Chapitre 6

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Quand vous vous sentez mal, que faire ? Posez-vous la question et la réponse arrivera comme par magie.

Je réfléchissais. J'avais tout mon temps. Est-ce que je devais penser que Bastien était un véritable connard ? Que c'était plutôt moi ? Qu'ils avaient totalement raison de me maltraiter ? Ou qu'au contraire, je me comportais comme une fillette ? Qui avait tort ? Moi ? Eux ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête. Et une en particulier : qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ? Néanmoins, je n'avais pas compris la réaction bizarre de Diane. Elle avait ordonné à ses amis d'arrêter de me frapper avec un ton tellement craintif et inquiet... Louche. Mais ce qui m'inquiétait le plus, c'était que je ne pourrais sans doute jamais me défendre face à Bastien et sa bande. Ils étaient bien trop puissants et beaucoup plus nombreux que moi. Et puis le sang continuait à couler. Mon Dieu qu'est-ce que j'avais mal. Le sol était trempé et sans mentir, c'était assez écœurant à voir. Mon propre sang sur les sols du collège. Dégueulasse. Je décidais d'aller aux toilettes et m'y rendais pour prendre un mouchoir, le placer sur mon visage pendant trente secondes puis rinçais le papier et mon œil. Je mis l'eau au plus froid et cela me fit un bien fou. Si un jour vous avez une partie du visage ensanglantée, utilisez ma technique. Elle pourrait vous sauver la vie – c'est prouvé scientifiquement par Louis Palty.

La pause déjeuner terminée, je me ruai dans les couloirs de sciences pour me rendre en salle de SVT. Les autres y étaient déjà, à part Bastien, Diane et les deux autres gars.

La professeure ouvrit la porte et se présenta à moi. Elle avait une incroyable chevelure blonde ondulée qui resplendissait de mille feux, des yeux verts émeraude et des sourcils parfaitement tracés. Elle aurait facilement pu faire fondre le cœur de n'importe qui, mais je n'étais pas dupe. En effet, malgré sa beauté évidente, elle avait au moins quarante-cinq ans. Et puis, je craquais sur Laura. Hum hum, enfin, disons que je la trouvais jolie et incroyablement douée pour réconforter les gens. Et puis, j'adorais son style de gothique (enfin, ce n'était pas vraiment une gothique mais ce jour-là elle s'était habillée en noir)

La prof nous fit entrer et je m'installais tout au fond de la salle, car c'était là où je m'asseyais généralement dans mon ancien collège. Et puis au moins c'était calme et les fenêtres étaient ouvertes et laissaient passer de l'air. C'était fort agréable vu la chaleur qu'il faisait ce jour là.

Mais ma satisfaction fut de courte durée. Bastien et ses trois potes firent irruption dans la salle et se dirigèrent vers moi avec une démarche de kassos assez ridicule.

— Dégage, c'est notre place, m'ordonna Bastien dans un sourire.

Je soupirai, car je n'avait absolument pas l'attention de changer de place. Celle-ci me convenait parfaitement. Mais je n'avais pas très envie qu'il me refasse une beauté au visage.

— Eh oh ! insista-t-il en prenant mes épaules. T'as entendu ce que j'ai dit ?

— Bah oui, mais tu sais, tu pourrais me parler autrem...

— Tu voudrais quand même pas que je dise à Madame Arza que tu m'as piqué ma place... et quelque chose d'autre ?... Une fille, peut-être ?...

Bastien est le pire des connards.

— C'est qui, Madame Arza ? La prof de SVT ? demandai-je, essayant de changer de sujet, même si je savais très bien que oui.

Ses amis et lui commencèrent à ricaner.

— Sérieux, tu es pitoyable. Dégage de là, dit un de ses amis.

Je ravalai les larmes qui commençaient à me monter aux yeux, pris mes affaires et "dégageai de là", comme disaient Bastien et ses acolytes. Je n'avais pas envie de pleurer devant tout le monde. Ils me retraiteraient de bébé.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant