Chapitre 20

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 Il sourit et se dirigea vers Amanda. Toujours le sourire aux lèvres, il la frappa avec une telle force que je ne pus faire qu'une seule chose : lui rendre la pareille. Il ne fit absolument pas attention à moi et pris le bras d'Amanda qui se mit à hurler et à pleurer. Je n'imaginais même pas son embarras et sa fureur. Il se mit à la frapper, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle aie les joues en sang. Mon cœur battait tellement vite que même en Amérique on devait l'entendre. Je ne savais pas quoi faire et je restais planté là comme un con en voyant Amanda se faire battre. Mais lorsque Adam s'approcha d'elle et leva une dernière fois la main sur elle, je me précipitais sur lui et lui griffais les joues tellement fort qu'il en gardera des cicatrices toute sa vie. Il hurla de douleur. J'en profitais pour prendre Amanda dans mes bras et nous courûmes à travers les couloirs. Nous avions le souffle coupé alors que nous n'avions même pas courus vingt mètres, mais ça pouvait s'expliquer à cause de tout ce qui c'était passé. Je ne lâchais pas la main d'Amanda qui était à deux doigts de s'évanouir. J'entendis un « Vous allez voir ! Vous allez le regretter ! » provenant d'Adam qui était près de nous rattraper. Malheureusement, Amanda s'écroula par terre lorsque celui-ci la toucha à l'épaule.

Nos regards se croisèrent. Il avait le visage mouillé de sueur et ses yeux bruns s'étaient assombris. Les sourcils froncés, il se pencha vers Amanda qui ne présentait aucun signe de vie. Puis il éclata de rire et dit :

— Elle est vraiment belle. N'est-ce pas ?

Je ne répondis pas mais le poussais de toute la force qui me restait. Il roula par terre mais ensuite se releva et m'offrit un joli coup de poing dont je me souviendrais toute ma vie. C'est un miracle que je ne fus pas assommé. Il me regarda rouler à terre et me demanda :

— C'est toi son nouveau copain, pas vrai ?

Encore sous le choc, je ne répondis rien mais lorsque je le vis s'approcher dangereusement de moi je me vis dans l'obligation de lui certifier :

— Je ne sais pas. Peut-être.

— Peut-être ? Hum. Cette réponse me paraît très précise.

Il y eu trente secondes sans que personne ne dise rien puis il me reposa une question :

— Tu es amoureux d'elle, pas vrai ?

— Non.

Ce n'était pas faux. J'étais attiré par elle, c'est tout.

— Ah, c'est pour ça que lorsque je suis arrivé, vous étiez en train de vous embrasser.

— Je suis attiré, rien de plus.

Il éclata d'un rire sec. Il me faisait vraiment peur. Puis il soupira et posa une main à son cœur.

— Amanda et moi on a été ensemble pendant un an. De l'année dernière à cette année. Mais elle m'a quittée parce que je me comportais violemment avec les gens ici et elle avait peur que je m'en prenne à elle. Je suppose que quelqu'un t'a raconté mon histoire et comment je me suis retrouvé dans cet hôpital de merde. Du coup...

— Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ton histoire ? Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre ? Eh bah non ! Amanda s'est évanoui mec ! T'as des yeux ou bien ? m'écriai-je, la figure toute rouge.

Je regrettais tout de suite ma violence. Oh ça, j'allais le regretter. Et puis j'avais déjà assez mal aux joues comme ça, à cause du coup de poing fantastique qu'il m'avait offert. Je baissais immédiatement les yeux de peur qu'il lise dedans de la colère et de la honte.

— Pas forcément, lâcha-t-il dans un soupir. Mais je continue quand même. Bref, du coup j'arrivais dans cet hôpital à cause de tu-sais-pourquoi-je-suis-devenu-fou et j'ai tout de suite sympathisé avec Amanda. Elle avait un TCA, un trouble du comportement alimentaire. Elle était diabétique et anorexique. Elle était extrêmement mal dans sa peau. Alors on a sympathisé et puis un jour je lui ai dis que je l'aimais et elle m'a avouée qu'elle aussi. On s'est mis ensemble et grâce à la gentillesse que je lui apportais elle a commencé à prendre confiance en elle. Puis un jour j'ai appris que je devrais aller voir une psychologue et j'ai refusé. C'était Emily Garosh, ton ancienne. J'avais pas besoin qu'on s'occupe de moi, Amanda me suffisait largement. Mais j'ai été forcé à aller la voir. Je sais très bien que tu ne me croiras pas si je te disais qu'elle était odieuse avec moi. Elle me posait des questions horribles et gênantes auxquelles je ne répondais pratiquement jamais. Puis un jour elle m'a obligé à répondre à l'une d'entre elle et je n'ai pas voulu y répondre. Comme j'avais peur qu'elle me fasse quelque chose que je regretterai toute ma vie je suis rentré dans ma chambre, j'ai pris le couteau qui m'avait servi à tuer mes parents adoptifs et je l'ai tuée. Puis ça s'est su et Amanda m'a quitté.

Celui qui n'y croyait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant