chapitre 4

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Alva se poussa jusqu'au bord supérieur de la falaise à laquelle elle était accrochée, en veillant à se serrer le plus possible pour ne pas être vue par les chasseurs Na'vi qui venaient chercher le premier groupe. Elle a été obligée de nager un peu pour atteindre l'autre côté du lac et éviter les Na'vi. Elle frissonnait dans la légère brise qui caressait son corps mouillé, l'eau chaude qui s'étendait juste un peu en dessous d'elle l'appelait mais elle ignorait l'attrait.

Ses yeux étaient grands comme des soucoupes et sa mâchoire était tombée au sol. Elle était dans l'arbre de la maison des Omaticaya, elle avait réussi à se faufiler entre eux et à entrer dans leurs maisons. Sa poitrine se gonfla légèrement et soudain le froid ne la dérangea plus autant. Il n'y avait pas autant de plantes bioluminescentes qu'avant, mais le sol était toujours éclairé, ce qui rendait plus difficile pour elle de se faufiler après eux s'ils pouvaient voir ses empreintes. Néanmoins, elle était déterminée à faire un pas de plus et à se rendre dans l'arbre-maison pour surveiller Jake, dont elle allait s'occuper avant de savoir qu'Eywa leur avait fait un signe à son sujet. Alva se doutait qu'ils allaient avoir une sorte de procès et ensuite déterminer son sort, pour leur bien à tous les deux, elle pria Eywa qu'ils ne le tuent pas. Il serait difficile pour elle d'expliquer pourquoi elle n'a pas essayé de le sauver, et elle se sentirait coupable d'être en partie responsable de la perte de son avatar.

Comme elle l'avait imaginé pendant le trajet en hélicoptère, cet arbre était plus grand que tout ce qu'elle avait vu dans sa vie. Il dominait tout ce qu'elle pouvait voir, les pa'li qui dominaient les Na'vi ressemblaient à de petits grains de poussière comparés à la largeur et à la hauteur de l'arbre natal. Il était soutenu par des racines semblables à celles des palétuviers qui s'enroulaient autour de sa base. De sa position, elle pouvait à peine voir la couronne de l'arbre, mais elle était tout de même stupéfaite. Les livres de Grace lui disaient que l'hometree était en fait plusieurs arbres de la même espèce qui avaient poussé ensemble, mais c'était difficile à croire une fois que l'on voyait l'arbre en personne. Elle ne pouvait pas dire où l'un commençait ou finissait.

Le dernier pa'li chevauchant un Na'vi passa devant elle et elle en tira la conclusion qu'elle devait entamer la dernière étape pour entrer dans l'arbre d'origine d'Omaticaya dans lequel Jake était retenu. Alva prit une profonde inspiration, ses lèvres se retroussant à l'idée de marcher enfin parmi eux comme l'un d'entre eux, même si ce n'était que de la prétention de sa part. Elle devrait rester à l'arrière ou ils la reconnaîtraient comme n'étant pas l'un des membres du clan, espérons qu'elle y parviendrait ou elle aurait beaucoup de choses à expliquer et pourrait être tuée. Elle grogna et se hissa sur le rebord du sol maintenant boueux. Ses vêtements étaient sales au point d'être méconnaissables, ce qui était une bonne chose, car ainsi les Na'vi ne remarqueraient pas le tissu humain ou ses empreintes. Pour une fois dans sa vie, le fait d'être sale allait l'aider. Son premier pas était chancelant mais après quelques pas hésitants, il s'arrêta et ses pas devinrent la démarche confiante qu'elle avait toujours eue. Sa queue battait derrière elle et ses points brillaient plus fort, surtout ceux sur son visage. La couleur de la zone autour de l'arbre natal était toutes les différentes nuances de bleu, sa couleur préférée.

Alva sautilla jusqu'au sentier, n'essayant même plus de se cacher. Aucun des Na'vi ne la soupçonnerait d'être une dreamwalker pour plusieurs raisons : la première étant que les dreamwalkers étaient interdits ici, la seconde étant qu'elle agissait comme eux et qu'elle cachait ses mains pour qu'ils ne voient pas son doigt supplémentaire. Elle pouvait vaguement voir le Jake et ses captifs courir au bout du sentier et entrer dans l'hometree.

Elle continua à sautiller, les doigts rentrés dans la taille de son short boueux, tout en fredonnant une vieille mélodie Na'vi qu'elle avait apprise pendant sa formation. Les indigènes qui se trouvaient autour du sentier l'ont regardée un moment, puis ont détourné le regard, marmonnant qu'elle était bizarre. Les regards qu'ils lui lançaient étaient comme ceux que l'on lance à un voisin que l'on reconnaît à peine mais que l'on trouve quand même bizarre.

effevescent (Avatar)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant