chapitre 21

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La journée se déroula lentement. On racontait qu'Adam avait pris la fuite après avoir laissé un petit mot dans le bureau principal. Je le lus et les larmes me montèrent aux yeux. Il disait qu'il regrettait de devoir partir mais que c'était mieux pour la santé mentale d'Amanda. Il laissait son numéro pour tous ceux qui avaient la gentillesse de prendre de ses nouvelles. Je pris mon portable et l'enregistrais tout de suite dans ses contacts. Je lui envoyais un message pour lui demander si tout allait bien et si il comptait revenir. Il ne m'a jamais répondu.

En ce qui concernait ma mésaventure avec Hans, tout c'était arrangé. Il m'avait expliqué qu'il n'avait pas fait exprès de me frapper parce qu'il était trop en colère contre quelqu'un. Ce quelqu'un n'était autre que le Docteur Sahal. Il m'expliqua tout dans les plus brefs détails. En vérité, le docteur était le fiancé de Fatou. Mais il la battait, et elle n'en pouvait plus de cette vie. Elle a rencontré Hans et ils sont tombés amoureux un jour avant notre danse collective. Ils se sont embrassés mais ça a fini par se savoir et Sahal a pété une crise. Il l'a obligée à travailler et il l'a forcée à baisser les yeux dès qu'elle croisait son vrai amoureux. Du coup le jour où Hans m'a « accidentellement » frappé, elle n'a pas pu supporter le poids sur son épaule et elle a fais une crise d'angoisse. Tout ça à cause du docteur. « Oh la vache » avais-je dis quand Hans m'a raconté tout ça. J'étais choqué. Comment on pouvait être aussi sadique et sans pitié à ce point ? Hans avait toutes ses raisons d'être en colère contre lui. Si il aimait Fatou et que Fatou aimait Hans, il n'y avait aucune raison pour qu'ils ne soient pas heureux ensemble. Du coup, Hans s'est excusé d'avoir levé la main sur moi et nous nous sommes pardonnés.

J'attendais la réponse d'Adam avec impatience chaque minute de chaque heure mais il ne présentait aucun signe de vie. Je craignais qu'il ne lui arrive quelque chose mais de toute façon, ce n'était pas mon ami. On a quand même discuté, parlé, on s'est compris mais je n'arrivais pas à l'apprécier. Certes, je savais ce qui lui était arrivé et je savais aussi que son passé avait été douloureux et dramatique mais ça n'expliquait pas pourquoi il avait fait tant de mal à Amanda – même si c'était compréhensible –. En tout cas, ce chapitre était clos. Je ne retournerais jamais dessus.

Amanda avait fini par croire en elle et elle décida de se rendre à sa compétition. Comme le trajet devait se faire en car je ne pouvais pas l'accompagner mais elle me promit de faire pleins de photos et de vidéos pour que je puisse voir à quel point elle était incroyable.

Et puis ce qu'il y avait entre nous... je ne sais toujours pas ce que c'était. Sûrement de l'amour. Une attirance physique. Mais je ne savais pas si c'était une bonne chose que nous nous remettions en couple. C'était trop compliqué à gérer. Elle était incroyable et je savais très bien que je l'aimais de tout mon cœur mais... je ne savais pas. Ma conscience me disait de foncer et de vivre ma vie comme je le souhaitait mais mon cœur m'ordonnait de vivre tranquillement et de ne pas se préoccuper de ce genre de choses stupides. Je décidais de l'écouter et me promis de tout dire à Amanda dans les détails. Il fallait qu'elle sache la vérité.

Tous mes problèmes étaient donc réglés – enfin entre autres –. Je devais retourner au collège le lendemain. Ça ne me dérangeait pas plus que ça parce que maintenant j'avais un nouvel objectif dans la vie : travailler correctement pour avoir le métier de mes rêves, qui n'était autre qu'écrivain. Eh oui, vous vous dîtes sûrement que je veux avoir un métier un peu trop vague, mais non. Je savais précisément ce que je voudrais écrire comme type d'ouvrage, et je trouvais ça fantastique de savoir déjà le métier de nos rêves à quatorze ans.

***

7h05, à la maison, la vraie.

Comme c'était bon de se retrouver dans ma vieille maison datant des années 90. La sensation que j'avais en ce moment était indescriptible. Comme l'impression qu'on est retourné à la maison et qu'on ne s'en ira plus. Je respirais la bonne odeur du parfum à la noix de coco de ma mère qui dormait paisiblement sur le sofa du salon. Elle avait l'air profondément endormie et sa respiration était lente et saccadée. Je souris et ne la réveillais pas. Après avoir pris mon petit-déjeuner composé de deux tartines de Nutella et d'un verre de jus d'orange, je me dirigeais vers la salle de bains et me brossais les dents. Puis je retournais dans ma chambre et m'habillais chaudement. Un sweat à capuche zébré et un jogging étaient parfaits pour moi. Simple et confortable. Je mis mes chaussettes et retournai dans la salle de bain pour faire ma toilette. Après ça, je me dirigeais vers le couloir et sortis mes chaussures de mon placard. Mes Converse légendaires. Elles avaient vécus tant de choses ces dernières semaines.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant