effevescent (Avatar)

chapitre 2

"Enfin libéré" murmura Alva avec un sourire joyeux en regardant la petite tache au sol qu'était la Porte de l'Enfer. Elle ramassa la poignée de graines qu'elle avait récoltées à l'intérieur des murs et les secoua légèrement dans sa main. "Au revoir les chaînes et bonjour la liberté." Elle tourna doucement sa main de façon à ce que les différentes graines se déversent dans sa main en coupe et tombent vers la forêt verte en dessous d'eux.

Alva s'est assise sur le plancher de l'hélicoptère dans lequel elle se trouvait et a placé ses jambes en dehors. Ses orteils picotaient à cause de la hauteur, ce qui la fit sourire, elle n'avait jamais été aussi haut auparavant. Maintenant elle adorait ça. L'avatar commença à balancer ses jambes d'avant en arrière tout en regardant la forêt florissante sous ses pieds. Elle espérait que les graines atterriraient quelque part où elles pourraient devenir une belle plante, tout comme elle le ferait si elle était autorisée à sortir de sa cage.

Elle regardait avec fascination les différents animaux qu'ils survolaient, ceux qui volaient avec des formes et des couleurs différentes qui feraient pâlir d'envie même le plus bel animal coloré de la terre, et les animaux qui broutaient au sol, à la fois de taille magnifique et si petits qu'elle pouvait à peine les voir d'où elle était, même avec la faible hauteur à laquelle ils volaient. Elle pouvait voir un troupeau d'angtsìk s'abreuvant à une rivière, mais aussi un yerik solitaire attendant impatiemment son tour derrière les créatures géantes. Alva soupira de bonheur, Pandora pour elle était le paradis.

Ils survolèrent un grand lac entouré d'arbres verts et d'une large chute d'eau qui offrait une pause bien nécessaire face au son saccadé de l'hélicoptère. Le fkios qui survolait le lac à côté d'eux criait vers eux, leur peau violette les distinguant du reste du vert et du bleu de cette partie de la forêt. Alva tendit une main vers le leader de la meute de créatures semblables à des oiseaux et celui-ci poussa un cri de défi avant de glisser doucement sous la paume de sa main. L'avatar rayonna, son sourire s'étendant d'une oreille à l'autre.

"Alva fais attention !" Grace l'appela, sa voix était à peine plus forte que le bruit de l'hélicoptère mais Alva pouvait l'entendre clairement grâce aux appareils de communication qu'ils possédaient tous. La femme plus mûre était stupéfaite quand elle vu les animaux venir vers Alva et la laisser les toucher. Ils venaient volontiers.

"Ils ne me feront pas de mal", rétorque Alva en actionnant le bouton qui entourait son cou, sans détourner un seul instant ses yeux de la nature qui l'entoure. C'était comme si elle avait fait abstraction de tous les autres et qu'elle ne voyait que Pandora. Elle chuchote et caresse le cou du fkio avant qu'il ne s'envole pour rejoindre sa famille qui lui chantonne doucement.

"Ce n'est pas parce que l'un d'entre eux est amical qu'ils le sont tous." prévenu Grace d'une voix dure et grondante, bien que l'avertissement soit tombé dans l'oreille d'une sourde. La scientifique a dû se retenir physiquement de tendre la main vers Alva pour l'empêcher de toucher tout ce qui passait ou s'approchait d'elle. "Tu vas faire ça avec tout ce que tu vois ? Et si tu vois une meute de nantangs affamés ? Tu vas les caresser aussi ?"

"Silly Grace", Alva gloussa d'un son léger et haletant. Elle ramena ses mains à l'intérieur de l'hélicoptère, mais ses jambes continuèrent elle à donner des coups de pied au rythme d'une chanson qu'elle seule pouvait entendre. "Je ne suis pas stupide, bien sûr que je ne vais pas essayer de caresser les nantangs affamés. Je vais les nourrir à la place !" Affirme-t-elle fièrement, sa poitrine se gonflant légèrement et son menton se tournant vers le ciel.

Toutes les personnes dans l'hélicoptère ont froncé les sourcils à l'unisson, des soupirs successifs emplissant l'air bruyamment. Alva ne les écoute pas, elle savait depuis longtemps que les gens ne l'aiment pas parce qu'elle est différente et qu'ils ne la comprennent pas. Les gens ont peur de ce qu'ils ne peuvent pas comprendre. Du moins c'est ce que lui disait toujours sa grand-mère après qu'Alva rentrait à la maison bouleversée par la méchanceté des autres enfants ou même des enseignants à son égard. La meute de fkios s'envola et la fin des chutes d'eau arriva.