Chapitre 16

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Le cours de gym se termina calmement et gaiement. Amanda m'appris à faire la roue ainsi que le pont. Vu que je suis assez souple, cette dernière figure était plutôt facile à réaliser. Les treize autres filles passèrent devant tout le monde pour montrer leur chorégraphie. La plupart étaient gracieuses et légères. Et rapidement, je me suis senti lourd et inutile. Heureusement que les clins d'oeil et les petits sourires que me laissait Amanda m'ont donné un peu plus de force.

Après avoir rapidement salué les professeures, Amanda et moi prîmes le chemin du retour. Nous ne dîmes pas un mot pendant dix bonnes minutes jusqu'à ce qu'elle rompe le silence en disant :

— Il faudra bien qu'on s'avoue qu'il se passe quelque chose entre nous.

Je ne répondis pas tout de suite de peur de dire une bêtise mais plus tard, je répliquai :

— Pourquoi ? Il se passe quoi entre nous exactement ?

— Entre nous, il se passe ça...

Elle n'en dit pas plus et plaqua sa bouche contre la mienne. Ses mains s'enroulèrent autour de ma nuque tandis que les miennes se posaient sur sa taille. Comme cette sensation était agréable. J'aurais voulu la ressentir pendant le restant de ma vie sauf qu'on ne pouvait pas faire ça. Mais j'en avais tellement envie.

Le baiser dura une bonne minute après quoi elle se détacha de moi et dit avec un air on ne peut plus sérieux :

— Je t'aime... Est-ce que mes sentiments sont réciproques ?

« Oh non, non, non, merde ! » me disais-je. Je sentis mes joues chauffer et mon cœur accélérer de plus en plus.

Amanda me regarda avec insistance. Je pris mon courage à deux mains et répondit :

— Amanda, ce que tu viens de me dire me touche profondément mais je ne pense pas être amoureux de toi. Par contre tu m'attires énormément. J'ai envie d'être avec toi mais à tes risques et périls parce que je suis un gros con. Je risque de te faire de la peine, mais je te promet que j'essayerai de te rendre heureuse de toutes mes forces. T'es d'accord ?

L'ombre d'un sourire flotta sur son visage.

— Oui, chuchota-t-elle.

Après cette discussion, nous rentrâmes à l'hôpital. Amanda retourna dans sa chambre et moi dans la mienne. Je pensai à notre acte. Cette fille était incroyablement belle. Je la voulais rien que pour moi. Jamais je n'aurai agi comme ça avec Lisa. Jamais. Amanda était la seule qui arrivait à me faire ressentir des émotions comme ça, même si jadis, mes sentiments pour Laura étaient puissants. Je souris. Notre couple allait se dérouler assez bien, je le pensais. Le stress allait sans doute s'installer petit à petit mais pour l'instant je restais serein. Pas la peine de s'inquiéter pour rien. Même si ça faisait genre deux heures qu'on se connaissait.

À quatorze heures, je me rendis à la réunion où j'étais censé me rendre à midi. C'était dans la salle 26. J'y allais, le cœur battant.

Arrivé là-bas, Amanda, Hans et une femme de peau noire d'environ quarante ans m'attendaient. Je murmurai un vague « bonjour » auquel les autres répondirent « assied-toi » en me désignant un vieux fauteuil qui devait avoir au moins cent piges. Je m'exécutai, impatient qu'on me dévoile ce qu'on devait me révéler.

— Pourquoi on m'a envoyé ici ?

Hans baissa les yeux et Amanda resta neutre.

— Eh oh ? insistai-je.

— Ferme-la et écoute, répliqua la femme d'un ton dur et sec.

Impressionné par sa sévérité, je me tus et fis ce qu'elle m'avait demandé. J'avais beau tendre l'oreille, aucun son ne me parvenait, à part la respiration rapide et saccadée de ma petite-amie. Je lui fis un clin d'œil et lui sourit pour qu'elle se remette de son stress. Elle me sourit à son tour.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant