Chapitre 13

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TW : violence.

J'ouvris lentement les yeux. Tout était flou autour de moi. J'étais dans ma chambre, allongé dans mon lit. Une personne dont je ne reconnaissais le visage que très vaguement était assis à mon chevet. Hans Gretel. Il avait l'air pensif et semblait vouloir s'échapper par la fenêtre. Cet homme était assez bizarre. Mais c'était quelqu'un de bien. Lorsqu'il s'aperçut que je m'étais réveillé, il me sourit, me prit la main droite et me la caressa doucement. Il ne dit pas un mot, et c'était mieux comme ça.

Une vingtaine de minutes s'écoula et Hans prit enfin la parole :

— Comment tu te sens, mon vieux ?

— Je sais pas, soufflai-je.

— C'est une bonne chose, assura-t-il en hochant la tête.

Le silence se fit. Je ne savais pas s'il avait raison ou tort mais ce qui était sûr c'était qu'il n'allait pas m'abandonner. Je le savais, j'en avais la certitude.

— Est-ce qu'on sait qui a assassiné Emily ? demandai-je.

Rien que d'y penser, j'en avais des frissons dans le dos. Ma psychologue, tuée et baignant dans son propre sang juste sous mes yeux... J'avais de quoi être effrayé.

— Il ne vaut mieux pas que tu parles de ça maintenant, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Pour l'instant c'est mieux si tu te reposes et que tu penses à autre chose. Essaye de dormir et ça ira mieux.

Il avait raison. Et puis en vérité je n'avais pas réellement envie de connaître la réponse à cette question.

Hans se leva de la chaise où il était assis et m'expliqua qu'il allait chercher maman et Yvan. Je n'avais pas envie de les voir. Je préférais rester seul dans mon coin à me reposer pour être en forme ensuite. Mais je n'avais pas le choix. Dans les trente secondes qui suivirent, mes tuteurs arrivèrent, les yeux rouges et leurs corps frissonnant.

— Mon fils ! s'écria maman en me prenant dans ses bras.

Je me laissai faire. Je n'allais quand même pas la repousser. Dès qu'elle me lâcha, Yvan m'enlaça à son tour. C'était la première fois qu'il me prenait dans ses bras. Pendant un an à se cotoyer, nous ne nous étions jamais fait un seul câlin. Cela m'émus et une larme perla sur ma joue.

— Ne le brusquez pas trop. Parlez-lui calmement, il fera de même avec vous, murmura Hans à l'adresse de mes parents, avant de s'éclipser discrètement.

Ma mère et Yvan me regardèrent calmement pendant cinq bonnes minutes, ce qui me dérangea et me mit mal à l'aise.

— Vous allez me fixer comme ça pendant combien de temps ? m'énervai-je.

— Oh, on... on est désolé, s'excusa mon beau-père.

Je me retournai dans mon lit. Il était douillet et confortable. Ça donnait envie de rêver. De tout et n'importe quoi. C'était franchement agréable. Mais le regard de ma mère pesait toujours sur moi. Lorsque je le regardais à mon tour, elle détourna rapidement les yeux et regarda le paysage par la fenêtre. Il n'était pasjoli à voir. Il y avait des travaux juste à côté de l'hôpital et le ciel était gris et nuageux. Pendant que j'étais évanoui il y avait sûrement eu une petite averse car un arc-en-ciel sombre ( c'était la première fois que j'en voyais un aussi lugubre ! ) pointait le bout de son nez. Nous étions tous les deux gênés. C'était peut-être mieux comme ça. À force de ne rien faire et de ne rien dire, je finissais par m'endormir.

Lorsque je me réveillais pour la troisième fois de la journée, il n'y avait plus personne. Enfin, si, mais elle n'était pas considérée comme une « personne ». Cute ! Il m'avait manqué. Il sauta sur mon ventre et se mit à ronronner de plaisir.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant