Chapitre 2

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La violence ne résout rien. Telle est la phrase qui réussit à me motiver chaque jour.

17h34. J'étais près de la porte d'entrée, prêt à frapper. Mais je n'eus pas le temps de le faire, car Yvan vint ouvrir et me claqua deux baisers sur les joues.

— Salut mon grand ! Ça va ? me demanda-t-il.

— Mais casse-toi ! vociférait-je.

J'avoue que ce que j'avais fais n'était pas très gentil pour Yvan, qui voulait juste savoir si j'avais passé une bonne journée. Mais que voulez-vous que je vous dise, à l'époque c'était comme ça à chaque fois que je croisais mon beau-père. Bien sûr, il savait à quel point j'avais souffert à la mort de mon père, au moment où j'avais été renvoyé de mon collège ect... Cependant, je ne voulais pas de son affection, je le considérai comme l'homme qui m'avait volé ma mère.

Je m'écartais donc et courus dans ma chambre, où ma mère m'attendait. Ses yeux étaient tous rouges, gonflés et brouillés de larmes, et elle était secouée de sanglots. Je fis mine que cela me m'attendrissait guère, même si en réalité, mon cœur se mit à battre deux fois plus vite, aiguisé par la curiosité.

— Dégage de ma chambre, lui ordonnai-je sèchement. Qu'est-ce que tu fous là ?

—Je... chéri...

—Je suis pas ton chéri, ok ?! Tu le piges ça, ou pas ? Que ça rentre bien dans ta tête, je vois bien à quel point ce cher Yvan compte à tes yeux, je n'ai pas envie de te partager avec lui !

Elle essuya ses larmes et me regarda d'un air tellement froid qu'on aurait presque pu apercevoir des flocons virevolter dans les airs. Auparavent, elle se contentait de m'écouter en essayant de garder son sang-froid, mais apparemment, elle avait décidé de changer les règles.

— Louis, ce que je veux te dire est vraiment, vraiment grave. S'il te plaît, ne pleure pas...

— Je suis pressé, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, m'impatientai-je. Et je ne vois pas pourquoi je pleurerais. C'est pas mon genre, de pleurer pour des conneries.

— Des conneries ? Oh que oui, c'est une connerie ! Ton grand-père, Samuel... Il est décédé... Oh mon Dieu !

Et elle se remit à pleurer. J'étais gêné et je ne savais vraiment pas quoi faire, ni où me mettre. Je n'allais quand même pas la prendre dans mes bras après toutes les atrocités que je venais de lui balancer à la figure, mais je voulais tout de même la consoler un minimum. Mais comment ? J'étais le numéro 1 des pires mecs, et réconforter les gens, c'était vraiment pas mon fort. Mais je connaissais une personne qui saurait le faire.

— Bouge pas, je reviens, lui dis-je en essayant de paraître réconfortant – ce que je n'étais pas.

Je descendis les escaliers à toute allure et courus chercher mon beau-père, qui étais allongé sur le canapé en buvant de la vodka.

— Bouge-toi, grognai-je. Maman ne va pas très bien. Papy Samuel est mort.

— Je vais la voir, dit-il. Reste ici, je gère.

Il se leva d'un bond et monta à l'étage pour aller rejoindre sa chère et tendre bien-aimée.

J'espérai vraiment que ma mère irai mieux, mais j'avais été violemment attristé par la mort de Papy Samuel, bien que je ne le laissais pas paraître. J'étais sûr et certain qu'en vérité, maman le savait depuis longtemps mais qu'elle n'avait jamais osé me le dire.

Je ne me sentais pas très bien, je décidai donc d'aller me changer les idées dehors. Sûrement en allant dans une pâtisserie pour me régaler de croissants ou de donuts. Mais il me fallait de la compagnie. Je composais le numéro d'une des personnes que j'aimais le plus au monde et un timbre grave mais doux décrocha juste après la deuxième sonnerie.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant