Chapitre 8

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Prendre du plaisir avec ses proches est sans aucun doute le meilleur moment de la journée. Je ne m'en rends compte que maintenant. Ne commettez pas la même erreur que moi ou vous le regretterez amèrement.

18h03.

Ma discussion avec ma mère avait été un énorme soulagement pour moi, et pour elle aussi, j'en étais sûr. Certain, même. Il fallait que nous fassions cela plus souvent. La vie peut basculer en un instant... sans même s'en rendre compte. Flippant.

Yvan arriva quelques instants plus tard avec un bon plat de riz aux crevettes, un de mes plats préférés. C'était, je cite : « Cuisiné par le meilleur cuisinier de tous les temps, c'est-à-dire, moi. » Très drôle. La dernière fois que j'avais goûté à sa salade de pommes de terre, elle était si infecte que j'en avais vomi. Par la suite, ma mère avait cuisiné des saucisses de volaille avec des pâtes au thon, et je m'étais régalé. C'était divinement bon. De toute façon, maman était une excellente cuisinière, elle aurait du en faire son métier.

Aujourd'hui, mon beau-père avait fait un effort. C'était... bon. Passable, si on peut dire ça comme ça. Ce n'était « pas mauvais » quoi. Mangeable. Je me servis une cuillerée de riz jaune et la porta à ma bouche. Il avait fait attention aux ingrédients qu'il mettrait dans son plat. Un jour, il nous avait fait des frites maison au four, et il avait carrément mis du sucre. Vous y croyez, à ça ? Du sucre ! Dans des frites ! C'était immonde ! Dégoûtant ! Infecte ! Je n'ai pas osé le dire devant lui mais plus tard, dans ma chambre, je me suis juré de ne plus jamais re goûter à cette... nourriture, si on peut dire ça comme ça. « Chose » aurait été le mot parfait. Mais aujourd'hui, c'était assez bon.

— C'est bon ! lui dis-je, espérant qu'il se sente fier de lui.

— Ouais, je sais, répondit-il en souriant de toutes ses dents. Comme d'habitude !

Je ris, parce qu'Yvan était vraiment un idiot.

— Ça va mon grand ? demanda-t-il en prenant un visage plus grave.

S'il y avait bien une chose que je détestais, c'était qu'on m'appelle « mon grand ». J'avais vraiment la sensation d'être un petit bébé quand on me surnommait de la sorte. Je fronçai les sourcils.

— Il déteste qu'on l'appelle comme ça... chuchota maman à l'oreille de son futur mari.

— Oups, désolé... s'excusa-t-il.

Je souriais à nouveau.

Yvan, maman et moi restâmes à rire, raconter des blagues et papoter de tout et de rien ensemble pendant plus d'une heure, puis ils eurent ordre de quitter la pièce, car je devais recevoir la visite d'une infirmière-psychologue.

Super.

À 19h20, elle arriva enfin. Elle était brune aux cheveux frisés et elle avait la peau très bronzée. Elle avait un carnet de notes dans ses bras et quelques stylos. Avant de la rencontrer, je pensais qu'elle porterait une blouse, une casquette d'infirmière et des chaussons bleus, mais elle était seulement vêtue d'un jean et d'une petite robe vintage très chouette. Elle avait l'air vraiment sympa.

— Bonjour ! me salua-t-elle gaiement. Louis, c'est ça ?

Elle méritait toute mon affection, car elle semblait vraiment se soucier de la vie sociale et personnelle des autres. Et puis, elle était très stylée...

— Ouais, c'est moi, rétorquai-je en lui adressant mon plus beau sourire.

— C'est cool, tu as l'air d'avoir repris la forme, commenta-t-elle. Moi, c'est Emily Garosh, je serai ta psy pendant quelques mois pour que tu puisses me confier tes problèmes. Et bien entendu, je n'en parlerai jamais à personne. Je suis spécialisée dans le secret absolu.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant