Chapitre 19

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 Le lendemain de ce rêve étrange, je n'étais pas dans mon assiette. J'aurais tellement voulu que toutes les personnes présentes dans mon rêve soient réelles ! Elles étaient extrêmement malveillantes mais j'aurais quand même voulu qu'elles soient présentes dans la vie courante. Soudain, j'eus une idée : j'allais les faire vivre moi-même. Dans le prochain roman que j'allais faire naître ! Mon sourire s'illumina et je me dépêchai d'aller dans la salle à manger avant qu'il ne reste plus rien.

Une heure et demie plus tard, lorsque j'avais fais tout ce que j'avais à faire, je décidais d'aller à la gym. C'était mon dernier jour avant que je ne doive retourner au collège. Et puis pour le midi, j'allais me rendre chez Li pour déguster un peu de sa bonne nourriture Asiatique. Je rallumai mon portable et écrivais un message à ma mère disant que j'allais à la gym. J'hésitai à en envoyer un à Hans puis décidai de ne pas le faire car j'étais toujours vexé à l'idée de savoir qu'il m'avait frappé pour une môme de six ans qui m'avait embrassé. Quand j'y repensai, je sentais mes joues rougir, même s'il n'y avait personne autour de moi. Oh mon Dieu, comme c'était humiliant ! La fureur m'envahit et je jetai de toutes mes forces mon téléphone sur mon lit. Heureusement que c'était mou, j'aurais pu avoir l'envie de jeter mon portable par la fenêtre. Je respirai bruyamment. Jamais je n'oublierais comment Olivia m'avait humilié et affiché devant Hans. Mais au moins il ne pouvait plus continuer à faire l'hypocrite en me bourrant de compliments, de mots gentils et de conseils comme il le faisait avant cet épisode. Je ne l'aurais plus jamais pour moi tout seul mais au moins c'était clair. Je ne ferais plus jamais de faux espoirs à son propos. Et la fête que je lui avais organisée n'avait servie strictement à rien. J'eus une horrible envie de mourir lorsque je repensais au discours que je lui avais préparé le jour J. Ce mardi-là, je pensais tout ce que j'avais écris. La honte. J'étais tellement naïf à cette époque. J'espérais sincèrement que ça allais changer.

En un quart d'heure, j'avais fais une photo d'un de mes exercices de mon cahier de vacances que je devais envoyer à un mec sur Twitter – il les corrigeaient –, j'avais enfilé mon manteau, mes chaussures et j'avais également eu le temps de lire un petit passage de mon roman que je lisais sur Gallica. Après avoir pris la précaution de vérifier que je n'avais rien oublié, je partis de l'hôpital après avoir montré ma carte de patient aux gardiens – ils m'en avaient donnés une – je me dirigeai vers l'arrêt de bus. J'avais décidé d'en prendre pour me rendre au gymnase. Après tout c'était plus rapide et moins fatiguant. Celui que je devais prendre arrivait dans cinq minutes. En attendant, je re-visionnait toute ma galerie dans mon téléphone. Il y avait pas mal de vidéos drôles que je n'avais pas encore postées donc j'en sélectionnais deux ou trois et les publiais sur mon compte tiktok où j'avais près de cinq-cents abonnés. Quelques personnes que je connaissais vaguement likèrent directement après que j'ai posté les vidéos et les autres « J'aime » arrivèrent plus tard. Comme je n'avais rien à faire je décidais d'écouter la playlist « Quand t'as rien à foutre » de mon compte Spotify. Le son de « He's a pirate », provenant de la saga « Pirates des Caraïbes » de Klaus Badelt résonna dans mes oreilles. Je ne savais pas pourquoi mais à chaque fois que j'écoutais cette musique j'étais envahi par une sorte d'accélération des battements du cœur, une sorte de stress. Enfin non, c'était pas vraiment du stress, mais ça me faisais réfléchir. Cette musique me transportait dans un monde imaginaire, un monde parfait ou il n'y a pas de discrimination, de tout ce qu'il y a d'horrible sur la Terre. Ça semblait presque aussi réel que le rêve que j'avais fais avec l'albinos et l'homme barbu. Quand j'avais cette musique dans les oreilles et que je fermais les yeux, c'était si... waouh. Vraiment, je n'arrive pas à décrire cette chanson autrement que magique, mystérieuse et incroyable. Malgré le fait qu'elle ne dure que cinq minutes, c'était assez suffisant pour se faire transporter au pays des pirates. Les pirates c'est ma vie ! Pas vous ? Quand j'étais petit, je regardais des films Disney avec mon papa. Et à chaque fois qu'il y avait un combat entre un ou une pirate et un soi-disant « gentil », j'espérais toujours de toutes mes forces que c'était le « méchant » qui le remporte. C'est assez bizarre à entendre comme ça mais que voulez-vous que je vous dise, ça a toujours été comme ça. Mon père était comme moi. Tel père tel fils, comme on dit. Hook ou la revanche du Capitaine Crochet ; la saga de Pirates des Caraïbes ; Peter Pan et L'aigle des mers étaient mes films préférés. J'étais fan ! Mon père m'encourageait à poursuivre sur cette voie et ma mère m'ébouriffait gentiment les cheveux lorsque je lui racontait les aventures de mes personnages favoris. C'était la belle époque. Je soupirais en repensant à ça mais me sortis de mes rêveries lorsque le bus arriva. Je sautai à bord et restais debout vu que quasiment toutes les places étaient déjà complètes, mais ça ne me dérangeait absolument pas vu que j'aimais bien rester debout. Je connaissais le chemin du transport jusqu'au gymnase par cœur. Dans dix minutes, je serai arrivé à destination. Plutôt court comme trajet. « He's a pirate » s'arrêta et laissa place à « I follow rivers » de Lykke Li. Cette chanson était symbolique pour moi car elle représentait parfaitement ma vie. Je ne sais pas trop comment expliquer mais cette musique était en gros moi. Moi, Louis Palty. Ne cherchez pas à comprendre. Je vous assure que cette chanson fait partie de mes préférées.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant