Homeless or Parentless

Chapitre 4: Méchant(.e.s)*

/TW: violence morale, insultes, mention de violence physique/

***

Étalé sur ma table de cour, les mains tombant dans le vide, je réfléchissais. Le patron de ce café et le monsieur avec lui sont chaleureux. ils me font me sentir tout chaud dans le creux de mon ventre. Je me sentais vraiment apaisé. C'était étrange, jusqu'à aujourd'hui je n'avais rien ressenti de comme ça! Même pas avec M. Cuddles et Fancy!

Je n'aimais pas aller au lycée, je n'aimais pas retrouver tous ces corps brûlants et dangereux. J'étais en danger constamment. Ils sont tous comme des bêtes assoiffés et affamés, et je me sens comme leur dernier repas. Ça me fait peur.

Du bout de mes doigts j'effleure la gravure de ma table:

"Va mourir salope".

Secouant la tête, puis la posant sur mes bras, je fixais le ciel par la fenêtre.

Un jour j'aimerais pouvoir être aussi libre que les méduses, j'aimerais aussi les dessiner. Quand j'avais demandé si je pouvais m'inscrire au lycée des Arts, j'ai été punie. On m'avait fouetté le dos et les cuisses. Me faisait répéter à chaque coups que même si je suis non désiré, il faut que je reste digne et ne pas humilier ma famille. Que les Arts ne m'étaient pas destinés.

Dans tout ça, je pense que ça les arrangeait et les faisait jouir d'un plaisir malsain d'avoir ce pouvoir de me restreindre de toutes volontés.

Humiliations sur humiliations, je ne suis qu'un moins que rien pour eux, n'ayant aucune valeur. Mais le fait de m'anéantir, de me voir souffrir n'est seulement ce qu'ils désirent, et je ne pouvais que garder ceci secret. Parce que même si ma famille me méprise et s'amuse de me voir pourrir à petit feu. Qui pourrait m'aider ? 

Les heures passaient, et les humiliations des humains continuaient, c'était si amusant? Ils chuchotaient, racontant des mensonges à volonté, soufflant que je n'étais qu'une "pute bonne à écarter les cuisses", ils trouvèrent même à dire que: "Je pourrais putain de le baiser même aussi maigre que ça!, un fou rire du groupe passa avant qu'il reprenne. Je suis sûr qu'il tiendrait même pas 1 round avant de s'évanouir! Putain c'qu'il doit kiffer de se faire prendre alors qu'il est inconscient." Et ils rigolent encore tous, ne remarquant pas les propos aussi malsains que inquiétants et déplacés de leur camarade.

Mon prénom était devenu omniprésent. Une référence au lycée. Sur laquelle tous les coups étaient permis, car je suis le méchant.

Soupirant d'un air las, je ferme les yeux, pensant à l'odeur douce et réconfortante du café. Seulement mes pensées ont décidé de dériver d'endroit, se dirigeant vers la maison du joli patron et du monsieur de la voiture. C'était si doux. Et soudain, des larmes commençaient à s'accumuler dans le creux de mes yeux. C'était frustrant de voir tous ces gens sentir bon, être propre, être aimé et les voir aimer, avoir sa maison. Mon corps est douloureux. Mes jambes tremblantes et irritées me piquent, ma tête me fait mal et mes muscles sont faibles. Pourquoi n'ai-je pas droit à ça ? 

Je ne peux que laisser mes larmes couler. Seul, dans cette salle de classe, pleines d'élèves, d'un professeur qui expose ses connaissances. Alors, aussi silencieux que la neige tombante, je fermais les yeux et en essayant de m'endormir, pensant que ça passerait avec le temps.

Ça ira. N'est-ce pas ? Je respirais et mon coeur semble toujours vouloir battre, alors je serais fort encore un peu.

[...]

Me réveillant à la pause de 16 heures, par une impulsion, je décide d'emballer mes affaires et de partir en courant. Ma tête tambourinait, je suis en manque de sommeil, il faut que je dorme. Mais il faut que je me trouve de l'argent. Il doit m'en rester très peu. Dans tous les cas, traînant des pieds alors que l'heure tournait, ma fatigue corporel prenait le dessus, mais il fallait que je fasse un choix.

Manger ? Laver mes vêtements ?

Après plus d'une heure de marche je me retrouvais près de ma nouvelle maison. Je me laissais glisser contre le mur épuisé et mes yeux se fermaient sans la moindre opposition de ma part.