Chapitre 25

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La journée avait été longue et épuisante pour la peuhle entre entretiens interminables, documents administratif et elle en passait. Il était tard quand elle était rentrée et Dior avait reçu un message de l’écossais l’informant qu’il ne serait de retour que tard lui aussi, voir le lendemain très tôt.

Elle avait dîné avec les chaleureuses et attentionnées Aurore et Dolores avant de prendre congé pour s’enfermer dans la chambre qu’elle partageait avec Eliot. Cela faisait une heure maintenant que la peuhle était dans les draps, sans arriver à trouver le sommeil. D’un côté, elle l’attendait, désireuse de le voir avant de fermer l’œil sachant qu’il devait travailler encore. D’un autre, son cœur se retrouvait face à une réalité vive, aussi euphorisante que terrifiante.

Ses yeux piquaient sous l’afflux d’eau salée et son âme saignait coincée dans un corps tremblant de spasmes de souffrance. Cette vérité avait explosé en elle sans crier gare et maintenant, elle ne pourrait plus nier l’amour profond qu’elle éprouvait pour Eliot Logan.

C’était étouffant, intense et même douloureux. Elle était tombée amoureuse si vite qu’elle ne s’en rendait compte que maintenant. Amoureuse de cet homme comme on en voit peu, de cet homme dans tous les sens du terme. Comment en était-elle arrivée là ?

Il lui paraissait tout à coup indispensable, nécessaire à sa vie et la jeune femme le savait, elle le sentait : cet amour risquait de l’engloutir toute entière tant il infiltrait jusqu’à la plus petite particule de son être. Elle ne voyait plus que lui, ne pensait plus qu’à lui, ne désirait plus que lui. Eliot Logan avait envahi chaque millimètre de son existence avec une telle aisance que la jeune femme n’avait rien vu venir.

Happée dans un profond gouffre de désespoir à l’idée de l’insécurité de leur relation, elle laissa ses larmes dévalées le long de ses joues. La jeune femme ne saurait dire où pourrait mener cette histoire, la leur. Ils n’en avaient jamais discuté, n’y avaient même jamais pensé ou du moins, la peuhle avait habillement éviter d’y songer jusque-là.

D’une main tremblante, elle composa le numéro de sa plus fidèle alliée en espérant l’avoir au bout du fil.

- Allô ma chérie, souffla une voix douce à l’autre bout du fil.

- Bonsoir maman, dit-elle en tentant vainement de maîtriser ses sanglots.

- Qu’est-ce qui se passe ? demanda la voix inquiète de sa mère.

- Je l’aime maman, sanglota-t-elle pour de bon incapable d’en dire plus.

Un silence se fit entendre au bout du fil, sobrement entrecoupé d’un souffle. Sa gorge endolorie l’empêchait d’être plus claire dans ses propos mais la jeune femme était certaine que sa mère la comprendrait parfaitement.

- Est-ce que tu crois que c’est mal mon bébé ? demanda sa mère au bout d’un moment.

- J’ai peur moi. C’est arrivé si vite et on n’en a même jamais parlé, dit-elle en reniflant. Et s’il ne m’aimait pas ?

- Comment tu l’aimes ?

- Comme une nécessité, murmura-t-elle épuisée.

- Dior, ma petite Dior, chantonna affectueusement sa mère. Quand tu es né, ton père et moi t’avons aimé plus que nos vies et tout ce que tu faisais nous rendait fière. Tu étais déterminée, ingénieuse, travailleuse et sérieuse et ça, ça nous a rendu encore plus fière. Jamais tu ne t’es écarté de ton plan de vie et aujourd’hui tu es bien plus loin que tout ce que ton père et moi avons espéré pour toi. Tu n’as jamais eu besoin de rien ni de personne d’autre que ta famille et jamais tu ne te serais dévoiler si ce que tu disais, tu ne le ressentais pas jusque dans tes pores. Je crois en ce que tu dis, je crois en la force de tes sentiments. Et puisque tu l’aimes à ce point ma fille, lui il t’aime d’autant plus. Ce que tu ressens t’es visiblement tombé dessus en à peine deux semaines et laisses moi te dire que c’est unique au monde. Je le sais, j’en suis sûre ma petite princesse, il t’aime avec autant de force que toi.

Sous le Ciel d'EdimbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant