effevescent (Avatar)

chapitre 37

Chaque battement de tambour rendait sa dispute avec Jake plus facile à repousser dans son esprit, de peur que le conflit ne l'arrache à sa propre célébration. La façon dont son esprit la protégeait se transformait rapidement en un obstacle omniprésent. Comment pouvait-on survivre à la dure réalité de Pandora quand l'esprit vous faisait dissocier dans chaque situation stressante ? Quelle utilité aurait-elle pendant une bataille ? Pendant une chasse qui tourne mal ?

Pourtant, la fête autour d'elle rendait tout cela si facile à oublier. Toutes les pensées de Parker, de la RDA, de Jake, tout s'estompait lentement alors que la musique remplissait ses oreilles.

Les murs de la cavité cérémoniale étaient drapés de tissu rouge, des peintures du peuple Omaticayan soigneusement dessinées dessus. Les enfants se pressent autour des tables remplies de fruits sucrés et de boissons tandis que les adultes se tiennent en cercle et discutent, tous vêtus de couleurs vives et de magnifiques imprimés. Certains dansent au rythme des tambours, d'autres se balancent doucement au son des voix envoûtantes des chanteurs et d'autres encore se cachent dans les coins, se contentant de regarder les autres.

Avant de les rejoindre, Alva s'est nettoyée, a refait ses cheveux et a retouché les lignes blanches qu'elle n'avait pas encore lavées. Bien qu'il s'agisse d'une fête pour elle, elle se contentait de se fondre dans la masse, de profiter de tout ce qui était. Son bijou fétiche était de retour avec l'ajout de nouvelles boucles d'oreilles blanches et d'une plume suspendue à une chaîne en argent qu'elle avait trouvée à quelques kilomètres de son arbre natal. Cela la faisait se sentir jolie et sa confiance en elle était au plus haut ce soir-là.

Tsu'tey était assis entouré de ses amis, un verre à la main. Il riait de quelque chose que l'un des autres avait dit, les mains faisant des gestes sauvages. Alva a fait quelques pas vers eux mais s'est arrêté. Il semblait si heureux entouré d'eux, de son peuple. Elle trouvait étrange qu'on puisse se sentir si seul dans une pièce remplie de gens, dont certains sont ses amis et sa famille. Même Eywa s'était tue, la laissant froide et confuse.

Une main se posa sur son épaule et elle tressaillit.

"Kaltxì, Alva ", sourit Ngeha, dont les plumes brillent dans le pâle clair de lune.

"Ngeha", Alva a hoché la tête, souriant à la femme. "Comment vas-tu ?"

"Heureuse. C'est un jour heureux. Tu fais partie du peuple maintenant", a répondu le Na'vi en tapotant l'épaule de la femme. "Vous pouvez être fière."

La dreamwalker haussa les épaules de manière tendue mais garda autrement la bouche fermée de peur qu'une fois qu'elle aurait commencé à parler, elle ne s'arrêterait pas. Toute cette colère et cette tristesse poussaient sur le masque qu'elle avait mis tant d'années à construire, des fissures se formant dans la délicate porcelaine. Le traumatisme et le ressentiment séculaires l'envahissaient lentement.

"Je le suis", a-t-elle finalement dit, et elle le pensait. "J'aimerais juste que ma famille puisse être là."

"Vous ne parlez pas beaucoup de cette famille, pourquoi ?" Ngeha a incliné la tête avec un regard curieux sur son beau visage. "Sont-ils sur la planète des gens du ciel ?"

"Ils sont morts." Alva a répondu sans ambages, trop fatiguée pour essayer de garder la façade. Elle a passé une main sur son visage, les yeux piquant des larmes. "C'est arrivé il y a des années, quand j'étais encore une enfant en Afrique. Parfois, j'entends encore leurs rires dans les vents, leurs cris pendant les tempêtes et leurs ombres pendant les journées ensoleillées ", fit-elle d'un geste large et sourit amèrement.

" Je suis désolée d'entendre cela ", dit sincèrement la femme Na'vi, la tristesse brillant dans ses yeux. "J'ai perdu mes parents il y a trop d'années."