effevescent (Avatar)

chapitre 8

La petite femme était assise sur le sol froid, sa robe rose pâle s'étalant sur elle, l'enveloppant dans une mer de rose. Ses boucles humides pendaient mollement sur ses épaules couvertes. Alva avait décidé de les laisser sécher à l'air libre cette fois-ci, n'ayant pas la patience ou le temps de les sécher autrement et de faire face aux éventuelles frisottis.

Elle avait passé tellement de temps dans son corps d'avatar qu'elle avait négligé son corps humain, c'était presque comme si elle s'était déplacée : son corps Na'vi était son corps droit et le corps humain était le rêve. C'était l'un des rares moments où elle pouvait être seule sur la base. La plupart du temps, elle était soit entourée de ses collègues pilotes, soit en train de faire quelque chose qui nécessitait qu'elle soit entourée d'autres personnes.

Cette nuit-là, elle avait pu dormir à l'intérieur de l'arbre, dans l'un des hamacs, à côté de sa "tante". C'était une chose de pouvoir dormir sur Pandora, en dehors de sa cage, et une autre de pouvoir dormir parmi les Na'vi comme l'un des leurs. Alva pensait que sa tante savait qu'elle était une marcheuse de rêve mais qu'elle avait choisi de ne pas l'exposer à d'autres personnes, ce dont elle était très reconnaissante. Pour une fois dans sa vie, elle avait l'impression de s'intégrer.

Normalement, ses bracelets et ses bagues émettaient ce son familier et réconfortant lorsqu'elle bougeait ses mains, mais aujourd'hui, ce n'était pas le cas. Elle avait choisi de s'en passer, pour la première fois depuis des années. Alva avait le sentiment dans ses tripes, dans ses os, que quelque chose de spécial se passait ce jour-là, comme si quelque chose allait se produire. La dernière fois qu'elle était partie sans ses bijoux, c'était le jour où sa grand-mère avait été poussée d'une falaise, elle avait eu le même sentiment à l'époque que maintenant. C'était comme cette anxiété ou ce malaise qui tourbillonnait dans son ventre et menaçait de détruire sa bonne humeur, mais elle a forcé un sourire sur son visage toute la journée et a continué à être elle-même même si elle ne le sentait pas.

Ses yeux se tournent vers sa droite au claquement d'une lourde porte métallique. La porte en question était épaisse, avait de multiples bosses et des marques d'éraflures de toutes sortes. Elle appartenait à un bureau dans lequel personne ne s'aventurait, il était connu pour les choses horribles qui y étaient discutées et que seules de mauvaises choses sortaient des réunions qui s'y tenaient. Son frère l'avait mise en garde contre cette pièce à plusieurs reprises, l'avertissant que même s'il y allait parfois, elle ne pouvait pas. Les fenêtres avaient les stores baissés, ce qui rendait impossible de voir ce qui se passait à l'intérieur. Les murs extérieurs étaient remplis à ras bord de posters de toutes sortes, la plupart sur les Na'vi. Probablement placées là par les autres pilotes d'avatars et les scientifiques qui en avaient assez de ce que la RDA essayait de faire contre les indigènes.

En sortant de la pièce, elle a vu Jake, la vue l'a choquée et son cœur a fait un bond. Alva sursaute et étouffe le bruit en mordant l'un de ses doigts, juste à l'endroit où l'une de ses bagues aurait été posée. Elle n'arrivait pas à croire que Jake, le premier humain à revenir dans l'Omaticaya depuis la fermeture de l'école, puisse faire ça. Alva n'aurait jamais imaginé que l'homme bon qu'elle connaissait, celui qui avait un grand cœur et de grandes ambitions, pouvait conspirer avec la personne même qui voulait tout lui enlever.

Jake se dirigea vers le coin de la rue sans se retourner, comme s'il ne se souciait même pas de savoir qui le voyait. Une brève flamme de colère s'est allumée en elle, elle l'a prévenu qu'elle n'allait laisser personne lui enlever les choses pour lesquelles elle avait travaillé si dur. Y compris Jake, peu importe qu'il soit son ami ou non.

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Pour une fois, son sourire avait disparu et son visage s'était transformé en un froncement de sourcils, un froncement de colère et de trahison. Ses pieds claquent durement contre le sol alors qu'elle se dirige vers le laboratoire privé de Grace. Son tempérament ne tenait qu'à un fil, la trahison pour elle était un non-non.