Chapitre 12

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Ne soyez pas choqués. Un jour ou l'autre, vous verrez le monde tel qu'il est, que ce soit en bien ou en mal.

ATTENTION : Ce chapitre contient des scènes de mort et de sang. Ne le lisez pas si vous vous montrez sensibles à ce sujet.

Hier était la meilleure journée de ma vie. J'avais eu l'opportunité d'être accepté dans le club de gym. Au lieu d'avertir ma mère que je leur avait rendu visite, Millie et Ilyana avaient déchiré la feuille d'inscription en mille morceaux. Je devais quand même leur donner tout mon argent de poche par mois, c'est-à-dire cent-vingt euros à la fin de l'année. C'était mieux que maman m'interdise de réaliser mon rêve. C'était invraisemblable.

Je me réveillai vers onze heures, l'agréable odeur de lessive entrant dans mes narines. Il n'y avait personne dans ma chambre d'hôpital, à part... un chaton tigré. Il était vraiment mignon. Il ne devait pas avoir plus de deux ou trois mois. Je me levai précipitamment de mon lit et trébuchai. Oublie pas Louis, t'as une marche trébuchante. Ah oui c'est vrai, j'avais oublié cette fichue marche. Mais le principal, c'était que le chaton n'était pas parti. Je rampai jusqu'à lui et le prit dans mes bras. Je le regardai. Il avait l'air tellement triste, puis il se mit à miauler de désespoir. On aurait dit qu'il pleurait ! C'était tellement touchant que moi aussi me mit à verser des larmes, mes yeux devenant rouges. La journée s'annonçait forte en émotions.

Je décidai de garder secrètement le petit chat avec moi. Après tout il ne pouvait appartenir à personne, sinon il ne se serait pas réfugié dans ma chambre en miaulant et en pleurant. Il fallait que je lui donne un nom. Cute, c'était exactement le prénom qui devait lui être attribué. Je le déposai dans mon lit et dévalai les escaliers pour aller au self. Ma mère s'y trouvait et lisait un roman. Sur la couverture était marqué : « Loin de tout ». Je connaissais ce livre. Maman l'avait lu des dizaines, voire des vingtaines de fois. Comment pouvait-elle ne pas s'en lasser ? À sa place, je l'aurai abandonné dans un vieux carton pour le reste de ma vie. Je ne peux pas relire des romans plus de deux fois, sinon je finissais par le détester. Pourquoi ? Aucune idée. C'était comme ça. Mais ma mère avait l'air passionnée par son histoire. Les yeux plongés dedans, il lui était difficile de s'en détacher. Je m'approchai d'elle et lui chuchotai :

— Salut, maman.

Miracle, elle me regarda.

— Oh, coucou Loulou.

Je souris. Elle et mon père m'avaient toujours appelé « Loulou », et ça ne me dérangeait pas, contrairement à d'autres garçons de mon âge qui avaient horreur qu'on les surnomme par des noms affectueux.

— Ça va ?

— Un peu fatiguée mais « Loin de tout » me redonne toujours le moral, répondit-elle en souriant.

Elle semblait avoir oublié notre dispute de la veille. Elle sortit son portable de sa poche et fit un selfie d'elle et de son livre favori puis le posta sur son compte Instagram, mamanpalty97. Elle avait dans les deux mille abonnés, j'étais fier d'elle. Moi je n'avais même pas cent followers, la honte, depuis deux ans que j'avais Insta.

Ma mère était très bien habillée aujourd'hui ; elle avait mit un jean patte d'éléphant noir avec un pull jaune rentré dans son pantalon, avec marqué « Best mom in the world ». Il signifiait beaucoup pour elle et pour moi car c'était moi qui lui avait offert pour ses trente-huit ans. Elle en avait pleuré de joie à l'époque. Mon père était présent. Il lui avait offert une chaîne en or avec un pendentif cœur. Elle nous avait serré fort dans ses bras.

Elle avait également porté cette chaîne, avec un bracelet en argent autour de son poignet. Elle était ravissante et semblait avoir rajeuni de plusieurs années. Isabelle Palty. C'est fou ce que je la trouvais jolie. Et puis après tout, ce n'était pas que mon avis, c'était la vérité.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant