Juste Une Histoire De Tofu Aux Amandes... {Xiao x Reader/Oc}

32_ Quiproquo

Le lendemain matin, alors que le jour se levait à peine...

Leyssie bailla longuement. Elle n'avait pas passée la meilleure des nuits. Bien que de dormir dans un lit avait, certe, été plus confortable qu'en forêt.

En sous vêtements, elle se leva, s'étira, à la recherche de ses vêtements qu'elle avait retiré durant son sommeil, ayant eut trop chaud.

Elle revêtit son bas en premier lieu qu'elle ne tarda guère à trouver puis chercha son haut.

Le remarquant au pied du lit, elle se baissa pour l'attraper. Le tout, sans se douter que L'Adepte venait d'arriver et s'était perché sur la branche en face de la fenêtre.

Elle se releva donc dos à lui.

Alors qu'il comptait entrer et passer par la fenêtre comme à son habitude il s'arrêta net, les pupilles fixaient sur la peau meurtrie de la brune.

En effet, au lieu d'une jolie peau lisse et claire, le dos de la jeune femme était couvert de cicatrices, toutes plus repoussantes les unes que les autres. Il y en avait partout. Dans toutes les directions et de toutes les tailles. Des cicatrices toujours bien droites qui se chevauchaient les unes des autres.

Qu'avait-il bien pu lui arriver !?

Pour une fois, Xiao affichait clairement un air contrarié et mécontent.

Il entra.

L'entendant, elle se hâta de couvrir son buste en s'habillant, non sans un sursaut.

- Tu pourrais tout de même prévenir avant d'entrer comme ça ! s'agaça-t-elle visiblement mal à l'aise.

Il s'approcha en silence, sourcils toujours froncés tandis qu'elle reprenait :

- Là tu vois, tu es entré dans mon intimité sans demander.

Il s'arrêta net.

C'est vrai. Qu'allait-il faire ou dire avant qu'elle ne lui pose sa limite ? Après tout, si elle ne lui en avait jamais parlé, si elle ne lui montrait pas volontaire son corps, c'est qu'elle ne lui faisait pas confiance non ?
C'est ce que le Yaksha avait tiré comme conclusion suite à leur conversation de la veille tout du moins. Il parut vexé ? En colère ? Déçu ?

On ne saurait le dire, ses expressions restaient peu déchiffrables.

- On y va.

Cette phrase parut si sèche que la jeune femme frissonna. Elle avait l'impression de faire plusieurs bonds en arrière, comme revenue au point de départ dans leur relation...

Elle le fixa sans rien dire puis revêtit sa cape, le rejoignant. Il l'attrapa par la taille et quitta les lieux plus rapidement que la fois précédentes.

Il y avait réellement un truc qui n'allait pas pensa-t-elle en se cramponnant à lui. Elle n'était pas à l'aise du tout cette fois. Il allait trop vite, sa peur du vide refaisait surface, elle se vit contrainte de fermer les yeux, son cœur battant à tout rompre.

Enfin, après ce qu'il lui parut être une éternité, il arrivèrent sur la terre ferme, au camp.

Elle put respirer de nouveau tandis qu'il la lâcha.

Durant tout le trajet il ne lui jetta pas même un petit regard. Maintenant encore elle l'attrapa de justesse par le poignet alors qu'il allait disparaitre.

- Lâche moi humaine.

Qu'est-ce qu'il lui arrivait enfin !?

Elle le lâcha. Ce qui se dégageait de lui n'était guère accueillant...

- Xiao ?? Qu'est-ce qu'il y a tout à coup !?

- ...

- Ah non ! Ne recommence pas avec tes silences ! Si tu as un truc à me dire, dis le !

Il s'approcha d'elle de son habituel air neutre, désintéressé, presque posé.

Il voulut dire quelque chose, il était prêt à le dire, mais il se contint.

Elle ne lui faisait pas confiance, c'est ça qui le dérangeait, mais ça, il ne pouvait se résoudre à le lui dire car après tout, elle n'avait pas à lui faire confiance. Lui non plus d'ailleurs, vu le fossé qui les séparaient et qui les sépareraient toujours. Il avait été bête de penser que ce serait différent ou plutôt, qu'elle serait semblable à l'un de ses anciens camarades.
Elle n'était pas comme eux. Elle était humaine. Mortelle.
À partir de là, aucune relation durable quelle qu'elle soit ne pourrait se former entre eux. Alors il n'avait rien à dire. Il était temps pour lui, pour eux, d'arrêter de se côtoyer.

Pourtant... Pourtant cette idée lui semblait étrangement douloureuse. Pourquoi !??

Décidément, qu'avait-il en ce moment ? Que lui avait elle fait !?
Ça l'agaçait, le dérangeait du plus profond de son être. Ne pas savoir, ne pas comprendre ce qu'il lui arrivait, sentir des choses le concernant lui échapper. Il n'aimait pas ça du tout. Il devait garder le contrôle sur lui même. Et elle, déréglait tout.

- ....

Ce fut à Leyssie de s'énerver. Ce silence... Qu'est-ce qu'il pouvait l'agacer !

Pour autant elle conserva un ton aussi posé qu'elle le pouvait :

- Xiao... Est-ce parcequ-

- J'ai du travail.

- Qu-

- Laisse moi.

Et il disparut.

- URGH !

Elle frappa sur le tronc du malheureux arbre qui se trouvait là, évacuant sa frustration et ses nerfs.

Bien qu'il l'agace au plus haut point, elle se sentait blessée. D'autant plus qu'elle pensait que s'il réagissait de cette façon c'est parce qu'il avait vu ses cicatrices. Mais elle se méprenait sur la raison...

Elle imaginait qu'il avait trouvé cela répugnant et que c'était pourquoi il réagissait comme ça.
Malgré tout elle trouvait cela bizarre, il était Yaksha, il avait vu des choses bien plus atroces que cela. Il était illogique qu'il pense de cette façon.

Pourtant c'était bel et bien depuis qu'il les avait vu qu'il s'était comporté de manière si distante. Ou alors était-ce dû à ce qu'elle avait pu lui dire sur son intimité ? Elle avait bien le droit à son intimité, ça il devait le comprendre.

Elle se laissa glisser le long du tronc, frottant son poing douloureux et rougis.

Pourquoi ne disait-il pas clairement les choses ? Lui aussi était compliqué...

Elle soupira.

Triste. Elle devait bien l'admettre, elle était triste. Qu'allait-il advenir maintenant ? N'allait-il plus jamais revenir ? Cela allait-il être leur dernière discussion ?

Elle passa une main sur son visage en silence.

Bien.

Si c'était comme ça, elle allait se concentrer sur son objectif principal, à savoir, les Fatuis et sa sœur. Xiao, non... Cet Adepte n'avait été qu'une source de distraction comme elle l'avait été pour lui.

Ce fut, la dernière pensé qu'elle eût de lui.