contrôle des choses mais il avait suffi que la peuhle l'ignore pour qu'il redevienne fou d'elle. Il n'arrêtait plus de revivre leur souvenir ensemble, était submergé par le bonheur qu'il avait connue. Après son coup d'éclat avec la jeune femme, il avait compris que c'était à lui de décider de façon définitive du tournant que prendrait leur histoire. Dior avait choisi d'abandonner comme lui auparavant mais il savait désormais que c'était la mauvaise décision. L'électrochoc avait eu raison de son entêtement et lui aurait raison du sien. Les longues journées à travailler à distance de l'association avaient eu pour but de se comprendre et se décider sur la suite des évènements. Il s'était fait une promesse et il la respecterait.

Eliot pénétra le bureau de son père. Celui-ci discutait avec son épouse comme bien souvent. Ces deux-là étaient vraiment inséparables et c'était beau à voir. Le couple se retourna à l'entente de l'intrusion de leur fils.

- Mon chéri, déclara joyeusement sa mère en se mettant sur ses pieds pour l'approcher.

- Bonsoir maman, dit-il en l'embrassant sur la joue. Tu es rayonnante.

- Oh ne me flatte pas inutilement, dit-elle en balayant son compliment de façon évasive. Je me doute bien que si tu es venu si tard jusqu'à la maison c'est pour parler à ton père. Je vous laisse, dit-elle en l'embrassant à son tour.

Eliot la suivit du regard jusqu'à voir la porte se refermer derrière elle.

- Tu m'as l'air différent fiston, déclara son père. Assieds-toi.

- Certaines choses ont changé dernièrement, déclara-t-il en abdiquant.

- Tu veux boire quelque chose ? demanda son père.

Eliot déclina l'offre d'un mouvement de tête. Il avait besoin de mettre un point définitif à son trouble pour se donner les moyens de repartir sur de bonnes bases. S'il se relançait dans cette folle histoire avec Dior, c'était pour toujours : plus de rupture d'aucune sorte. Elle serait à lui à jamais. Il fallait donc comprendre où les choses avaient mal tournées. Qui de mieux que la personne qui le comprenait parfaitement pour l'aider à y voir clair ?

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant