19. 05. 2024
Le jour tant attendu est arrivé. Sur le chemin vers chez Toi, en face d’ une grande enseigne, une dame était étendue au milieu de la route. Plusieurs voitures étaient à l’ arrêt devant nous, mais personne n’ en descendait pour voir et aider cette femme toute vêtue de blanc, allongée sur le sol , la tête en direction des roues du premier véhicule. Mon réflexe fut de me rendre sur place et m’ agenouiller à ses côtés pour évaluer la situation.
En réalité, elle était en pleine crise de boisson et avait décidé d’ en finir de cette façon assez originale. J’ ai discuté comme je pouvais avec elle pour la persuader de se relever. Rien n’ y a fait, je décidai donc de l’ extraire par la force de sa position plus que dangereuse … Un poids mort! Purée!
Difficilement, grâce au secours d’une âme charitable, j’y suis malgré tout parvenue. Une fois hors de danger, sur le trottoir, nous avons appelé le SAMU. Après m’être assurée qu’elle serait effectivement prise en charge; j’ai ensuite galopé pour ne pas louper notre séance tant attendue!
Me voilà donc enfin chez Toi avec un peu de retard, certes. En entrant dans ton bureau, je m’ excuse en t’ expliquant la situation et le stress vécu par cette dernière.
Tu m’ amènes subtilement vers le sujet de notre entretien:
- « Tiens, en parlant de mort… »
Tu fais bien entendu référence à mon message. Tu m’ exprimes surtout ton désir pressant de m’ écouter durant ces 45 minutes…
A cet instant, je demeure silencieuse, un peu provocante dans mon attitude car je ne sais vraiment pas comment aborder le sujet alors que je viens d’ en écrire des pages entières… J’ en arrive ainsi péniblement à te parler du premier et de ce que j’ attendais de Toi:
– « Juste que tu cherches à décrypter les raisons qui m’ avaient poussée à te l’ envoyer. »
Mais tu m’arrêtes net dans mon élan en me stipulant :
- « Erin, je respecte la décision contenue dans ce dernier mais je me refuse à entretenir une relation épistolaire avec mes clients car, dans ce cas, ce serait carrément ingérable si tous faisaient de même… »
Je râle, peste, fulmine intérieurement : « Les autres, je m’ en fous » pensais- je, « Il s’ agit de moi, là! » Puis en colère, je te réponds:
« De toute façon, à chaque fois que j’annule une séance par sms, tu n’ y réponds quand même jamais alors qu’un - ok, bien reçu- ne te prendrait que quelques secondes et rassurerait le client ( moi, en l’occurrence). »
J’ enchaine :
« Tu aurais pu répondre au second afin d’ éviter la suite des événements! »
Tu me coupes:
« Tu veux lire ce que tu m’ as envoyé? »
Forcément, je te montre mon journal et sur un ton agacé:
« Je le sais très bien puisque toute ma remise en question sur ce sujet s’ y trouve répertoriée!!! »
J’ en ajoute une couche :
« Pourquoi avoir attendu que je te supplie par téléphone avant de passer à l’ acte, en pleurant, pour enfin te manifester?Et si j’étais passée à l’acte, si je m’ étais foutue en l’ air, qu’ y aurais- tu gagné??? »
A cet instant précis, je te vois fulminer de colère, tes yeux s’assombrissent méchamment… Je surenchéris alors:
« Avoue que sur ce coup, tu as joué la carte de l’ indifférence! »
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L' Antre-NousTome 1
EspiritualAprès huit années de thérapie et un énième clash avec son psy, comme tous les précédents qui avaient d' ailleurs rythmé leur relation chaotique parfois transcendantale mais souvent infernale, Kath-Erin Kosinsky , jeune femme au tempérament à la fo...