Chapitre 10

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Tant qu'il fait beau dans votre cœur, profitez de la vie avant qu'un orage ne se pointe. Au moins, vous n'aurez pas de regrets et le sentiment que vous auriez pu passer une vie merveilleuse.

— Euh...

J'avais lâché la bombe. Je m'attendais à une ce que je ressente une impression désagréable, mais au final ça m'avait plus soulagé qu'autre chose.

— Je sais, je sais, t'as un copain, mais moi je t'aime, et je ne supporte plus de vivre sans te le dire. Alors voilà, je t'ai avoué mes sentiments.

— Non, j'ai plaqué mon copain. Et justement... c'était Luc. Voilà pourquoi je t'ai demandé si lui et toi vous étiez amis.

Soudain, j'eus très, très mal au cœur. Luc était mon ami ! Je ne voulais pas qu'il souffre à cause de moi.

— Ouah, je ne savais pas. Je lui ai parlé mais il ne me l'a jamais dit... soufflai-je.

— Luc ne me plaît plus, dit-elle simplement. C'est comme ça.

— Qu'est-ce que tu penses de moi ? demandai-je de manière assez directe.

— Je pense que tu es quelqu'un de bien, susurra-t-elle. Un ami, tu n'es rien de plus pour moi. J'en suis désolée.

Tous mes espoirs tombèrent à l'eau avec un énorme "Plouf". Je savais que Laura était une fille géniale, mais il fallait quand même que je me doute qu'elle ne s'intéresserait pas à une quiche comme moi. J'avais tous les défauts du monde et une seule qualité qui ne me servirait à rien dans la vie : j'avais de l'imagination, mais ce n'était pas assez je suppose.

— Alors t'as qu'à te mettre avec Adam, dis-je en essayant de contenir ma peine et ma colère. Lui, c'est vraiment un dieu.

Tu sais quoi, je n'ai pas envie d'être en couple, dit-elle. Et qu'est-ce que tu me parles de ce Adam, le seul Adam que je connais est le mari d'Eve. Je préfère vivre ma vie comme il me semble. Désolée, mais si un jour je dois tomber amoureuse de toi, ce sera pas maintenant et pas de toi parce que dans tous les cas, les garçons n'apportent que des problèmes. C'est bien connu.

Et elle raccrocha, me laissant bouche-bée.

Jamais je n'aurais imaginé que Laura était l'ex petite-amie de mon pote Luc. Mais j'avoue que comme copain, il y avait mieux.

Ma mère entra dans ma chambre, une tasse de thé et une tartine beurrée à la main. Elle semblait toute joyeuse, mais une ombre d'inquiétude passa dans ses yeux. Elle s'assit en face de moi sur mon lit et s'apprêtait à dire quelque chose. Cependant, en voyant mon air triste, fade et un peu en colère, elle se ravisa et se contenta de murmurer :

— Quelle belle journée ensoleillée.

Je n'étais vraiment pas de bonne humeur. Après tout... Laura avait le droit de ne pas vouloir de moi, mais ça m'avait fait un sacré choc. Il y avait une seule chose positive dans toute cette histoire : j'avais obtenu son numéro.

Ma mère me regarda et déposa le petit-déjeuner sur une table. Je pris la tasse de thé et en bus une gorgée. Elle avait un sombre goût amer. Je mordis dans la tartine. Elle n'avait pas de goût, aucune saveur. Vraiment aucune. Exactement tel que je me sentais actuellement : vide.

— J'ai entendu ta conversation avec cette fille, déclara ma mère.

Je ne réagissais pas.

— Il faut que tu penses à autre chose. Tout ça en pas longtemps, Samy, Yvan et moi, et maintenant ta copine qui te plaque...

— T'as rien compris ! m'écriai-je. Elle ne m'a pas quitté, on n'a jamais été ensemble ! C'est moi qui suis amoureux d'elle !

Elle parut choquée. C'est vrai que c'était la première fois que j'avais parlé amour / cœur brisé avec ma mère. Mais elle ne grogna pas ou quoique ce soit. Je l'avais blessé, bien sûr, mais c'était sorti tout seul. Elle me laissa seul et partit de la chambre. Je croquais une nouvelle fois dans ma tartine de beurre. Cette fois-ci, elle avait un goût intense, super-puissant. Mais ce n'était en rien positif.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant