Chapitre 24

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      L’Audi de la rousse se gara devant un café du centre juste en face de Data L où Dior devait se rendre dans une heure. Elle réajusta sur ses épaules le manteau blanc aux fines rayures noires sur son ensemble blazer croisé pantalon de même couleur. Ses escarpins marron en daim claquèrent aux côtés des talons aiguilles noirs d’Aurore vers une table de l’endroit à la décoration vintage avec en fond une douce musique. La rousse était quelqu’un d’intelligent, de dynamique et diffusait une énergie que Dior appréciait beaucoup.

Le déjeuner entre filles avait duré plus longtemps que prévu et Dior n’avait finalement même pas vu le temps passer. La jeune femme put donc profiter de la légèreté d’une après-midi entre filles. Les trois avaient beaucoup d’affinités bien qu’étant très différentes. Elles s’installèrent dans un coin de la pièce, heureuses de goûter à la chaleur de la pièce.

Dior commanda un cappuccino et des croissants au beurre et la benjamine Logan prit un thé et des muffins. L’attaché-case marron de la peuhle contenant tous ses plans et prévisions à soumettre à son promoteur avait trouvé place sur la troisième chaise à leurs côtés. Le stress l’empêchait de sentir le goût de sa boisson ou même de parler. C’était la première fois depuis que leur relation avait pris un tournant si concret qu’elle allait se retrouver en face du chef d’entreprise et non de l’homme.


- … Et donc comme je disais tout à l’heure, ma mère et moi avons prévue de passer un peu de temps ensemble aujourd’hui, dit Aurore en perçant la bulle de la peuhle. Enfin, j’espère qu’elle parlera d’autres choses que de ses ‘’fils indignes’’ qui l’empêchent de rencontrer leurs compagnes, rit elle.


- Evidemment elle est au courant aussi, se plaignit Dior en posant sa main sur son front.


Elle se sentait vraiment honteuse de cette photo qui circulait. Tout le monde pouvait y avoir accès et donc la voir embrasser sans pudeur un homme avec qui elle travaillait.


- C’est Diana Logan. Elle est au courant de tout ce que font ses enfants. D’ailleurs, je suis assez surprise que vous ne vous soyez pas rencontré le jour de la dégustation.


- Pourquoi aurait-on dû se rencontrer ce jour-là précisément ?  tiqua la peuhle en fronçant les sourcils.


- Parce que c’est elle la présidente de la CE, déclara Aurore surprise qu’elle n’en sache rien.


- Que viens-tu de dire ?!     

Le travail avait obligé Eliot à se rendre tôt dans ses bureaux. Il devait rattraper le retard qu’il s’était laissé accorder pour passer du temps avec Dior. C’était inédit que l’homme qu’il était favorise une jeune femme à son travail. Mais même la tonne de travail sous laquelle il croulerait pendant les prochains jours ne lui faisait pas regretter sa décision. Les quatre jours précédents avaient été pour lui absolument délectable et il le referait sans la moindre hésitation. Il avait grâce à elle de nouveau été un simple homme plein de fougue et de vie et plus le dirigeant intransigeant d’une entreprise rapportant des milliards de dollars.

L’empreinte de la jeune femme s’agrandissant chaque jour un peu plus en lui. Elle rayonnait dans son être entier avec un bouleversant naturel. Eliot gardait des souvenirs précis de la jeune femme et de sa joie de vivre dans les îles. Il aurait pu situer avec un horaire précis chaque expression de son beau visage, des plus douces aux plus perverses. Passé ses journées au soleil à avoir Dior rien que pour lui, l’avait rempli d’un afflux immodéré d’émotions positives. Elle s’était ouverte à lui et avait révélé une nature plus insouciante le comblant de joie.

Quant à lui, l’écossais ne s’était plus autant amusé depuis des lustres. Il le devait évidemment à la jeune femme qui ne cessait de le troubler et de l’émouvoir profondément. Il avait donc un peu de mal à se replonger dans le travail depuis son arrivée.

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant